C’est un comité d’orientation stratégique, comme son nom l’indique, qui est composé de membres de différents ministères et qui est chargé d’assurer la cohérence des initiatives d’identification au Burkina Faso et de donner des orientations stratégiques en la matière. Au cours donc de cette première session du Comité d’orientation stratégique, de suivi et de mise en cohérence des initiatives d’identification unique (COSMCIU), il sera question, selon la ministre en charge de la transition digitale et première vice-présidente du comité, Dr Aminata Zerbo/Sabané, de présenter le projet et le concept d’identifiant unique. La session servira en outre de cadre de définition du mode de création, de la forme juridique et de l’ancrage institutionnel de l’autorité de gestion et d’entretien du système d’identification unique, en cohérence avec la feuille de route nationale de mise en place de l’identifiant unique et les documents contractuels dudit projet, a-t-elle éclairé.

Par ailleurs, selon la première vice-présidente, ce comité aura pour missions de donner des orientations stratégiques, de suivre la mise en place d’un identifiant unique électronique dans notre pays, et de veiller à la cohérence des initiatives nationales d’identification, en garantissant surtout leur interopérabilité. Tout en soulignant qu’en qualité de membres de cette instance, il leur incombe de veiller également à la mise en œuvre de la feuille de route nationale pour la mise en place de l’identifiant unique et d’orienter la mise en œuvre du Projet WURI.
Lequel projet d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest, dénommé WURI en anglais, vise en effet à faciliter l’accès aux services par le développement d’une plateforme d’identification de base (fID). Cette plateforme permettra à toutes les personnes se trouvant physiquement sur un territoire de recevoir un justificatif d’identité unique, reconnu par le gouvernement, sans distinction de nationalité, de statut juridique et de résidence.

Ce système fID servira par ailleurs à identifier une personne de manière unique, en associant les données biographiques minimales aux données biométriques. Il est destiné à fournir l’assurance de l’identité unique d’une personne, telle que la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) ou le passeport. Le système d’identification permettra également de mettre en œuvre l’interopérabilité entre les différents pôles d’identification existants.

Dr Aminata Zerbo/Sabané, ministre en charge de la transition digitale

Ainsi, cet identifiant unique, selon Dr Aminata Zerbo/Sabané, facilitera l’accès aux services sociaux comme les filets sociaux, la santé, l’éducation, et les entreprises qui pourront identifier ou authentifier leurs bénéficiaires ou clients.
WURI, il faut le rappeler, est un programme régional exécuté dans six pays d’Afrique, dont le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger, le Togo. Son objectif de développement est d’augmenter le nombre de personnes dans les pays participants qui disposent d’une preuve d’identité unique reconnue et qui facilite leur accès aux services sociaux de base.

Fournir à 85 % de la population burkinabè une preuve unique électronique
Au niveau du Burkina Faso, la phase pilote a été lancée dans la commune de Koudougou, région du Centre-ouest. Et à en croire la ministre, le projet vise l’identification de 100 millions d’individus de l’Afrique de l’Ouest, soit 27% de la population de l’espace ouest africain, d’ici à 2028. Mais pour le cas spécifique de notre pays, et en cohérence avec l’initiative endogène en la matière, il s’agira de fournir à 85 % de la population une preuve unique électronique de la personne reconnue par le gouvernement et qui facilite leur accès aux services de base d’ici à 2026.

Vue du comité composé des membres des différents ministères en lien avec la question

La mise en œuvre du projet WURI obéit en outre aux impératifs nationaux liés à la protection des données à caractère personnel et à la souveraineté numérique à travers la production des données nationales par des acteurs internes et stockées exclusivement sur les ressources infrastructurelles domestiques, a-t-elle poursuivi, tout en précisant que ce projet s’articule autour de trois composantes, notamment le renforcement du cadre juridique et institutionnel, la mise en place d’un système d’identification de base robuste, inclusif et fiable et la promotion de l’accès aux services sociaux de base au profit des populations.

Yvette Zongo
Lefaso.net