L’inspecteur de la CAF chargé de l’inspection préliminaire des stades du Burkina Faso, Muhammad Sidat, est allé faire le point de sa visite au Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla. Cette inspection préliminaire des stades de compétitions du Burkina Faso a concerné le stade Naaba Baongo de Tanghin, le stade municipal Issoufou Joseph Conombo, le stade régional de Ziniaré et le stade du 4-août.

Le Premier ministre burkinabè lors de cette audience

Pour Boubakar Savadogo, ministre des sports, cette visite permettra de faire le point de la situation actuelle de ces infrastructures sportives. « Nous sommes venus ce soir pour échanger avec le Premier ministre sur l’état et la situation des stades visités par une mission d’inspection de haut niveau de la CAF. C’est le premier responsable de l’inspection qui a tenu lui-même à être là parce que nous avons un problème depuis 3 ans sur nos infrastructures sportives. Ce qui fait que toutes nos équipes sont obligées de jouer à l’étranger. Cela entraîne beaucoup de dépenses (frais de déplacement, location de stades, une partie des dépenses de l’équipe adverse, etc.), de la frustration pour les joueurs, les supporteurs et tout le peuple burkinabè. Des dépenses qui auraient pu servir à d’autres investissements », a déclaré le ministre à la sortie d’audience.

Boubakar Savadogo veut également trouver d’autres alternatives pour pallier cette indisponibilité de stade du 4-août

« Lors de cette visite, nous avons pu lui montrer les difficultés auxquelles nous faisons face. Nous avons souhaité que cette mission d’inspection puisse visiter quatre infrastructures sportives majeures (le stade du 4-août, le stade municipal Issoufou Joseph Conombo, le stade Naaba Baongo de Tanghin, le stade régional de Ziniaré) parce qu’au niveau de la CAF, il y a plusieurs catégories de stades qui peuvent permettre à différents niveaux de catégories de clubs ou d’équipes de jouer », a-t-il ajouté.

Le ministre des sports veut également trouver d’autres alternatives pour pallier cette indisponibilité du stade du 4-août. Il s’agit d’envisager la mise à niveau de certains stades moins grands afin de permettre à certaines catégories d’équipes de jouer à domicile. « Nous sommes dans une politique et une perspective de ne pas être seulement tributaire du stade du 4-août mais d’avoir plusieurs infrastructures qui peuvent permettre à nos différentes catégories d’équipes de football de jouer à domicile. Notre objectif, c’est de ne pas rester enfermé au stade du 4-août mais d’ouvrir des perspectives pour que nos autres clubs et les autres équipes puissent jouer à domicile. On sait qu’en 2023, le stade du 4-août ne sera pas prêt mais nous voulons faire en sorte que nos équipes qui sont qualifiées pour les tournois interclubs puissent jouer le plus rapidement possible à domicile », assure-t-il.

De son côté, l’inspecteur de la CAF Muhammad Sida, a relevé des points positifs et négatifs à l’issue de cette visite, notamment en ce qui concerne le stade du 4-août. Les vestiaires, la tribune de presse et certaines installations ne sont pas conformes aux exigences de la CAF. Les autorités doivent également fournir des garanties sur la qualification du personnel qui travaille sur la rénovation du stade. Le point positif, ce sont les nouveaux sièges qui selon l’inspecteur, respectent les normes.

Muhammad Sidat, l’inspecteur de la CAF chargé de l’inspection des stades

« Le stade principal qui est de l’intérêt de tout le monde et de la CAF, c’est le stade du 4-août. C’est l’un des premiers stades suspendus pour non-conformité aux standards de la CAF. Au stade du 4-août, il y a des choses positives et des choses qui ont franchement besoin de rénovation et de changement de plans. Il y a des installations qui ne sont pas encore conformes aux standards de la CAF. Je ne veux pas rentrer trop dans les détails, mais comme exemple, nous avons les vestiaires (dédiés pour les matchs locaux et internationaux). Les vestiaires internationaux sont situés dans la tribune opposée à la tribune principale. Il y a la salle de conférence, la tribune de presse. Il y a des choses positives aussi notamment les sièges qui sont déjà installés. On a vérifié et ils sont conformes », précise Muhammad Sidat.

« Nous aurons aimé suivre le déroulement de ce projet depuis le début, malheureusement c’est maintenant on regarde et on voit des choses qui ne sont pas fonctionnelles selon les exigences de la CAF. Maintenant, on va travailler ensemble avec la fédération, le gouvernement et la CAF pour la réussite de cette rénovation. Il y a des travaux à faire, des aspects à modifier pour conformer le stade au cahier de charge de la CAF. Notre objectif, c’est d’avoir le stade homologué le plus rapidement possible. Mais il y a encore beaucoup de travail pour arriver à l’approbation finale », a-t-il indiqué.

Photo de famille

L’inspecteur de la CAF rassure par ailleurs que l’aménagement des autres stades pourrait permettre d’accueillir certaines catégories d’équipes. « Dans le cahier de charge de la CAF, il y a différentes catégories de stades en fonction des compétitions. On a visité le stade de Ziniaré, on a vu un grand potentiel, une belle pelouse de gazon artificiel bien installé. S’il y a des investissements pour mettre ces petits stades à un niveau catégorie 1 ou 2, c’est possible d’accueillir les équipes U17, féminines, les préliminaires des compétitions interclubs en attendant l’homologation du stade du 4-août », a-t-il conseillé.

Lazare Banssé, président de la Fédération burkinabè de football a regretté le manque de concertation au début de la rénovation du stade du 4-août. Une situation qui a entraîné le tâtonnement constaté dans cette rénovation depuis bientôt trois ans. « Nous avons souhaité faire venir l’expert de la CAF pour nous aider à avancer rapidement, dans les meilleurs délais. L’erreur qui a été faite dès le départ dans la rénovation du stade du 4-août, c’est le manque de concertation. Il aurait fallu dès le départ dans les plans architecturaux travailler en étroite collaboration avec la fédération, la CAF et la FIFA. Ce qui n’a pas été fait. Il y a des non-conformités déjà constatées dans le travail qui a été fait. Mais cela dit, avec le rapport qui sera fait, on va certainement rectifier le tir », souligne-t-il.

Lazare Banssé a regretté le manque de concertation au début de la rénovation du stade du 4-août

Malgré les problèmes d’infrastructures sportives, Lazare Banssé se réjouit des performances réalisées par les équipes burkinabè. Il espère que ces bons résultats se poursuivront en attendant l’homologation du principal stade du pays avec en ligne de mire, la CAN 2023 et les éliminatoires de la coupe du monde 2026.

« Je suis un éternel optimiste. Au Burkina Faso, nous sommes des guerriers. C’est dans les difficultés que nous traversons aujourd’hui que nous avons les meilleurs résultats. Ça veut dire simplement que nous sommes conscients des difficultés que traverse le pays et le football permet au peuple d’espérer. Le football aujourd’hui, c’est plus qu’un sport, c’est une fierté nationale, nous défendons les couleurs du pays. Face à cette adversité, nous serons obligés de jouer tous nos matchs à l’étranger et nous allons motiver nos équipes pour rapporter les meilleurs résultats possibles à notre peuple. Notre rôle, c’est de transmettre notre optimisme à l’entraîneur, aux joueurs et je pense que si Dieu nous aide, nous allons avoir des bons résultats. Nous sommes le seul pays affilié à la CAF qui n’a pas de stade homologué mais qui est qualifié pour la prochaine CAN. Ça veut dire que malgré les difficultés, nous avons des résultats. C’est un handicap important, nous le savons, nous l’avons intégré… », a-t-il confié.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net