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Burkina / Médias : La RTB 3, une chaîne pour promouvoir les langues nationales

Publié le dimanche 10 décembre 2023 à 19h26min

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Burkina / Médias : La RTB 3, une chaîne pour promouvoir les langues nationales

La Radiodiffusion-télévision du Burkina (RTB) a procédé au lancement officiel de la « RTB 3 », samedi 9 décembre 2023 à Ouagadougou. Cette nouvelle chaîne dédiée aux langues nationales se présente comme une solution pour rendre l’information plus accessible à l’ensemble des populations.

Cette initiative de la RTB est partie d’un constat. Les populations, surtout celles rurales, s’informent essentiellement en langues nationales. Sur cette nouvelle chaîne publique, on retrouve les douze langues les plus parlées au Burkina Faso : mooré, jula, fulfuldé, gulmacéma, dagara, bissa, lobiri, bwamu, liélé, bobo-mandarè, san et dafing. Les langues minoritaires vont être également prises en compte dans le programme.

Le 6 décembre 2023, lors du conseil des ministres, le gouvernement a adopté un projet de loi consacrant désormais les langues nationales comme langues officielles, à la place du français qui est relégué au rang de langue de travail. Ce dernier-né de la RTB est donc une continuité pour les autorités de la Transition qui veulent promouvoir les langues nationales.

Le slogan de la RTB 3 est : « Notre chaîne, notre identité ».

Selon le ministre de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, la trajectoire prise par le gouvernement de transition est de puiser dans les valeurs endogènes. « Nous avons la conviction que cette chaîne va être rapidement adoptée par les Burkinabè, parce qu’elle va traiter de questions qui les concernent dans une langue qu’ils comprennent. La période où l’on pensait que c’est seulement le français qui a droit de cité est révolue. Aujourd’hui, nous pensons que nos langues nationales doivent être replacées au cœur de nos priorités », a-t-il déclaré.

Il a expliqué que la création de ce média est importante, car « il s’agira pour cette nouvelle chaîne de contribuer à l’affirmation de la souveraineté de notre pays, à travers la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. La communication dans ce contexte de guerre sera renforcée avec le lancement des programmes de la RTB 3 dont les contenus s’adresseront aux Burkinabè d’ici et de la diaspora dans leurs langues, et traitera de sujets relatifs à leurs préoccupations, contribuant ainsi à l’affirmation de notre identité et de notre souveraineté », a renchéri le ministre de la Communication.

« Vecteurs de transmission du savoir-faire et du savoir-être de notre culture, le rôle et l’importance des langues dans les grilles des programmes de nos médias ne sont plus à démontrer », Emmanuel Ouédraogo.

Un programme riche

La RTB 3 émet sur la TNT 24 h/24. Bientôt, elle sera disponible sur le bouquet Canal+.

Dans son allocution, le directeur général de la RTB, Galip Somé, a annoncé que les contenus de la RTB 3 seront prioritairement axés sur l’information, la culture et, de façon générale, sur les initiatives et les actions de développement portées par le gouvernement, les communautés et les amis du Burkina Faso. « Le lancement de notre 3e chaîne de télévision a pour objectif d’apporter ce qui était considéré comme le chaînon manquant de notre dispositif pour mieux informer tous les Burkinabè d’ici et d’ailleurs, en s’adressant à eux dans leurs langues. Ce qui permettra ainsi à la nationale de l’audiovisuel de s’inscrire dans la proximité linguistique des populations de nos villes et campagnes, et de développer une synergie d’ensemble pour faire face aux défis du moment », dit-il.

Le logo de la RTB 3 a été choisi parmi plus de 300 candidatures.

En particulier, précise M. Somé, « cette télévision devra travailler à la mobilisation des énergies nationales en vue d’une implication plus active des populations dans les actions de développement, la lutte contre le terrorisme, la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Cela passe nécessairement par la production de programmes en phase avec les enjeux et les défis du moment, et face auxquels il nous faudra désormais communiquer autrement ».

Pour le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Joseph André Ouédraogo, la création de la RTB 3 est à saluer à sa juste valeur. « La promotion des langues nationales participe à la cohésion sociale. Déjà, si les Burkinabè arrivent à se parler dans leurs propres langues, je pense que cela va être un début de réconciliation et de cohésion sociale. C’est pourquoi, nous souhaitons à ce nouveau-né de grandir au service de l’ensemble des Burkinabè », a-t-il conclu.

Joseph André Ouédraogo a fait la promesse que des partenariats seront noués entre son ministère et la RTB 3.

L’opérationnalisation de cette télévision porte à trois le nombre de chaînes RTB Télévision à vocation nationale, après la première qui vient de souffler ses 60 bougies et la RTB Zenith qui est, quant à elle, axée sur la culture, la jeunesse et le sport.

