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Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

Publié le lundi 18 septembre 2023 à 21h45min

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Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

Malgré son retard dans beaucoup de domaines, l’Afrique n’est pas condamnée à l’échec perpétuel et au malheur éternel. C’est ce que pense Sidiki Aboubacar Wendin Philippe Zerbo, enseignant en logistique, supply chain et management des entreprises. Dans cette tribune, il démontre comment l’Afrique de demain peut cesser d’être la risée du monde si certains principes et valeurs sont inculqués à tous les enfants africains.

De tous les cinq continents, seule l’Afrique traine économiquement, végète socialement, stagne culturellement et patauge politiquement. A l’heure de la guerre des étoiles, de la bombe H ou bombe à hydrogène, de la télémédecine, du tourisme spatial et de la colonisation de la planète Mars, l’Afrique Noire peine à s’industrialiser, à se nourrir convenablement, à se soigner dignement, et à s’éduquer pertinemment.

A l’ère de la « faucheuse-moissonneuse-batteuse » et de l’optimisation de la construction des grandes retenues d’eau, nous en sommes toujours en Afrique, malgré les merveilles de la nature, à utiliser la houe et la daba et à subir les caprices de la pluviométrie.

Grâce au « transfert de technologies », processus selon lequel les asiatiques sont allés en occident apprendre la technologie, réussirent à la dompter au point de surpasser et défier l’occident sur son propre terrain. Tandis que nous les africains, nous appliquons à merveille et avec la mention excellente le « transfert de futilités », processus selon lequel nous maîtrisons plus que leurs créateurs, comment faire des vidéos obscènes, odieuses et perverses sur Tiktok ; comment inventer des fakes news sur Facebook pour salir la réputation d’autrui ; comment faire des audios diffamatoires et calomnieuses sur WhatsApp ; comment boire le champagne ; comment danser avec agilité et souplesse telle ou telle danse européenne ou américaine.

En revanche, le transfert de technologies apte au bien-être de nos populations et à l’essor pharmaceutique, éducationnel, sanitaire, culturel et économique du continent noir, relève du dernier de nos ambitions.

Premièrement, sur le plan politique, la démocratie africaine est bancale, les acteurs politiques démagogues, cupides et versatiles selon les intérêts du moment et les enjeux en vogue. Le fiasco politique est palpable, l’échec de l’élite est flagrant, l’Etat est démissionnaire et la rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés est consommée. Le militantisme désintéressé est d’un autre siècle, le patriotisme est mort et son cadavre pue, le bénévolat est anachronique et moyenâgeux, et les chapelles politiques appliquent l’idéologie de l’œsophage, suivent le programme politique de l’estomac et réalisent le projet de société pouvant assurer les aspirations matérialistes et financières de ses membres. La politique n’est plus un engagement et une passion au service de la cause commune et de l’intérêt national, mais plutôt un gagne-pain, un complète trou salarial, un moyen d’acquérir des belles voitures, de se tailler un carnet d’adresses consistant, et d’assouvir un besoin d’être vu, connu et reconnu comme le « bon petit de tel baron du régime ».

Ensuite, sur le plan social, les inégalités sont criardes, la cohésion sociale est délitée, l’argent s’érige en temple et le bonheur se résume à l’entassement des espèces sonnantes et trébuchantes et à l’empilement des biens matériels. Il y a mille ans, les arabes esclavagisaient de force les noirs, aujourd’hui, ce sont nos sœurs noires elles-mêmes qui partent volontairement s’esclavagiser sexuellement chez les arabes, avec le fameux phénomène de « Porta Potty », pour simplement avoir l’argent. Il y a 400 ans, fleurissait la traite négrière ou l’esclavage transatlantique. Aujourd’hui, ce sont nos frères noirs eux-mêmes, qui de leur propre gré, embarquent dans des bateaux de fortune, risquant leur vie en mer méditerranée, dans la quête en Europe d’un bonheur que leurs gouvernants peinent à leur offrir en terre africaine.

Enfin, sur le plan économique, l’industrialisation africaine peine à décoller, les conséquences des privatisations tous azimuts sont désastreuses, la corruption est cancéreuse, et le continent noir ne parvient toujours pas à se doter d’une philosophie économique en phase avec sa culturel, ses réalités et ses aspirations profondes.

