« Juste une minute pour expérimenter la paix », tel a été le thème sous lequel a été célébrée la Journée mondiale de la paix à Ouagadougou. Ce vendredi 15 septembre 2006, un groupe de marcheurs constitué essentiellement d’organisations de la société civile, d’autorités coutumières et religieuses, de communautés étrangères et autres organisations politiques ont répondu à l’appel de la Commission nationale de l’intégration et du Centre Raya Yoga.

Cette marche, partie du rond-point de la Paix, s’est terminée au ministère des Affaires étrangères où les marcheurs ont été reçus par les autorités dudit ministère. C’est là que les représentants des différentes organisations, partie prenantes, ont livré des messages de paix et médité en faveur de celle-ci. La chefferie coutumière, les communautés étrangères, les organisations de la société civile tels le Toscin, le MOJEC, la CNDH ainsi que les ABC et autres ambassadeurs de la paix se sont succédé à la tribune pour partager des messages et des expériences de paix.

M. Albert Ouédraogo, président du Toscin, a, à travers son message, exhorté les uns et les autres à être des apôtres de la paix afin que l’humanité ne soit pas toujours dans le « regret de la paix ». Il a surtout insisté sur les hommes politiques, « car si la paix les habite, elle habitera toute l’humanité », a-t-il indiqué. Une déclaration qui aura certainement marqué l’assemblée ce jour, aura été incontestablement celle de M. François de Salle Bado, président de la Commission nationale des droits humains (CNDH). Pour lui, cette célébration de la Journée mondiale de la paix est une occasion pour chacun de s’interroger sur sa pratique de la paix. « Juste une minute pour expérimenter la paix, c’est selon lui, juste une minute pour interroger « le soi » sur la prédisposition à la paix ».

Le Burkina Faso, il est vrai, ne connaît pas de guerre ni de conflit ouvert avec un autre pays. Mais cela est-il suffisant pour affirmer que le Burkina connaît la paix ? s’est-il demandé. « Le Burkina a-t-il la paix face à la paupérisation galopante des populations, dont près de la moitié vit en-dessous du seuil de pauvreté et ne peut satisfaire ses besoins les plus élémentaires, à savoir se nourrir, se soigner, se loger...

Le Burkina a-t-il la paix lorsque l’exercice de la démocratie (...) se transforme en une foire pour l’exercice de la corruption, de la fraude, du mensonge, des achats de conscience... Le Burkina Faso a-t-il la paix quand des familles, des veuves et orphelins attendent qu’on leur dise la vérité sur des dossiers de crimes économiques et de sang pour accorder leur pardon avec sincérité... », a-t-il poursuivi.

Expositions, projections cinématographiques au programme

Les manifestations se sont poursuivies à travers des expositions, des projections cinématographiques et autres séances de méditation jusqu’au dimanche 17 septembre. Au terme de celles-ci, M. Jamano Lompo, secrétaire permanent de la Commission nationale de l’intégration, co-organisateur de ces activités a indiqué que cette célébration a tenu toutes ses promesses.

Tout en invitant les uns et les autres à faire sienne la sagesse selon laquelle « La paix n’est pas un vain mot mais un comportement », il a espéré que les pratiques de paix entrent véritablement dans les actes quotidiens de chaque citoyen.

Quant à Sour Sooneetee, coordinatrice du Centre Raja Yoga de Ouagadougou, elle s’est réjouie de la participation et de l’implication dont a fait montre l’ensemble des participants et invité chacun à renforcer sa pratique de la paix à travers l’expérience de son centre qui ouvre au rayonnement de la paix dans le monde.

Ladji BAMA (yacoubama_by@hotmail.com),(Stagiaire)

Sidwaya