L’objectif du “Projet régional de corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey” (PCE LON) vise à améliorer la connectivité régionale en mettant en place des infrastructures communautaires et socio-économiques le long du corridor reliant les capitales du Burkina Faso, du Togo et du Niger. À cet effet, la première réunion du comité de pilotage est l’occasion d’évaluer les réalisations accomplies jusqu’à présent, de discuter des défis rencontrés, et de définir les prochaines étapes cruciales pour une mise en oeuvre efficace et efficiente du projet PCE LON.

Le corridor économique LON couvre une distance de 1 242 km

« Actuellement, le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey est entièrement routier, avec une absence de voie ferrée. Sa configuration comprend une traversée du Togo sur 650 km, suivie de celle du Burkina Faso sur 472 km, totalisant ainsi 1 122 km. À cela s’ajoute la distance de 120 km reliant la frontière du Burkina Faso à Niamey, la capitale nigérienne », a fait savoir le ministre burkinabè en charge des transports, Roland Somda.

« Dans un contexte marqué par l’insécurité la libre circulation des biens et des personnes nécessite une réorganisation pour prendre en charge cette préoccupation », Roland Somda, ministre en charge des transports

La présente session du comité de pilotage interétatique a été précédée des travaux des experts qui se sont tenus les 12 et 13 décembre 2023 à Ouagadougou. Ainsi, à l’issue de l’allocution du ministre Roland Somda, le rapport des travaux du comité technique inter-États a été présenté. C’est le coordonnateur du projet PCE LON Burkina Faso, Jean Noël Kima qui s’est prêté à cet exercice.

Il ressort en effet du rapport, que le projet PCE LON est une initiative des gouvernements du Togo, du Burkina Faso et du Niger, avec l’appui de la Banque mondiale. Pour sa mise en œuvre au niveau régional, il est prévu un comité de pilotage inter-États coprésidé par les ministres chargés des transports des trois pays.

« Les travaux étant en cours de démarrage, l’état du niveau de décaissement du fonds alloué au projet est de 5,10% au Togo, de 14,52% au Burkina Faso et de 13% au Niger », Jean Noël Kima, coordonnateur du projet PCE LON Burkina Faso

Les difficultés relevées

Démarré en mai 2022, le projet PCE LON connaît des difficultés dans sa mise en œuvre. Le rapport des travaux du comité technique relève notamment l’insécurité dans la zone d’intervention du projet, le retard dans le démarrage des travaux, le retard dans la mise en place des assistances techniques (Burkina, Niger) et la défaillance des consultants commis aux études. Monsieur Kima souligne également comme difficultés, les retards accusés dans la délivrance des Avis de non objection (ANO) par la Banque mondiale, le retard aussi constaté au niveau des agences d’exécution qui accompagnent la mise œuvre du projet.

Les recommandations du Comité technique

Au regard de ce qui précède, le Comité technique a formulé des recommandations à l’endroit des gouvernements, de la Banque mondiale et des unités de coordination du projet. Il est ainsi recommandé aux gouvernements, notamment de prendre des mesures idoines pour sécuriser le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey et spécifiquement l’axe Fada-Kantchari-Torodi pour faciliter l’atteinte de l’objectif de développement du projet PCE LON. Il est aussi indiqué de prendre toutes les dispositions appropriées pour faciliter le passage des camions aux frontières de Cinkansé et de Kantchari/Makalondi et le transit des marchandises le long du corridor.

Les participants à la première session ordinaire du comité de pilotage régional interétatique du “Projet régional de corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey” (PCE LON)

Le Comité technique recommande par la même occasion aux administrations douanières, l’harmonisation des horaires de travail ainsi que des tarifs fixés pour les laissez-passer. Aux administrations en charge de la sécurité des trois pays, la sensibilisation des forces de défense et de sécurité sur le respect des droits des usagers, et la veille à l’arrêt des pratiques anormales sur le corridor sont recommandées.

Les recommandations faites à l’endroit de la Banque mondiale, sont notamment d’accélérer la délivrance des Avis de non objection (ANO) dans les délais requis sur les TDR et documents soumis, mais d’autoriser la reprise de toutes les activités « sur le chemin critique ».

Quant à celles faites à l’endroit des unités de coordination du projet, il est entre autres préconisé la diligence dans la mise en œuvre de toutes les activités pouvant être réalisées avant l’évaluation à mi-parcours prévue pour juin 2024. L’intégration de la donne sécuritaire et l’adoption de méthodologies idoines pour la mise en œuvre des travaux, mais aussi le renforcement du cadre d’échanges entre les spécialistes du projet dans les trois pays, sont vivement conseillés.

Hamed Nanéma
Lefaso.net