Dans la présentation de ses mets favoris, le plateau central pourra difficilement ne pas aligner son benga local. Il s’agit d’une recette préparée à base de haricots. Sa maîtrise par les femmes est si parfaite qu’il épouse autant de bonnes senteurs que la grâce et la finesse des mains qui ont aidé à sa préparation.

Accompagné d’huile d’olive ou de sauce tomate, le benga a été adopté par les étudiants de l’Université de Ouagadougou. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer la longueur des rangs, à l’entrée du restaurant universitaire. Les files interminables trompent rarement : il y a de fortes chances en effet, que le fameux plat soit au menu.

Aux abords des routes, dans les restaurants le benga est l’objet d’une attention particulière. Le chanteur « MCZ » n’a pas résisté à l’envie. Une chanson, puis un clip, tous dédiés au « benga show. » Obligeant du même coup, tous les burkinabè à s’attabler autour de son délicieux album. Madson junior, le petit prodige de la musique burkinabè s’est mis aussi dans le mouvement. Pour lui, les fêtes de fin d’année constituent le moment idéal pour offrir des cadeaux aux enfants. Et en la matière, un plat de benga peut faire l’affaire.

Malheureusement, cette attirance n’est pas sans poser problème ; notamment en ce qui concerne les abonnés des restaurants de rue. Pour les restauratrices en effet, l’équation comporte une inconnue : faire le maximum de profit. Une approche qui se double de procédés peu orthodoxes : la cuisson des aliments est accélérée par l’ajout de carbure. Un produit que la faim n’aide pas toujours à détecter.

Les séances de formation et de sensibilisation se sont donc intensifiées à l’intension des femmes qui exercent dans le domaine. L’objectif des rencontres étant d’aboutir à l’instauration d’un code de bonne conduite en la matière.

Juvénal Somé
Lefaso.net