LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Journée mondiale du diabète 2023 : La mise à l’échelle de la stratégie Whopen devrait permettre d’engranger plus de résultats

Publié le mardi 14 novembre 2023 à 17h16min

PARTAGER :                          
Journée mondiale du diabète 2023 : La mise à l’échelle de la stratégie Whopen devrait permettre d’engranger plus de résultats

« Accès aux soins du diabète », c’est autour de cette thématique que le Burkina Faso a commémoré la Journée mondiale du diabète, ce mardi 14 novembre 2023, sous la présidence du ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou et le patronage du Pr Joseph Drabo, spécialiste des maladies métaboliques. Elle est organisée par un regroupement de différents partenaires de la lutte contre le diabète au Burkina dont le ministère de la santé, l’ONG Santé diabète Burkina et l’OMS.

Un cross populaire a servi de plat d’entrée de la commémoration de la Journée mondiale du diabète (JMD), ce mardi 14 novembre 2023, à Ouagadougou. C’est une foule d’étudiants y compris des membres des structures organisatrices qui sont sortis pour marquer de leur présence cette activité. Les participants à ce cross ont fait un circuit fermé au sein de l’université Joseph Ki-Zerbo. Une fois de retour au point de départ, ils se sont donnés à cœur joie aux exercices d’aérobic sous une animation musicale.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, a participé au sport du jour. « Nous commémorons la journée mondiale contre le diabète, il était extrêmement important pour nous de venir ce matin faire de l’activité physique parce que l’OMS le prescrit. Si vous voulez rester en bonne santé, si vous voulez éviter des maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, il est extrêmement important de faire des activités physiques régulières. Par semaine, il faut pouvoir faire au minimum 30 minutes d’activité physique, au moins trois jours. Là vous vous portez mieux », a-t-il déclaré.

Cross populaire+ séance aérobic

En participant à cette activité, le ministre de la santé magnifie l’activité physique régulière qui, confie-il, sera de plus en plus promue par son département, et le gouvernement en général. A l’issue de la marche et des étirements, les participants se sont réunis en salle pour la commémoration proprement dite de la JMD. Cette cérémonie certes sobre mais solennelle a été marquée par des allocutions.

La prévalence du diabète était de 7,6% en 2021, selon l’enquête STEPS

De l’affirmation du ministre de la santé, le nombre de personnes atteintes de diabète est en croissance chaque année. A titre illustratif, il a pris l’exemple de son pays qui enregistre un peu plus d’un million et demi de personnes qui sont dépistées et reconnues comme diabétiques. « Il s’agit d’un chiffre qui est extrêmement élevé mais qui en même temps est sous-estimé quand on sait que l’accès aux services de dépistage n’est pas celui que nous souhaitons. Il s’agit véritablement d’une sorte d’épidémie au diabète que nous vivons au Burkina Faso un peu à l’image de ce qui est vécu à travers le monde », a-t-il relevé.

Le ministre de la santé donne le bon exemple

Au regard du nombre croissant de diabétique alors que l’offre de soins se révèle inadéquate, le ministre Kargougou a, à cet effet, rappelé qu’il est urgent de renforcer la mobilisation pour faire de la lutte contre le diabète, une priorité. Lutter contre le diabète passe donc par la prévention et le contrôle des facteurs de risque.

Et au ministre Kargougou de lancer un vibrant appel aux Burkinabè pour qu’ils adoptent des comportements favorables à la bonne santé. Les règles restent les mêmes : pratiquer une activité physique régulière, manger peu sucré et peu salé. « Si nous faisons cela, nous allons certainement réduire la prévalence du diabète », soutient-il. Après avoir remercié l’ONG santé diabète, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour leur accompagnement dans la conduite de cette journée, il a exprimé sa reconnaissance au Pr Joseph Drabo qui a bien voulu parrainer cette cérémonie et invité les acteurs du système de la santé à intégrer systématiquement dans leurs plans d’action annuelle, le Whopen.

Le parrain, Pr Joseph Drabo, lors des interviews

Le diabète est à l’origine de nombreuses complications

Il s’agit d’un paquet d’interventions essentielles pour la prise en charge des principales MNT au niveau des formations sanitaires périphériques. A ce jour, elle est mise en œuvre dans sept districts sanitaires dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts Bassins, du Centre-est, du Centre-sud et du Nord.

Prenant la parole, le parrain s’est penché sur les complications reliées au diabète sucré. Cette maladie expose à des complications chroniques (dont les plus importances concerne les atteintes des vaisseaux des reins, des yeux et des nerfs), et à l’insuffisance rénale. « C’est la première cause de dialyse dans le monde. La majorité des patients dialysés sont d’abord des patients diabétiques », informe le spécialiste des maladies métaboliques notamment du diabète sucré. Elle est également la principale cause d’amputation non traumatique de membres.

Selon les témoignages du parrain, la majorité des diabétiques hospitalisés à l’époque à Yalgado, c’était pour des problèmes d’infection des gangrènes des pieds qui débouchent sur les amputations. La prise en charge du diabète, faut-il le signaler, coûte cher. « Il faut prendre des médicaments tous les jours. Et pour certains patients, il faut s’injecter de l’insuline trois fois par jour. Cela à un coût. « Le traitement du diabète sucré, c’est en moyenne 15 000 FCFA par mois. Et lorsqu’il y a des complications, cela peut atteindre 60 000 voire 100 000 francs CFA par mois. Cela n’est pas à la portée de la majorité des patients diabétiques », dira le parrain. Selon un adage, « il vaut mieux prévenir que guérir ». Ainsi, toute personne de plus de 40 ans devrait connaître son taux de glycémie une fois par an.

Photo des officiels (Dr Josiane Bouda en pantalon noir)

Au cours de cette célébration, des recommandations ont été émises à l’endroit du gouvernement dont l’accès au dépistage régulièrement, et aux soins des personnes atteintes de diabète au Burkina Faso. « 102 ans après la découverte de l’insuline, nous avons beaucoup de patients diabétiques qui n’ont pas accès à leurs médicaments. Cela est d‘autant plus accentué avec la situation que notre pays traverse actuellement avec l’insécurité. Nous avons beaucoup de nos patients qui sont dans les régions reculées qui ne peuvent plus avoir accès à l’insuline ni aux produits de voix orale pour leur traitement. Nous demandons à l’Etat de nous aider à pouvoir résoudre ce problème », a plaidé la cheffe de projet prévention à l’Ong Santé diabète, Dr Josiane Bouda. A l’issue de cette cérémonie, le ministre de la santé a donné le ton en se faisant dépister. Cette campagne de dépistage se déroule jusqu’au 31 décembre 2023, dans toutes les régions du pays.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique