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Les faits divers de Sacré : Bras cassé et honte

Publié le mercredi 11 février 2004 à 07h26min

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Cet après-midi encore, Sambo était en train de rosser son épouse. C’était pratiquement pareil tous les week-ends quand l’homme revenait de la ville. Les mauvaises langues affirment qu’il en revient toujours saoul, lui qui les autres jours de la semaine, ne touchait à aucune goutte d’alcool. C’est donc dire qu’il se rattrapait les samedis et au bout du compte, c’est son épouse qui trinquait.

Cet après-midi-là donc, Sambo était vraiment rassasié d’alcool à en juger par la violence des coups qu’il administrait à sa régulière. Aux alentours, les voisins excédés l’écoutaient crier et frapper. Ils n’avaient plus envie de rire de ces pugilats hebdomadaires du couple Sambo, car l’homme ne leur laissait pas la possibilité d’intervenir comme cela se doit, pour porter secours à la dame en les séparant. Il fermait toujours sa porte avant de passer à l’action. Cette attitude irritait les voisins qui nourrissaient une vive antipathie pour Sambo en raison du peu d’égard dont il faisait preuve à leur endroit.

Or, cet après-midi en question, le cogneur avait omis de fermer la porte. Madame en profita et s’élança dans la rue vers le domicile de leur voisin d’en face. Elle était en tenue très légère composée en tout et pour tout de son slip. Elle fonça donc dans la cour voisine. Sambo habillé d’un simple short était à ses trousses. Pourquoi se battaient-ils pratiquement nus ? Constatons seulement et continuons. Sambo en short poursuivait donc son épouse en slip. Celle-ci s’engouffra dans la cour voisine. Devant la concession, de jeunes gens assis autour d’un fourneau préparaient du thé. Madame passa en trombe et faillit renverser leur attirail. Sambo arriva au pas de course, passa au milieu d’eux et renversa fourneau, bouilloire et thé chaud qui brûla quelques - uns des jeunes.

Sambo était maintenant dans la concession et, vociférant des insanités, fonçait vers la maison où son épouse avait trouvé refuge. Il y pénétra et entreprit de traîner madame dehors sans égard pour le chef de famille, un homme d’un âge assez avancé. Celui-ci appela les jeunes gens du dehors et leur demanda de faire sortir Sambo. Comme s’ils n’attendaient que cet ordre, ils se saisirent de Sambo qui essaya de faire de la résistance. Mal lui en prit. Les jeunes avaient trouvé là une occasion de lui faire payer le thé renversé.

Les coups venaient de partout. Sambo en donnait aussi mais il en recevait bien plus. Au milieu des jeunes, il se débattait comme un beau diable. Ceux-ci s’en donnaient à cœur joie et le boxaient sérieusement. Au bout de quelques instants, Sambo comprit que ce combat ne pouvait que tourner en sa défaveur. Il aperçut son épouse qui assistait à la rossée que l’on lui administrait.

Toute honte bue, il se mit à courir. Et de la même manière dont il était entré dans la cour, il en ressortit mais avec plus de vivacité cette fois. Les jeunes étaient à ses trousses. A quelques pas de sa concession, l’un de ses poursuivants lui fit un croc-en-jambe et l’on vit Sambo s’affaler de tout son long en poussant un hurlement de douleur. Les jeunes le laissèrent sur place et s’en allèrent. Bien plus tard, ils sauront que Sambo s’était cassé un bras, lorsque celui-ci les fera convoquer à la police pour coups et blessures. Après explications, l’on conseilla à Sambo de retirer sa plainte sinon du lot, c’est bien lui qui risquait d’avoir des ennuis, pour le fait d’être entré chez autrui semer la bagarre et le désordre. Résultat : Sambo se retrouva blessé et profondément humilié.

Une autre raison pour éviter l’excès d’alcool.

Sacré Chédou OUEDRAOGO
Sidwaya

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