Entre 2006 et 2011, un consortium d’organisations que sont le Catholic Relief Services (CRS), FDC et HKI mettait en œuvre un projet pilote santé -nutrition en milieu scolaire. En cinq ans, le programme a engrangé des résultats satisfaisants et a montré son impact positif sur l’amélioration de l’état sanitaire et nutritionnel des élèves ainsi que sur leur rendement à l’école. C’est alors qu’en 2017, le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a décidé de s’approprier le programme, afin de généraliser les activités de santé, hygiène et nutrition dans les écoles, selon les conclusions de l’évaluation finale du projet. Ainsi, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, en mai 2017 le document du Programme national santé-hygiène-assainissement a été validé en vue de mettre en œuvre les activités de santé, d’hygiène et de nutrition en milieu scolaire.

Les participants vont passer en revue le bilan du programme et dégager des perspectives pour une reconduction du programme.

A travers ce programme, il s’agit de créer les conditions optimales propices à la réussite scolaire de chaque enfant au Burkina Faso. Et ce à travers trois objectifs spécifiques : donner aux élèves et aux personnels d’éducation les moyens d’accéder à de meilleures conditions d’hygiène et de santé ; prévenir et prendre en charge le VIH/SIDA en milieu scolaire et améliorer l’état nutritionnel des enfants. Comme l’a rappelé le secrétaire général du MENAPLN, Ibrahima Sanon, le programme national santé-hygiène-nutrition en milieu scolaire, s’inscrit dans la dynamique de la mise en œuvre des activités de santé-hygiène et nutrition du Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB) 2012-2021 et du Plan stratégique de développement de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire (PSDEBS) 2021-2025.

Ibrahima Sanon, secrétaire général du ministère en charge de l’éducation national.

Dans le cadre de ce programme, de nombreuses activités ont été mises en œuvre dans plus de 15 000 écoles dans les treize régions du Burkina Faso. Sur le plan de la santé, des activités de supplémentation en vitamine A, fer et acide folique ont pu avoir lieu. Sur le plan de l’hygiène et de l’assainissement, les enseignants ont été formés et appelés à transmettre les messages-clés aux élèves en classe. Et sur le plan de la nutrition, on note la mise en place de cantines scolaires dans les écoles, de jardins et de champs scolaires, explique Rasmata Ouédraogo, directrice générale de l’éducation formelle au MENAPLN. En plus de l’Etat qui injecte environ 18 milliards dans les cantines scolaires, les partenaires du ministère, ainsi que d’autres projets travaillent également dans le domaine de la nutrition à l’école et accompagne de ce fait le MENAPLN dans ce sens.

Rasmata Ouédraogo, directrice générale de l’éducation formelle au MENAPLN souligne que diverses activités ont été menées dans le cadre du programme santé-hygiène-nutrition.

Mais tout n’est pas que rose dans la mise en œuvre du programme santé-hygiène-assainissement comme l’a souligné Innocent Bamouni, chef de service promotion de la santé-hygiène-nutrition en milieu scolaire au sein de la direction de l’allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives. Des difficultés ont émaillé la mise en œuvre du programme et des points restent à améliorer. « De façon globale, on note une satisfaction dans la mise en œuvre du programme. Dans le domaine des cantines scolaires, on note une satisfaction parce que l’Etat intervient. Mais il y a des domaines qu’il faut développer comme le domaine de la santé scolaire, notamment la question du déparasitage qui ne couvre pas tous les élèves, la supplémentation en vitamine A, fer et acide folique qui ne couvre pas tous les élèves. Sur la question de la mise en place des champs et des jardins scolaires, actuellement nous sommes à 13,24% d’écoles qui disposent de jardins scolaires et à 4,21% d’écoles qui disposent de champs scolaires. Pourtant pour aller vers une alimentation pérenne, durable, il faut forcément que nous allons dans la promotion de la cantine endogène en mettant en place de façon effective, ces jardins et champs scolaires. C’est un des piliers qu’il faut développer », a-t-il indiqué.

Amadou Kanazoé, émissaire de la représentante résidente de Catholic Relief Services a indiqué que le bilan du programme devrait permettre aux acteurs d’amorcer l’élaboration d’un nouveau programme sous le leadership du MENAPLN.

C’est pour dresser le bilan des activités du programme et dégager des perspectives que se tient ce présent atelier organisé avec le soutien de CRS à travers son projet Beoog Biiga 4. Amadou Kanazoé, prenant la parole au nom de la représentante résidente de Catholic Relief Services a indiqué que le bilan du programme devrait permettre aux acteurs d’amorcer l’élaboration d’un nouveau programme toujours sous le leadership du MENAPLN.

Photo de famille.

Le CRS plaide d’ailleurs pour l’élaboration d’un nouveau programme santé-hygiène-nutrition en milieu scolaire. « La mise en œuvre du programme national de santé-hygiène-nutrition en milieu scolaire s’est faite dans un contexte marqué par des crises sécuritaire, sanitaire et humanitaire qui n’ont pas facilité l’exécution des activités. Des efforts supplémentaires doivent être faits par les différents acteurs à tous les niveaux pour permettre de combler le gap. Dans ce sens, le CRS voudrait profiter de cette tribune pour lancer déjà un plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays et des partenaires techniques et financiers pour qu’un appui financier conséquent soit accordé au MENAPLN pour l’élaboration d’un nouveau programme national santé-hygiène-nutrition en milieu scolaire et la mobilisation des ressources pour son renforcement », a-t-il laissé entendre.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net