SB
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Vos commentaires

  • Le 11 décembre 2023 à 10:39, par ollo En réponse à : Burkina / Médias : La RTB 3, une chaîne pour promouvoir les langues nationales

    Les initiatives du MPSR sont de nature à redonner de l’espoir au pays tout entier. Certaines personnes continuent d’épiloguer sur la vision du régime qui pourtant transparait clairement dans ses propos et ses actes quotidiens. Il s’agit de restaurer la dignité du peuple et de l’amener à prendre son destine en main. C’est un secret de polichinelle que la plupart des Etats francophones ne sont pas souverains et qu’on leur refuse même le droit de penser et d’agir par eux même.
    Le grand défi sera le contenu du RTB 3. Il faudra y mettre un contenu original de sorte que la population qui a besoin d’un type d’information n’ait pas le choix que de se référer à cette chaine. On devra aussi y maître une certaine dose de propagande comme le font d’autres peuples lorsqu’il s’agit de valoriser leurs pays et de cultiver le patriotisme. Pour ma part, des thèmes développés par des panafricanistes en lien avec l’histoire vraie de l’Afrique, les manoeuvres et les visées des autres continents sur l’Afrique doivent être intelligemment abordés dans le but de piquer au vif l’amour propre des populations. Enfin, il faudra publier les experiences réussies d’autres pays tout en mettant le doigt sur la responsabilité des populations elles-mêmes. Par exemple, il est illusoire d’esperer être comme Dubai ou Séoul si on continue de cultiver l’incivisme, la corruption, la saleté sous toutes ses formes à tel point qu’il y a des gens qui crachent ou se mouchent en pleine circulation.
    Pour finir, je voudrai féliciter l’initiative de rechercher la signification des noms des lieux et même des personnes dans les langues nationales. Cela devrait déboucher sur des restaurations, car il ne sert à rien de dépenser du temps et de l’énergie pour expliquer que telle ville devrait s’appeler tant et qu’elle est tout simplement victime de la deformation du colon. Il faut remettre tout simplement les noms à leurs endroits pour que les populations soient en harmonie avec leur environnement, parce que tout nom a un sens et les noms qui échappent à cette logique ne sont pas valorisants. En effet, en ces temps où on a besoin d’avoir une grande combativité des fils du pays, des noms comme Kaya qui signifie “mil germé” ou Boussé qui signifie “chèvre” ne sont pas galvanisants des troupes et sont en rupture avec notre histoire et nos valeurs ancestrales.

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  • Le 17 décembre 2023 à 10:04, par Yves Montenay En réponse à : Burkina / Médias : La RTB 3, une chaîne pour promouvoir les langues nationales

    Toutes les langues sont humainement égales. Mais elles n’ont pas toutes les mêmes "corpus" c’est-à-dire des ressources littéraires, scientifiques, juridiques. Elles peuvent théoriquement les acquérir, mais c’est un travail gigantesque. Surtout s’il faut le faire pour une dizaine de langues !

    Si le français est resté au Burkina, ce n’est pas par caprice, mais c’est du fait de son corpus, de son rôle de langue commune entre les différentes parties de la population, et parce qu’on le parle dans les pays voisins, et dans les pays de destination des migrants Burkinabés.

    Donc la langue locale c’est pour les conversations courantes. Pour les autres, le pays s’appauvrirait dramatiquement en se privant du français

    J’en profite pour saluer mes amis burkinabés, et espère leur rendre visite bientôt.

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    • Le 17 décembre 2023 à 22:18, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina / Médias : La RTB 3, une chaîne pour promouvoir les langues nationales

      Monsieur Montenay,
      J’admire et je suis vos publications.
      Né sous Vincent AURIOL, de formation scientifique, je suis retraité dans une paisible petite ville de France, entourée de châteaux et de lieux historiques et littéraires. J’ai beaucoup voyagé depuis ma naissance. J’ai travaillé une douzaine d’années en Afrique de la Méditerranée au « Cœur des ténèbres » selon Joseph CONRAD (ou « La Courbe du fleuve » de V.S. NAIPAUL), y croisant des personnages historiques, beaucoup d’uniformes et un nombre respectable de rafales d’armes automatiques et de situations dignes d’un roman d’aventures. Il est dommage que je ne possède pas de talents littéraires, car j’ai de quoi meubler quelques romans.


      Le problème actuel avec l’Afrique Sahélienne, vous le connaissez bien, j’ai pu le constater dans vos écrits :
      Une partie des « jeunes instruits » est totalement à côté de la plaque dans ses « connaissances » sur l’histoire et l’économie ; connaissances qui sont surtout des préjugés issus d’une propagande complètement folle.
      En général, nos jeunes amis sahéliens s’imaginent que notre économie française est très dépendante du Sahel-CFA, qui, pourtant, ne fait pas 1/1000e de nos échanges extérieurs, au milieu d’une Afrique-CFA qui est elle même descendue à moins de 1% de notre commerce extérieur ...
      Rajoutons que la région a été ré-intoxiquée par un discours néo-marxiste-guévariste qui paraît totalement absurde 34 ans après le ridicule effondrement du soviétisme en 1989.


      Bon, je suis bien sûr que je ne vous apprends pas grand-chose ...

      Répondre à ce message

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