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Renouvellement de la CENI :Ces querelles qui crédibilisent l’institution

Publié le lundi 21 août 2006 à 07h49min

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On a coutume de dire qu’on peut tromper une partie du peuple une partie du temps, mais jamais tout le peuple tout le temps. C’est un adage que devrait méditer en ce moment une partie de la société civile et les animateurs des partis d’opposition.

En effet à l’occasion de la désignation des représentants de ces deux composantes dans le processus de renouvellement des membres de la Commission électorale nationale indépendante( CENI), l’opinion nationale a assisté à une bataille rangée entre protagonistes car chacune des associations de la société civile voulait à tout prix être désignée pour siéger au nom des autres pour les cinq années à venir. Il ne s’agit pas de regretter l’engouement suscité par la CENI mais plutôt de relever le manque de logique dans le raisonnement de certains acteurs de la société civile. Il y a quelques mois seulement, nombre de ceux qui se sont bousculé samedi dernier dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale étaient les plus grands pourfendeurs de la CENI.

Ils n’avaient de cesse de dire à qui voulaient les écouter, que cette structure en charge de l’organisation des élections dans notre pays manquait de crédibilité et qu’elle était même à la solde du pouvoir. Il est heureux de constater aujourd’hui que toutes ces idées reçues ont fait place à la réalité à l’épreuve des faits. Pour tous ceux doutaient, la preuve vient d’être fait que contrairement à leur spéculation, le pouvoir en place, encore moins le président du Faso n’a jamais voulu mettre la CENI sous couple réglée.

Bien au contraire, le chef de l’Etat a de tout temps affirmé son attachement à un fonctionnement normal des institutions républicaines. Homme d’action, le président Compaoré savait que les populations sont prêtes à tout moment pour manifester leur adhésion à son combat pour un Burkina prospère. Plus que quiconque donc le chef de l’Etat avait besoin d’une Commission électorale autonome et réellement indépendante.

C’est pourquoi le gouvernement est resté constamment à l’écoute la structure et a, autant que faire se peut, donner aux commissaires les moyens matériels et financiers à même de garantir leur souveraineté. En outre, les cadres de l’administration de la CENI n’ont en aucun moment fait preuve d’impartialité. C’est bien la preuve que le gouvernement ne voulait à aucun moment caporaliser la commission.

Tous ces arguments avaient été développés à l’époque pour montrer la bonne foi du pouvoir en place mais les hommes politiques de l’opposition avaient fait la sourde oreille. Comment alors ne pas saluer à sa juste valeur l’engouement observé tant au sein de l’opposition que de la société civile ? Celle-ci dédouane la CENI et ses premiers responsables.

En effet, un tel intérêt confirme que la Commission électorale nationale indépendante a toujours accompli sa mission en toute responsabilité. Une opposition fidèle à son habitude.

C’est l’occasion d’interpeller tous ces acteurs à faire preuve à l’avenir de plus de discernement et d’objectivité ans leur analyse car à vouloir tout peindre en noir, ils se laissent prendre dans leur propre piège. Cette observation est aussi valable pour les partis politiques. Tout comme la société civile, les responsables des formations politiques se réclamant de l’opposition se sont donnés en spectacle.

On a assisté à une véritable bataille de chiffonniers au sein de l’opposition. La pomme de discorde est semble-t-il le fait pour l’ADF/RDA de se réclamer de l’opposition politique. Selon certains partis, maître Gilbert Noël Ouédraogo et son parti ne méritent plus d’appartenir au cercle de ceux qui aspirent à l’alternance. Sans s’ériger en avocat du parti de l’éléphant on peut s’interroger sur la cohérence des arguments de ceux qui dénient à la deuxième force politique du Faso le droit de faire ses choix tactiques c’est-à-dire ne pas appartenir à la mouvance présidentielle mais reconnaître les qualités de son adversaire. Pour dire vrai, Gilbert Noël Ouédraogo en renonçant en son temps à son statut de chef de fil de l’opposition pour soutenir la candidature de Blaise Compaoré à la présidentielle de novembre dernier a fait preuve d’élégance.

Du reste, la vie politique de certaines démocraties occidentales que les opposants aiment citer en exemple démontrent bien que la démarche du Président de l’ADF/RDA n’a rien d’inédit. En France par exemple, L’UDF de François Bayrou bien que présente au sein du gouvernement de Dominique De Villeppin a voté la motion de censure présentée par le Parti Socialiste français. Il est donc allié à l’opposition pour demander la démission du gouvernement de droite.

A-t-on pour autant l’idée au bord de la Seine de penser à exclure ce parti de la grande famille de droite ? Assurément non ! L’opposition burkinabè cherche donc des poux sur des têtes rasées. Comme à son habitude elle a préféré s’attarder sur le superficiel au lieu de se donner les moyens de désigner dans la transparence des représentants compétents et capables de consolider les acquis de la Commission électorale nationale indépendante et du même coup renforcer le processus démocratique au Burkina.

Talata Bamogo

L’Hebdo

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