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Burkina/Sécurité routière : Le permis de conduire, ce sésame tant convoité

Publié le vendredi 1er septembre 2023 à 09h30min

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Burkina/Sécurité routière : Le permis de conduire, ce sésame tant convoité

Avec l’avènement des véhicules d’occasion ou de seconde main en provenance d’Europe, beaucoup de jeunes aspirent à une « quatre roues », nonobstant la persistance des engins à deux roues. L’usage de ces véhicules nécessite un permis de conduire. Toutefois, son obtention n’est pas toujours chose aisée.

Conduire au Burkina Faso peut s’avérer une tâche difficile et décourageante pour ceux qui ne connaissent pas les routes et les règles de circulation. Afin de circuler en toute confiance, l’idéal serait de détenir un permis de conduire. Cependant, obtenir ce document précieux est difficile pour bon nombre de personnes. « J’ai réussi au code et au créneau dès le premier tour. La principale difficulté rencontrée résidait au niveau de la conduite. J’ai échoué à trois reprises à l’examen. Les signalétiques ne cadrent pas avec nos réalités », déplore Nadine Ouédraogo. Pour Fraichenel Kaboré, étudiant en génie informatique, tout est mis en œuvre pour faire échouer le candidat. Si certains ont contourné la procédure officielle, d’autres, par contre, suivent scrupuleusement la démarche décrite par les « auto-écoles ».

Il est 8 heures à Tampouy. A cette heure de la matinée, l’une des nombreuses écoles que compte ledit quartier est bien remplie d’apprenants. Après quelques minutes d’attentes, Salamata Ouédraogo qui suit les cours, il y a deux semaines, explique les avantages dudit document : « Lorsque tu possèdes le permis de conduire, la route et les panneaux te parlent en circulation ». Pour cette dernière, user des raccourcis, c’est non seulement mettre sa vie en danger, mais aussi celle des usagers. Attitude citoyenne mais la réalité est tenace.

Au Burkina Faso, le prix du permis de conduire est de 125 000 francs CFA toute catégorie. Nafissatou Konkobo dissimule un soupir de soulagement après avoir validé son test, non sans mal d’ailleurs. « Mon programme est chargé. Il faut aller au travail, aller chercher les enfants chez les parents avant de venir au cours les soirs. En plus, tous les détails concernant la conduite ne sont pas inculqués à l’école », a-t-elle témoigné. A l’hippodrome de Nonsin, des espaces ont été aménagés pour les répétitions avant le grand jour (l’examen de conduite).

A notre arrivée, les insultes « mots-doux », des moniteurs ont retenu notre attention. « Ne circule pas comme si tu étais dans ton champ », « ce n’est pas la voiture de ton père ». Une attitude non formelle pour taquiner et motiver « les apprentis conducteurs » à mieux s’appliquer. « Notre intention n’est pas de leur manquer de respect. La route tue et endeuille des familles. Pour cela, circuler dans les grandes agglomérations comme Ouagadougou requiert de la prudence et plus de vigilance. C’est ce que nous voulons leur inculquer », commente Ahmed Ouédraogo.

Quel est le déroulement des épreuves du permis de conduire ? Selon les explications de Denis Zemba, formateur, la première étape des épreuves du permis de conduire consiste en la réussite à l’examen théorique afin de s’assurer que le candidat maîtrise la signalétique et le sens des priorités, dispensés en salle. Ainsi, « il vous sera demandé d’identifier des panneaux de signalisation, de répondre à des questions pratiques, etc. Si vous obtenez la moyenne, vous êtes habilité à passer l’épreuve pratique. Au volant d’une voiture, il doit effectuer un créneau, un stationnement en épi ou une marche arrière en ligne droite ».

Ce n’est qu’au sortir de cette deuxième étape que le candidat pourra retirer son permis de conduire. Ceux qui passent par les chemins tortueux payent le prix fort en cas d’accident. « Normalement un moniteur ne doit pas permettre à un candidat de passer le code avant un mois », a-t-il souligné. En tout, le délai d’attente pour être présenté à l’épreuve pratique du permis de conduire est de l’ordre de 2 mois 15 jours.

Il faut noter que la qualité de la formation reçue dans les auto-écoles permettra de réduire, à terme, le nombre d’accidents sur les routes. Des données officielles, il ressort qu’au cours des trois dernières années, de 2019 à 2022, en tout, 4 460 personnes ont été tuées et 58 140 autres ont été blessées dans 91 253 accidents de la circulation routière, soit une moyenne de 1 115 personnes tuées chaque année sur nos routes. Les principales causes des accidents de la route sont, entre autres, l’excès de vitesse, les mauvais dépassements, la conduite en état d’ivresse et la méconnaissance des règles de circulation.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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