Le projet a débuté en janvier 2023. L’ONIDS à travers l’économiste et consultant Simon Nassa, a mené une étude auprès des entreprises basées au Burkina Faso pour faire l’analyse de l’état des lieux de la responsabilité sociale des entreprises dans le domaine de la santé.

« Nous avons collecté les données auprès de 190 entreprises. Ces données ont été traitées et analysées. Nous sommes parvenus à des recommandations que nous avons partagées avec l’ONIDS. Il est ressorti que les entreprises financent le domaine de la santé au Burkina Faso. Lorsque nous faisons une analyse temporaire, nous voyons que de 2011 à 2021, on est passé d’un financement de 10,7 milliards de francs CFA à 26,5 milliards de francs CFA. Cependant, lorsque nous analysons le financement de la santé sexuelle reproductive, maternelle, néonatale, de l’enfant et de l’adolescent et de nutrition, nous voyons que ce financement ne représente que 0,3% de ces dépenses. C’est pourquoi nous pensons qu’il est nécessaire d’aller vers un plaidoyer pour encourager davantage les entreprises qui financent le secteur de la santé. Mais aussi pour sensibiliser celles qui ne financent pas en vue d’accroître le financement du secteur de la santé notamment celle de la santé sexuelle reproductive », a indiqué le consultant Simon Nassa.

Le consultant Simon Nassa, celui qui a mené l’étude

Monsieur Nassa a précisé que le secteur de la santé est le plus financé par les entreprises qui ont un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de francs CFA. C’est pour dire que ce sont les grandes entreprises qui financent le secteur de la santé au Burkina Faso.

Selon lui, certaines entreprises ne financent pas le secteur de la santé parce qu’elles ne connaissent pas clairement la démarche de la responsabilité sociale des entreprises au Burkina Faso.

« Nous pensons qu’il faut discuter avec les entreprises. Il faut amener les entreprises qui respectent leurs responsabilités sociales à partager leurs expériences avec celles qui n’ont pas la notion. Nous pensons qu’il faut sensibiliser les entreprises sur leur responsabilité sociale. Il ressort dans notre analyse que le cadre réglementaire en termes de la pratique de la responsabilité sociale des entreprises n’est pas clairement connu ou suivi. Nous pensons qu’il faut des actions de promotion pour davantage développer ce cadre afin d’amener les entreprises à adopter une démarche de responsabilité sociale », a-t-il recommandé.

Selon la directrice exécutive de l’ONIDS Clémentine Kossouho, leur organisation a commandité l’étude parce que le constat a été fait que plusieurs entreprises ne sont pas engagées pour les questions de responsabilités sociales. « Les entreprises ne savent pas ce que cela renferme ou c’est parce que cela n’a pas été capitalisé et documenté. C’est un secteur vraiment porteur qui est souvent oublié dans le cadre des interventions. Mais qui peut beaucoup apporter dans le financement du secteur de la santé. C’est pourquoi, nous avons décidé, dans un premier temps, de les mobiliser et de les engager pour le respect de leur responsabilité sociale. Et dans un second temps pour le financement de la santé sexuelle et reproductive maternelle néonatale de l’enfant et de l’adolescent et de nutrition. Mais nous ne pouvons pas les engager et les amener à respecter leur responsabilité sociale sans faire un état des lieux de ce qui est déjà fait sur le terrain. C’est dans cette optique que nous avons commandité l’étude », a résumé Clémentine Kossouho.

La directrice exécutive de l’ONIDS Clémentine Kossouho

L’ONIDS compte présenter les résultats de l’étude aux différentes entreprises et les mobiliser afin qu’elles respectent leur responsabilité sociale notamment le financement du secteur de la santé.

ONIDS est une association de droit burkinabé engagée dans la promotion et la protection des droits socio-sanitaires des populations vulnérables par la sensibilisation, le référencement, la formation, la recherche, la veille, l’alerte et l’interpellation des pouvoirs publics.

Rama Diallo
Lefaso.net