Baby Hamada, tailleur : "Cela s’explique par le manque de concurence dans le secteur"

Au départ de Telmob, les gens se sont abonnés à un prix très élevé. Avec la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile, on peut s’abonner à moindre coût. Si le gouvernement ouvrait également le secteur de l’électricité aux particuliers, je pense qu’on n’aurait pas ces problèmes. Qu’à cela ne tienne, si toutefois, il y a des manifestations contre la flambée du coût de l’électricité, je serai peut-être le premier à y participer parce que cette situation influe beaucoup sur mes habitudes de vie. Surtout que j’ai deux compteurs.

Charles Bénao, agent de communication : "Cela pénalise les petits consommateurs"

Je trouve cette augmentation anormale dans la mesure où elle pénalise les petits consommateurs. Il existe des personnes dans ce pays qui ne paient pas l’électricité. Si certains abonnés font deux mois sans régler leur facture, la SONABEL est prête à leur couper le courant, alors que d’autres peuvent dépasser le delai de plusieurs années sans le faire, et rien ne leur arrivera.

On n’a jamais appris que la SONABEL a enlevé le compteur électrique d’un ministre. En plus, est-ce que l’Etat, qui est un grand consommateur, règle vraiment les factures comme il le faut ? Tous ces facteurs expliquent la hausse du prix. Cette augmentation bouleverse mes habitudes parce qu’elle m’oblige à revoir ma consommation ou à consacrer plus d’argent à l’électricité. Ce qui n’est pas évident parce que mon revenu n’a pas augmenté.

Ousmane Kaboré, enseignant : "Le pays risque d’avoir des problèmes"

Pendant que je m’attelais à rechercher l’eau, j’apprends que le prix du kilowatt/heure a augmenté. Si les choses continuent ainsi, le pays risque d’avoir des problèmes. Les zones non électrifiées ont de faibles chances de l’être. Voilà encore qu’on retranche de nos salaires des augmentations anormales. A cette allure, nous payerons les pots cassés. Avec cette mesure, je me demande si ceux qui sont en province pourront vivre à Ouagadougou. Surtout que nous cherchons à venir à Ouaga. Toute manifestation contre la flambée des prix sera la bienvenue.

Mme Adelaïde Compaoré, enseignante : "L’augmentation n’est pas la bienvenue"

Je trouve que l’augmentation n’est pas la bienvenue parce que déjà, la vie est dure au Burkina. Avant cette situation, c’est le prix du carburant qui a grimpé, et on n’arrive pas à se promener. Il faut que le gouvernement revoie à la baisse le coût de l’électricité, sinon les Burkinabè risquent de ne pas tenir. Cette mesure m’oblige à diminuer ma consommation. Je suis prête à participer à tout mouvement de protestation contre cette décision.

Ludovic Arsène Maré, chef de publicité :"C’est un véritable coup dur pour le Burkinabè"

Le secteur de l’électricité ne devait pas être considéré comme un secteur purement commercial. De ce fait, les dirigeants ne peuvent pas considérer, de façon systématique, une réduction de la subvention de l’Etat pour prendre une telle décision. L’électricité est un secteur qui doit bénéficier d’une attention particulière de la part des dirigeants. La décision est à revoir afin de permettre au Burkinabè moyen d’accéder à l’énergie. Maintenant que cette mesure a été adoptée, je dois diminuer ma consommation d’électricité, surtout que j’ai plusieurs appareils électriques. Une manifestation contre cette hausse de prix sera la bienvenue.

Mme Pascaline Roamba, promotrice des droits de l’enfant :
"Cette augmentation fait des frais de plus pour le consommateur"

L’augmentation de l’électricité n’est pas la bienvenue parce c’est le consommateur qui payera la note salée. Les enfants sont maintenant en vacances. La télévision reste allumée toute la journée. Ce qui augmente la consommation familiale et aura des répercussions sur la vie salariale. L’augmentation du prix du carburant aura des effets sur bien d’autres secteurs : le coût de l’eau risque de connaître une hausse. De ce fait, je suis prête à participer à toute manifestation contre l’application de cette mesure.

Georges Hilaire Ouédraogo, sociologue : "C’est une douche froide pour les Burkinabè"

Nous traversons une période très difficile à cause de l’augmentation des prix des produits de grande consommation. L’électricité est le produit le plus consommé, et la hausse de son prix contribue à durcir nos conditions de vie. Face à cette situation, je vais devoir réduire ma consommation d’électricité. Si l’application de cette mesure voit le jour, il faudra réduire certaines consommations. Pour le bien de tous, je suis prêt à participer aux manifestations contre l’augmentation du prix de l’électricité.

Par Jacques Théodore BALIMA (Stagiaire)

Le Pays