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Matériel d’informatique de seconde main : L’Afrique, un dépotoir

Publié le mardi 20 juin 2006 à 07h58min

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Sylvestre Ouédraogo de Burkina NTIC

Le réseau Burkina NTIC a organisé, samedi 17 juin 2006, à son siège Yam Net plus sis au secteur n°14 de Ouagadougou, un séminaire d’information sur la problématique du recyclage et l’envoi des ordinateurs en Afrique.

Une trentaine de participants issus des entreprises de vente de matériel informatique recyclé, des centres de formation en informatique, de l’Université et des associations ont été conviés par le réseau Burkina NTIC à réfléchir sur la problématique du recyclage et de l’envoi des ordinateurs en Afrique.

Une trentaine de participants réfléchissent sur l’envoi d’ordinateur usagers en Afrique. Selon le coordonnateur du réseau Burkina NTIC, Sylvestre Ouédraogo, cette réflexion se justifie en ce sens que l’Afrique importe énormément de matériel de seconde main venant du Nord. Des matériels très usagés voire hors d’usage sont envoyés dans de beaux emballages. Ainsi, le continent africain, le moins équipé en matériel informatique, est en passe de devenir le plus pollué, en somme une poubelle.

Selon Basel Action Network (BAN), une organisation internationale qui œuvre dans la lutte contre le « commerce toxique » à l’échelle mondiale, 500 containers de matériels informatiques d’occasion arrivent chaque mois au Nigeria. 75% de ce matériel est inutilisable et est détruit dans des conditions nocives pour la santé des populations vivant à proximité des décharges.

Et pour Oladele Obsibanjo, professeur de chimie à l’Université d’Ibadan au Nigeria, les substances chimiques qui émanent de la destruction du matériel informatique « peuvent provoquer des avortements chez les femmes enceintes qui vivent près des décharges ». Par ailleurs, selon les spécialistes, les nappes phréatiques sont contaminées par les déchets nocifs. Le coordonnateur du Burkina NTIC, Sylvestre Ouédraogo : « Du matériel informatique, mais pas du n’importe quoi ».

De ce fait, le réflexion vise à montrer à la communauté nationale et internationale que l’Afrique n’est pas un dépotoir de matériel informatique hors d’usage. « Nous sommes prêts à recevoir du matériel informatique, mais pas du n’importe quoi. Il faudrait que nos donateurs s’assurent de la fonctionnalité des objets de seconde main avant de les envoyer en Afrique », soutient Sylvestre Ouédraogo.

Animées par le coordonnateur du Burkina NTIC, Sylvestre Ouédraogo et le directeur de Deltalink (Suisse), Gilbert Cujean, les discussions ont tourné autour des thèmes comme les conditions pour un meilleur transfert des technologies ou du matériel du Nord, les besoins du Sud en matériel et les réflexions pour du matériel adapté et son usage.

Le réseau Burkina NTIC est un réseau d’échange et de partage des connaissances sur les technologies de l’information et de la communication. Depuis 2003, il entreprend de multiples activités pour permettre à la population de découvrir les potentialités des TIC pour le développement. Dans cette logique, il a, le samedi 17 juin, dernier ouvert un musée d’informatique.

L’objectif étant selon son coordonnateur, de démystifier l’informatique. Le musée ouvert au grand public contient une dizaine d’ordinateurs d’époque et de marque différentes, des anciens portables et des films qui remontent à l’origine de l’informatique.

Boureima SANGA bsanga2003@yahoo.fr

Sidwaya

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