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Retour au calme à Ouagadougou après des manifestations de commerçants

Publié le samedi 14 février 2004 à 12h04min

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Le calme est progressivement revenu vendredi en début de soirée à Ouagadougou après des manifestations de jeunes commerçants qui se sont violemment heurtés aux forces de l’ordre dans la capitale burkinabè, selon des témoins.
"Les assaillants sont rentrés mais les forces de l’ordre sont là", a affirmé à l’AFP un habitant d’un quartier du sud-est de Ouagadougou contacté par téléphone.

Après les manifestations de la matinée au quartier Gounghin (sud-ouest), les violences se sont poursuivies dans l’après-midi dans le sud-est de la ville, où un supermarché appartenant à des Libanais a été partiellement pillé.

Dans ces zones, les forces de l’ordre continuaient de patrouiller à pied ou à bord de véhicules tout-terrain après avoir rétabli partiellement la circulation, toujours perturbée en certains endroits par des pneus enflammés, des blocs de pierre, des panneaux de signalisation et de kiosques de PMU.

La radio publique a fait état "d’actes de vandalisme" des manifestants qui ont saccagé des véhicules officiels et des bus de la municipalité.

Le centre-ville a toutefois été épargné par les violences.

Les manifestants disent protester contre une opération de police qui a fait de nombreux blessés la veille lors d’un rassemblement de commerçants, une intervention musclée dont ils attribuent la responsabilité au maire de Ouagadougou, Simon Compaoré.

Ils accusent aussi le maire de vouloir céder à de gros commerçants, dont des Libanais, la gestion du plus grand marché de la ville et du Burkina, "Rood Wooko", ravagé en mai dernier par un gigantesque incendie et fermé depuis lors.

Dans un communiqué radiodiffusé, le président de la communauté libanaise au Burkina a indiqué qu’ancun de ses membres n’avait "manifesté une telle demande" et qu’ils "n’ont jamais été mêlés de près ou de loin à un tel projet dont ils n’ont pas connaissance".

Par conséquent, la communauté libanaise invite les commerçants burkinabè "à n’accorder aucun crédit à ces rumeurs".

Jusqu’en début de soirée, les autorités burkinabè et les responsables des forces de l’ordre n’avaient pas réagi à ces violences.

Outre le problème de gestion du marché, la colère des manifestants semble également être alimentée par de nombreux commerçants victimes d’une série d’opérations "ville propre" initiées depuis un an par la municipalité et qui a entraîné la destruction de centaines de boutiques, de "maquis" (petites cantines) et de kiosques dans le centre-ville.

Jeudi, des centaines de commerçants s’étaient rassemblés à l’appel de syndicats près du marché central de Ouagadougou pour une "réunion d’information" sur l’avenir de "Rood Wooko".

Selon des témoins interrogés par l’AFP, des policiers sont rapidement intervenus pour disperser le rassemblement et "plusieurs dizaines de blessés" ont été enregistrés dans les rangs des participants lors de l’opération, a indiqué une source médicale.

"Notre assemblée n’était rien d’autre qu’une réunion d’information", a affirmé Elhadj Issaka Kafando, président des commerçants.

Selon le quotidien officiel Sidwaya, plusieurs blessés souffrent de brûlures graves et deux autres ont affirmé avoir été atteints par des "balles réelles".

Plusieurs journalistes ont été frappés par des éléments des forces de l’ordre déployés sur les lieux. Selon leurs rédactions, les policiers ont également saisi une caméra de la télévision publique et le matériel d’un photographe et d’un autre journaliste de quotidiens indépendants.

En signe de protestation, la quasi totalité des marchés de Ouagadougou sont restés fermés vendredi.

AFP

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