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Fédération internationale des associations de personnes âgées : Un cahier sur « la transmission du savoir » à l’humanité

Publié le mercredi 2 août 2006 à 07h20min

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« La transmission du savoir en Afrique : sens, portée, enjeux » est la contribution de Ibrahiman Sakandé, journaliste aux Editions Sidwaya au Burkina Faso, dans le 5e numéro des cahiers de la Fédération internationale des associations de personnes âgées (FIAPA) sur le thème « La transmission du savoir ».

Le savoir, la connaissance, ce que l’on sait ; comment le transmettre, le livrer aux autres et le recevoir d’autrui de génération en génération sans conflit, à travers le monde et les sociétés ? C’est la fenêtre que la Fédération internationale des associations de personnes âgées (FIAPA) ouvre par le cinquième numéro de ses cahiers titré « La transmission du savoir » qui vient de paraître. Les auteurs des cahiers du FIAPA, orientés dans la recherche-action sur le vieillissement, sont persuadés que « dans une société où les différentes générations vivent de plus en plus en décalage, le transfert de connaissances et les actions intergénérationnelles qui en découlent doivent viser à lancer des activités ciblées et méthodiques qui peuvent s’appliquer au monde contemporain ».

Dans ce sens, Guido Verbrugghe (psychopédagogue et auteur belge reconnu) dans l’introduction a mentionné que la vie est apprentissage et tout homme doit se dire : « je suis homme, donc je transmets. Je transmets ce que je sais, je transmets ce que je suis ». De ce fait, il ne devait point avoir de stéréotypes entre personnes âgées et jeunes générations car chacune des deux classes a quelque chose à apprendre, à transmettre à l’autre. Ibrahiman Sakandé, journaliste aux Editions Sidwaya, qui s’est focalisé sur la transmission du savoir en Afrique, s’est interrogé sur la manière dont en Afrique le savoir s’est transmis de génération en génération.

Selon lui, pour ce qui est du savoir en Afrique, il faut se référer aux classes : « dans l’ensemble, nous avons la classe des hommes, des femmes, des enfants, des esclaves et la classe des vieillards. Le savoir dans sa totalité (profane, religieux, officiel, sacré) se trouve dans les mains ou dans la tête de la classe de vieillards. Et plus nous allons vers les enfants, plus ce savoir se raréfie ».

Il faut dire, a souligné M. Sakandé Ibrahiman dans le document, que le savoir africain est un savoir limité. « Ce savoir limité a pour fonction d’organiser la société, de donner une certaine force à l’homme et même de guérir le tragique de la vie ». Ainsi, a-t-il fait observer, « il ne faudrait pas que ceux qui sont dépositaires du savoir occidental, où la quête du savoir est sans limite, pensent très rapidement que la culture traditionnelle est un tissu d’ignorance, un ensemble d’inepties sans aucune logique ni conséquence ». Le problème, a noté M. Sakandé, c’est comment procéder pour éviter les conflits entre la classe des vieillards et celle des jeunes à propos du savoir. « En effet, à un moment donné, le vieillard n’a plus que sa mémoire et c’est cette mémoire qu’il essaie de transmettre à la nouvelle génération. D’autre part, le jeune est quand même une imagination, il s’appuie sur cette imagination ...

Il veut découvrir des voies qui peut-être n’existent pas. De lui-même, il veut mieux faire que son père ». Que faire ? En conclusion, a soutenu Ibrahiman Sakandé, « il convient sans doute de retenir que nous sommes entrés en plein dans l’ère d’une culture pluraliste. Nous devons travailler à ce que ce pluralisme culturel soit une réalité ». Les autres intervenants sont restés dans le même sens de « la transmission du savoir » Baokou Li a traité de « la piété filiale : une vertu à transmettre aux générations futures », un exemple chinois. Dans la même logique, Pr Christel Geerts a abordé le thème de : « L’apprentissage intergénérationnel vu sous l’angle de la gérontologie », et Gérard Cornet de parler des « compétences implicites ou cachées des personnes âgées ». Toutes ces interventions ont pour point commun les techniques de transmission du savoir dans différentes sociétés.

Elles posent la nécessité de conciliation et de tolérance entre ancienne et jeune génération dans le but d’une formation continue et équilibrée de l’homme. C’est en somme un document de 123 pages qui véhicule l’idée que « la vie est mémoire, la vie est transmission et que la transmission du savoir est le moteur de l’aventure humaine ».

Ali TRAORE
traore_ali2002@yahoo.f


Ce qu’en dit Albert Magarian, président de la FIAPA

Depuis un quart de siècle, un nombre de plus en plus important d’associations de retraités, d’aînés et de personnes âgées ont décidé de rejoindre notre fédération internationale pour défendre leurs intérêts auprès des grandes organisations internationales.

Grâce à ses initiateurs et à ses présidents successifs, MM. Noël Rey, Giuseppe Bertoldi, Jean Déboise, appuyés par son conseil d’administration, la FIAPA s’est ainsi continuellement développée.

Aujourd’hui, avec près de cent soixante (160) associations adhérentes, regroupant plus de trois cent millions de membres, elle est présente sur les cinq continents et son audience est réellement mondiale.

Elle œuvre auprès de l’ONU, de l’UNESCO, de l’OMS, de l’AISS, de l’Union européenne et du conseil de l’Europe, le plus souvent au niveau le plus élevé, et les représentants de ces Organisations lui font l’honneur et l’amitié d’assister à ses différentes manifestations. Son conseil scientifique, sous la présidence du Dr Willy Dekoninck, en étroite liaison avec son conseil d’administration, a permis, outre la tenue de colloques scientifiques, l’édition, maintenant trilingue (français, anglais, espagnol), des « Cahiers de la FIAPA », revue thématique de recherche/action mondialement appréciée pour son approche concrète et pluridisciplinaire des problèmes de toute nature que pose la longétivité croissance des populations mondiales.

Le vieillissement est un défi à la science et à la société.

Alors que le Groupe des aînés ne cesse de croître, la littérature gérontologie n’abonde pas de publications concernant la transmission intergénérationnelle du savoir.

Serait-ce dû aux transformations ultra rapides des connaissances et au fait que notre société moderne focalise au maximum l’aspect purement rationnel de l’acquisition ?

Tout ceci donne à comprendre aisément le sens et la portée de ce livre consacré à la transmission du savoir.

Un livre fort demandé et positivement apprécié tant en Europe, en Asie, en Amérique qu’en Afrique...

A.T

Sidwaya

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