Malgré tout, votre humble serviteur, le rédacteur de ces lignes garde la FOI que dans cet océan de malheurs, s’érige une oasis d’espoir pour l’Afrique, le continent noir n’étant pas condamné à l’échec perpétuel et au malheur éternel. Le berceau de l’humanité pourrait un jour se dresser devant les géants de ce monde, converser et traiter avec eux d’égal en égal. Pour preuve, de par le passé, nos ancêtres bâtirent les pyramides, façonnèrent des empires avancés en sciences et robustes économiquement, et édifièrent des armées puissantes, à l’image entre autres de l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire Songhaï de Gao, de l’Empire Mossi, et l’empire Peulhs du Macina…

Pour rappel : les empereurs du Mali envoyèrent des expéditions pour conquérir l’Amérique avant les grands monarques d’Europe ; et les intrépides et redoutables cavaliers Mossés chevauchèrent héroïquement jusqu’à Gao et Tombouctou, défiant ainsi les empereurs Askia de Gao et les Pachas de Tombouctou. Les peuples de l’ouest du Burkina Faso, entre autres les toussians, les nounoumas, les semblas, les miniankas, les senoufos, les bwabas, les samos, les markas, les turkas, les lobis, les bobos et les dagara, armés seulement de flèches, fusils à pierres et gourdins, résistèrent vaillamment à la puissante armée coloniale française, équipée de ses canons et ses armes à feu. Ce fut la fameuse guerre du Bani-Volta, l’une des plus grandes guerres anticoloniales de toute l’Afrique. En s’inspirant de la bravoure et du courage de nos ancêtres, l’Afrique de demain pourra cesser d’être la risée du monde, à la condition sine qua none d’inculquer certains principes et valeurs à tous les enfants d’Afrique. A ce propos, voici ce que nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique.

Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, à sacraliser le travail, à sanctifier l’effort et à sanctuariser l’esprit du sacrifice et du don de soi. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique à rêver, à rêver sans limite, à rêver grand, et à ne pas plafonner leurs rêves au niveau des possessions matérielles et des plaisirs de ce bas monde. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, la confiance en soi, l’estime de soi, le patriotisme et l’esprit d’être toujours au service de son prochain, de sa nation et de son continent. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique l’esprit d’émulation et non l’esprit de compétition, qui incite à voir son frère, son ami, son voisin, son compatriote comme un adversaire à dépasser, un Homme à abattre, un homme à honnir.

Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, qu’une belle cravate, une jolie montre et une voiture ne sont respectivement que des accessoires et un moyen de transport ; et que ce qui importe surtout, c’est la richesse intérieure et la valeur intrinsèque d’un Homme. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique que la réussite d’un frère, d’un ami ou d’un voisin n’est pas une menace ni un échec pour lui, que mais au contraire, il doit s’en réjouir et l’aider davantage à réussir en utilisant sa force pour compenser ses faiblesses, et en utilisant sa force pour combler ses insuffisances.

Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, que si l’esclavage des noirs à prospérer pendant 400 ans, si la colonisation du continent a été possible et aisée pendant 100 ans, et si aujourd’hui encore le néo-colonialisme perdure, c’est parce que les africains ne sont pas unis, aiment se trahir et sont incapables de s’entendre et parler d’une seule voix. Et leurs préciser que s’ils ne sont pas unis, s’ils ne sont pas solidaires, ils subiront à nouveau sous d’autres formes l’esclavage et la colonisation. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, qu’ils doivent opérer la vengeance de l’Histoire, en se développant, en prospérant, en égalant l’occident sur le plan technologique et économique, afin que les petits-fils des esclaves et des sujets de l’occident soient les égaux des petits fils des anciens maîtres et seigneurs de leurs grands-parents.

Nous devons apprendre à toutes les jeunes filles d’Afrique, qu’elles ont une valeur intrinsèque, une intelligence, des dons, des talents, des connaissances et des compétences à exploiter, à enrichir et à mettre au service de l’humanité, au lieu de penser qu’elles n’ont uniquement que leur corps et leurs charmes comme gagne-pain et comme moyens d’ascension sociale et professionnelle. Enfin, nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique à travailler ensemble, nous devons leur apprendre que l’entreprise n’est pas un champ de guerre, mais un champ de coopération et d’entraide. Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique que la calomnie, la délation et le mensonge ne sont pas des compétences pour accéder à des postes de responsabilités, et surtout, que « la lumière de l’autre n’empêchera pas sa lumière de briller ».

VIVE L’AFRIQUE
QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE

Sidiki Aboubacar Wendin Philippe ZERBO
Enseignant en Logistique, Supply Chain et
Management des Entreprises.
wendin.aboubacar.zerbo@gmail.com
Ouagadougou- Burkina Faso.

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2023 à 12:40, par Ed En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Merci pour ce message de parler-vrai dont l’essentiel est universel.

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  • Le 18 septembre 2023 à 14:28, par Romi En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Voilà un excellent résumé de la situation socio-économique et politique.. on doit changer nos habitudes et avoir une meilleure vision..

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  • Le 18 septembre 2023 à 14:52, par NAFF En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Franchement tout a été dit, et je pense que dans les années à venir le changement ce fera sentir.

