L’Assemblée générale de l’organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOMB), tenue le 14 février 2006 à Ouagadougou a connu la participation effective des principaux acteurs du secteur. A cet effet, des délégations sont venues de Bobo Dioulasso, Koudougou, Banfora et Houndé.

L’Assemblée générale visait d’abord, a affirmé le secrétaire administratif de l’ONACOMB, Ben Oumar Dakambary, à informer les militants et sympathisants de l’organisation, de l’évolution de l’affaire dite des 50 millions du président du Faso. Ensuite, il a été question de la réhabilitation de Rood-Woko. Enfin, les participants se sont également penchés sur la concurrence déloyale pratiquée par les communautés syro-libanaise et asiatique. S’agissant, de l’affaire dite des 50 millions, deux responsables de l’ONACOMB ont été selon M. Dakambary, enlevés arbitrairement et détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Il s’agit de Moussa Dabo et de Ousmane Tapsoba. L’ONACOMB se pose la question de savoir qu’en est-il du dossier ? Pour Ben Oumar Dakambary, le dossier est « vide ». Les 50 millions du président du Faso qui ont été remis par l’entremise de El Hadj Oumarou Kanazoé aux deux leaders de l’organisation, leur étaient effectivement destinés. « S’ils ont reçu cette somme, c’est parce qu’ils le méritaient » a martelé le S.G de l’ONACOMB. Pour lui, Oumarou Kanazoé use de manœuvres pour régler ses comptes avec ces deux leaders qui ne démordent pas, lorsqu’il s’agit des questions essentielles liées à leur organisation. Pour lui, l’affaire des 50 millions n’est qu’un alibi, dont l’objectif vise à maintenir les commerçants dans la division.

Ceci, en vue de les empêcher de se consacrer à leurs réelles préoccupations que sont : la réhabilitation « diligente » du grand marché et la recherche de solutions au problème syro libanais et asiatique. « Nous sommes, aujourd’hui, persuadés que seul le tandem Kanazoé/Syro- libanais et asiatique constitue le vrai blocage à l’atteinte de nos objectifs sus-cités et à l’émergence des petits commerçants, » a-t-il conclu.

En vue du règlement « diligent » des problèmes évoqués, l’assemblée générale de l’ONACOMB a fait des recommandations. Il s’agit de la réactualisation dans les plus brefs délais, de la plateforme revendicative de juillet 1999, de l’organisation de rencontres avec les représentants des communautés syro-libanaise et asiatique afin de trouver des solutions à cette concurrence déloyale. En outre, il a été recommandé l’implication active de l’ONACOMB dans l’élaboration du dossier de réhabilitation diligente de Rood Woko annoncée depuis 2004 mais qui n’est jamais réalisée.

Tout en dénonçant « le silence coupable » des autorités face à la détention « arbitraire » de Ousmane Tapsoba et de Moussa Dabo, l’assemblée a demandé leur « libération immédiate ». Aussi tient-elle pour responsables, les autorités compétentes, quant aux conséquences de cet abus. Et en appelle à la mobilisation « générale » des militants et sympathisants de l’organisation afin que les mots d’ordre qui pourraient être lancés par le bureau national des commerçants, soient exécutés promptement.

Aïssata BANGRE

Simon Compaoré rassure

Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré a rencontré les commerçants du Rood Woko hier mardi dans la salle de réunion de la mairie centrale de Ouagadougou. En compagnie du directeur de l’Agence française au développement, M. Louis L’Aot et du directeur de Faso Baara, Seydou Kaboré, Simon Compaoré a tenu à rassurer les commerçants. Selon les prévisions, les bruits des premières machines retentiront à « Rood Woko » courant juillet.

La reconstruction du marché central de Ouagadougou « Rood Woko » est désormais en marche. Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré a tenu à le faire savoir aux syndicats des commerçants présents à la rencontre et ce, en présence des partenaires. La commune de Ouagadougou, de commun accord avec l’Agence française au développement a confié les travaux à l’entreprise Faso Baara. Ladite structure a la lourde charge de trouver la société capable d’effectuer les travaux de démolition nécessaire de « Rood Woko ».

Selon le directeur de Faso Baara, M. Seydou Kaboré, quatre entreprises au Burkina Faso semblent être aptes à assurer ce type de travail. Elles seront contactées. La plus performante aura droit aux travaux. L’appel d’offres aura lieu en fin mars. En fin juin-début juillet le nom de l’entreprise retenu sera connu. Une fois désignée, l’entreprise commencera immédiatement les travaux. Si aucune d’entre elles n’est capable d’assurer les travaux, l’appel d’offre sera ouvert aux entreprises internationales.

Par ailleurs le directeur de l’Agence française au développement, M. Louis L’Aot estime que la capacité du marché évalué à 2500 places peut être élargie à 3100 places. Le prêt que l’AFD compte faire à la commune de Ouagadougou sera connu en septembre prochain. Toutefois, un architecte sera dépêché à Ouagadougou. Il suivra les travaux de démolition et fera des propositions à l’entreprise de démolition. Pour le maire de Ouagadougou, désormais tous les commerçants peuvent être rassurés. La réhabilitation est amorcée. Elle coûtera entre 4,5 milliards et 8 milliards de F CFA. En effet, plusieurs plans ont été établis et un seul sera adopté en fonction des négociations définitives entre la commune de Ouagadougou et l’Agence française au développement. L’Etat burkinabè a déjà budgétisé un demi milliard pour la réhabilitation de « Rood-Woko ». Selon le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, cette somme présentement au trésor permettra déjà d’amorcer les premiers travaux de démolition.

Afin d’avoir un marché sécurisé, une zone piétonnne sera mise en place. Toutes les parties concernées par la reconstruction de « Rood-Woko » (ONEA, SONABEL, Laboratoire des bâtiments et ministère en charge du commerce) se sont rencontrées. L’ensemble des syndicats des commerçants présents à la rencontre se dit satisfait. « Finies les rumeurs. L’heure est à la prière afin que Rood Woko, l’espoir de milliers de commerçants soit enfin opérationnel », a signifié le président des commerçants dudit marché.

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)
Sidwaya

Sidwaya