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Sécurité sanitaire des aliments/Projet Pull Push : Faire de bons choix pour consommer sain

Publié le lundi 2 octobre 2023 à 16h23min

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Sécurité sanitaire des aliments/Projet Pull Push : Faire de bons choix pour consommer sain

Après quatre ans de mise en œuvre, le projet « Marchés alimentaires urbains en Afrique : promouvoir la sécurité sanitaire des aliments à travers une approche offre-demande », en abrégé Pull Push arrive à son terme. Ce lundi 2 octobre 2023, les acteurs sont réunis à Ouagadougou en vue de partager les résultats et discuter des perspectives.

Au Burkina Faso, 90% du poulet consommé est produit localement et 75℅ de sa consommation se fait dans les restaurants de rue, principalement par des hommes. On note une mauvaise hygiène des marchés où sont vendus les poulets. En effet, 86% des cages de rétention n’ont pas de sols durs et sont lavés de façon irrégulière. Les conditions d’abattage sont aussi mauvaises, puisque 92% des poulets sont abattus à même le sol et l’éviscération se fait sur des tables en bois, rarement lavées. Et surtout, les poulets abattus ont une prévalence de Salmonella spp.de 55% et une prévalence de Campylobacter spp.de 85%. Néanmoins, de bonnes pratiques de lavage de carcasses réduisent considérablement le Salmonella et Campylobacter après l’abattage.

Les participants vont échanger sur les résultats du projet et discuter des perspectives

Pour ce qui concerne la tomate, on note que seulement 25% des tomates présentes sur le marché présentaient des niveaux d’Escherichia coli dans les limites acceptables et 62% des échantillons de tomates contenaient au moins un résidu de pesticide. 61,3% des tomates présentaient une concentration de résidus de pesticides supérieure aux normes de l’Union européenne. Le risque de maladies d’origine alimentaire dues à Salmonella spp. E.coli et Campylobacter spp. dans le poulet est important et la qualité microbiologique des tomates sur le marché contribue de manière significative au risque de maladie. Les résultats des recherches montrent également que les maladies liées à la consommation des tomates au Burkina Faso semblent être principalement dû à la consommation crue de tomates. De même, on note que la charge de morbidité et les coûts économiques des maladies d’origine alimentaire au Burkina Faso sont importants. La charge de morbidité est supportée principalement par les enfants de moins de 5 ans et les coûts économiques principalement par les adultes.

Ces résultats sont issus des recherches menées dans le cadre du projet « Marchés alimentaires urbains en Afrique : promouvoir la sécurité sanitaire des aliments à travers une approche offre-demande (Pull Push) » mis en œuvre depuis 2019 par l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI). L’objectif de ce projet de recherche était d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments dans les marchés urbains informels au Burkina Faso et en Éthiopie et plus particulièrement ceux de la volaille et des légumes.

Dr Henri Kaboré, représentant le ministre délégué des ressources animales salue la pertinence du projet.

Alors que les efforts précédents se sont concentrés sur la formation des producteurs ou régulateurs avec peu d’attention sur le changement de comportement, le présent projet a consisté à examiner si la demande des consommateurs peut fournir la même incitation pour la sécurité sanitaire des aliments dans les pays à faible revenu ou intermédiaire comme cela l’a été dans les pays à revenu élevé. Des études et des interventions diverses ont ainsi été conduites auprès des acteurs du marché et des actions menées auprès des services techniques en charge de la régulation en matière de sécurité sanitaire des aliments. « Nous avons plusieurs niveaux d’interventions. Le premier niveau, c’est de s’assurer que les consommateurs sont bien informés du risque qu’ils encourent quand ils mangent des aliments qui ne sont pas de bonne hygiène. Pour cela on a fait des campagnes de sensibilisation en masse à travers plusieurs canaux, internet, radio, télévision dans la ville de Ouagadougou. Le deuxième niveau d’intervention, c’est le renforcement de capacités des acteurs de la chaîne. Nous avons eu des sessions de formation des grilleurs de poulet de Ouagadougou. Le troisième niveau, c’est l’environnement politique, c’est-à-dire règlementaire. Au niveau des régulateurs de la sécuritaire sanitaire des aliments : les services d’hygiène et autres services apparentés, nous avons renforcé leurs capacités pour leur rappeler les normes et le contexte de biosécurité », a expliqué Michel Dione, coordonnateur du projet Pull Push.

Alors que le projet arrive à son terme, les acteurs sont réunis ce 2 octobre en vue d’échanger sur les résultats des recherches conduites et les interventions mises en œuvre dans le cadre du projet. Deux jours durant, les participants échangeront ainsi sur les résultats, les problématiques relatives à la sécurité sanitaire des aliments et les perspectives pour d’éventuelles futures initiatives. Et en termes de perspectives, Michel Dione souligne d’ores et déjà que les résultats du projet seront disséminés à plusieurs niveaux, notamment auprès des décideurs politiques et des acteurs des chaînes de valeur. « On va essayer de voir comment durabiliser les acquis du projet. En ce qui concerne les sensibilisations, les renforcements de capacités, on a des modèles de formation, des outils qu’on pourrait mettre à la disposition des services d’hygiène et d’autres services pour qu’ils les utiliser dans leur travail de chaque jour », a indiqué le coordonnateur du projet.

Michel Dione, coordonnateur du projet Pull Push assure que les résultats seront disséminés auprès de différents acteurs.

Dr Henri Kaboré, chargé de mission, représentant le ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, en charge des ressources animales, a salué la mise en œuvre du projet Pull Push au Burkina Faso. « C’est un projet qui est actuel et qui prend en compte les préoccupations de la population du Burkina en général et celle de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso en particulier où les gens consomment beaucoup les poulets et les légumes. Les résultats de ce projet vont nous permettre de protéger les populations parce qu’il est question de leur santé », a laissé entendre Dr Kaboré.

Pour mémoire, le projet Pull Push a été mis en œuvre par ILRI en collaboration avec l’IRSAT, l’INERA, l’université Joseph Ki-Zerbo et le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales, ainsi que les services techniques en charge de l’élevage, de l’agriculture, de la santé, du commerce ainsi que la commune de Ouagadougou. Il est cofinancé par la Fondation Bill et Melinda Gates, le Département pour le développement international du Royaume-Uni et le programme de recherche sur l’agriculture pour la nutrition et la santé du Groupe consultatif sur la recherche agricole.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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