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  • Le 18 septembre 2023 à 15:06, par Jonathan En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Analyse très pertinente, Merci Mr ZERBO pour cette profonde question...grâce à ce article nous convenons que nous avons beaucoup apprendre..

    Il convient donc de se poser la question : Comment apprendre toutes ces choses ?

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  • Le 18 septembre 2023 à 15:19, par SINON Abdoul Ghaffar En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Ce message doit être véhiculé un peu partout en Afrique ça changera beaucoup de choses.
    Avoir des enseignants pareil pour accompagner la jeunesse serait très capital pour la relève de l’Afrique
    Merci infiniment a vous très cher MONSIEUR.

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  • Le 18 septembre 2023 à 17:02, par Cb En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Moi, je me sens interpellé par le mode vestimentaire de l’auteur. Ce mode marque un fossé entre une élite de burkinabe et le reste de la masse. Ça me chagrine souvent de constater cette différence criarde quand certains sont de passage au village en tre eux et leurs propres frères restés au village.

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  • Le 18 septembre 2023 à 19:47, par Nabiiga En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Belle analyse !
    Merci pour le rappel de la vaillance d’antan.
    Nous avons les moyens humains.
    Nous pouvons nous permettre les moyens techniques et matériels.
    Travaillons pour atteindre nos objectifs,
    travaillons à mériter ce que nous désirons !

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  • Le 19 septembre 2023 à 02:39, par Bob En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Le message est clair et véridique, mais allons plus loin. Tant qu’on ne fera pas l’état des lieux de nos pays, tant qu’on ne dénonce pas et ne juge pas les voleurs, corrupteurs, corrompus, pilleurs des ressources qui ont pignon sur rue, la jeunesse pensera toujours que le gain facile, les raccourcis et la concussion sont NORMAUX. Il est impossible d’inverser l’état d’esprit actuel de la population tant que ceux qui ont pillé et détruit l’Afrique continuent de garder les énormes biens et capitaux qu’ils ont volé. S’ils se sentent menacés, ils utiliseront leur énorme fortune pour réduire à néant tous les efforts d’éducation et de formation. La lutte contre la corruption, les injustices, les biens mal acquis est CAPITALE. On se demande d’ailleurs pourquoi au Burkina on ne généralise pas comme du temps de la RÉVOLUTION la lutte contre la mauvaise gouvernance. Les TPR ont été la Thérapie de choc qui a changé les voltaïques en burkinabè jusqu’à ce que Kouassi Blaise COMPAORE décide la descente en enfer pour notre peuple.

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  • Le 19 septembre 2023 à 09:24, par Abdou En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Félicitation pour ce bel essai. " Nous devons apprendre à tous les enfants d’Afrique, à sacraliser le travail, à sanctifier l’effort et à sanctuariser l’esprit du sacrifice et du don de soi." Rien que cette phrase résume tout.
    Il y a encore de jeunes qui réfléchisse au lieu de répéter les fakes news sur Facebook.

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  • Le 19 septembre 2023 à 20:00, par Sia Cyriaque En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Cette autre réalité que Mr ZERBO a oublié de mentionner. Nous avons des intellectuels, des gens intelligents, brillants, intègres en grand nombre dans nos pays africains, à l’instar de Mr ZERBO. Cette réalité, qui est un paradoxe, hélas ! Comment expliquer que ce sont bien souvent, des Hommes "frelatés " qui conduisent, canalisent le développement de nos pays ? C’est un mal profond, indescriptible, inexplicable. A quand l’Afrique ?

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  • Le 19 septembre 2023 à 21:09, par Renault HÉLIE En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Je cite l’auteur, qui a écrit des sentences très contestables :
    « si l’esclavage des noirs à prospéré pendant 400 ans, si la colonisation du continent a été possible et aisée pendant 100 ans »
    1) « L’esclavage des noirs à prospéré pendant 400 ans ».
    400 ans, vraiment ? Mais l’esclavage au sud du Sahara existait déjà il y a 1500 ans ! L’Éthiopie l’a pratiqué depuis l’antiquité, et il semblerait que la pratique était généralisée au sud du Sahara. De plus, les arabo-Musulmans ont littéralement inventé la « traite navale » et arraché des millions de subsahariens à leurs familles. Il y a eu des révoltes d’esclaves « noirs », les « Zandj » en Iraq vers 800-900, à une époque où les Européens ne s’étaient pas encore lancés sur les mers.
    2) « La colonisation du continent ... pendant 100 ans »
    100 ans seulement, vraiment ? Mais enfin, ce Monsieur Zerbo a complètement oublié l’invasion arabe de l’Afrique du Nord vers 700 après JC ! Ce fut une conquête coloniale véritablement génocidaire, les Berbères ont été déportés en esclavage par dizaines de millions, les autochtones Égyptiens coptes, ces chrétiens descendant des pharaons, avancent un chiffre de pertes de ... 8 millions de massacrés !
    En fait, ce fut le premier génocide documenté d’Afrique ; le deuxième est dû aux Arabes de Zanzibar (propriété d’Oman) qui ont ravagé l’Afrique de l’est.
    Sans oublier les dégâts des Turcs en Afrique du Nord, où ils se sont comportés en purs prédateurs esclavagistes sans jamais construire la moindre infrastructure, ni ponts, ni barrages, ni routes, ni égouts, ni hôpitaux, ni chemins de fer, ni vaccins, ni lycées ; et pourtant, ils ne se privaient pas de massivement pendre et empaler pour prélever l’impôt !

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  • Le 19 septembre 2023 à 21:47, par Renault HÉLIE En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Encore une remarque sur le texte de M. ZERBO, que je cite :
    « sur le plan économique, l’industrialisation africaine peine à décoller »


    1) Afrique du Nord
    On peut remarquer que, au contraire, 3 pays d’Afrique du Nord voient leur industrialisation sérieusement démarrer : Maroc, Tunisie et aussi Égypte, assez peu riches en matières premières.
    Comment cette industrialisation démarre-t-elle ?
    Eh bien les 3 pays cités ont favorisé de nombreuses usines en co-entreprise avec des Européens et même les japonais de Toyota. On y fabrique des voitures, des moteurs, des autocars, des camions, des pièces auto, des pièces d’avion avec Mercedes, Toyota, Faurecia, Safran, Peugeot, Renault-Dacia, Lee-Cooper, des firmes textiles, etc.
    L’Algérie ? Peu intéressant, elle est incapable d’exporter le moindre produit manufacturé ; l’Algérie dépend ENTIÈREMENT des hydrocarbures et importe énormément de produits fabriqués en Europe, en Chine, en Tunisie et en Turquie.
    Certes, l’Afrique du Nord a hérité en 1956-1962 de splendides infrastructures et d’embryons importants d’industries, mais ces infrastructures ont été non seulement bien entretenues, mais magnifiées depuis l’indépendance. D’autre part, la production d’ingénieurs et de cadres efficaces est un gros point fort de l’Afrique du Nord. Remarquez que, pendant ce temps, les régimes sahéliens ont grandement négligé leurs chemins de fer.


    2) Sabotage des administrations sahéliennes
    Je ne peux m’empêcher de remarquer qu’en Afrique Sahélienne, les administrations s’acharnent depuis 50 ans à saboter toute implantation industrielle, sous prétexte de « lutte contre l’impérialisme ». La vraie raison bien cachée est le « rackett fiscal et douanier » de certains responsables qui s’acharnent systématiquement sur les entreprises industrielles.


    3) Il y a des pays d’Afrique qui décollent, halte à l’Afro-Pessimisme
    Si l’Afrique Sahélienne veut s’industrialiser, il faut qu’elle cesse de saboter les investisseurs nationaux et internationaux. Il faut aussi qu’elle accepte enfin de s’interroger sur la réussite de la RCI de Côte-d’Ivoire, pays peu riche en matières premières souterraines qui pourtant, bon an mal an, a dépassé le Ghana, le Nigeria, le Kenya, le Cameroun, etc. En effet, son revenu par tête est le meilleur d’Afrique Noire, en excluant les pays riches en pétrole et en mines, ainsi que les archipels. D’une certaine façon, le Sénégal est assez proche de la RCI et pourrait très bien prendre la même voie ... si les populistes ne le massacrent pas.

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  • Le 20 septembre 2023 à 06:47, par Bajazet En réponse à : Développement : Ce qu’il faut apprendre à tous les enfants d’Afrique, selon Sidiki Aboubacar W. P. Zerbo, enseignant en logistique

    Texte assez lucide qui mérite corrections et approfondissements.
    J’ai lu avec attention ce texte de ce cher M. Zerbo, bien que ses légèretés historiques m’aient, encore une fois, fait sourire.
    C’est empreint d’une certaine lucidité que je trouve sympathique. On aborde franchement certaines tares des états africains.
    Mais, en même temps, c’est imprégné d’un Afro-Pessimisme qui généralise les tares sahéliennes à toute l’Afrique, et c’est plombé par de grossières erreurs historiques qui discréditent l’ensemble. Limiter l’histoire de l’esclavage africain à la traite Atlantique et celle du colonialisme en Afrique au seul colonialisme occidental, c’est tellement myope !
    On serait plus enthousiaste si M. Zerbo n’évitait pas les vérités qui fâchent : les coups d’état militaires sont le cancer des pays enclavés. Mais je le comprends, il a peur de dire la vérité la plus gênante, celle qui pourrait lui attirer des ennuis.

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