Le secteur de l’orpaillage artisanal occupe une grande partie de la population avec des retombées économiques qui contribuent au Produit intérieur brut. C’est fort de ce constat que le ministère en charge des Mines se dote de cadres d’échanges pour accompagner et encadrer les artisans miniers. En termes d’accompagnement, on retient, entre autres, la sensibilisation des acteurs sur les bonnes pratiques, la formalisation et le recensement des acteurs pour une bonne gestion des acteurs directs que sont les orpailleurs.

Le rendez-vous de Gaoua a permis à des spécialistes du domaine de partager leurs connaissances avec les participants. Les difficultés du secteur qui sont entre autres la cohabitation entre mines industrielles et artisans miniers, et les risques environnementaux ont été également passées au peigne fin, afin de trouver ensemble les voies et moyens efficaces pour un meilleur encadrement du secteur.

Au sortir des deux jours d’échanges, des recommandations et des résolutions ont été formulées, confie le ministre en charge des Mines, Simon Pierre Boussim. « Nous avons décidé d’instaurer un cadre d’échanges permanent avec les acteurs miniers pour voir en réalité dans quelle mesure on peut les accompagner à mieux se formaliser. Les recommandations des discussions en disent plus, ce qui veut dire que cette résolution va nous permettre de nous asseoir sur la même table pour discuter davantage des questions qui n’ont pas été résolues », a poursuivi le ministre.

Le ministre en charge des mines, Simon Pierre Boussim

Les orpailleurs ont plaidé pour la reprise des activités. Sur la question, le ministre Boussim rassure : « Les textes prévoient qu’en période de saison pluvieuse, on ferme les sites d’artisanat minier pour pouvoir éviter les différents dommages, parce que la terre devient fragile avec des risques d’éboulement. Nous attendons qu’à la réouverture en octobre, ils puissent travailler normalement en espérant avoir pu les formaliser avant ».

Le parrain, le chef de canton de Gaoua Bifaté 2

La qualité des débats a été appréciée par le parrain de la Journée de l’artisan minier, le chef de canton de Gaoua, sa majesté Bifate 2. Pour mieux formaliser le secteur, des préalables doivent être réunis, prévient-il. « Le choix de Gaoua me réjouit parce que le Sud-Ouest est la région qui compte le plus de sites d’or et plus d’orpailleurs. Les orpailleurs, il faut toujours leur parler, et moi j’ai besoin qu’on leur parle, qu’on les sensibilise. Je leur dis qu’on ne peut pas faire un travail sans avoir des papiers. Ils doivent avoir des cartes pour être identifiés, c’est pour eux-mêmes leur bien », a expliqué l’autorité coutumière.

Le 1er prix de l’artisan minier de l’année est remis à Azara Sankara

La cérémonie de clôture a été l’occasion pour reconnaître et magnifier les bonnes pratiques dans le secteur de l’exploitation artisanale de l’or. Le jury commis à cette tâche, présidé par Jonas Hien, a retenu seize lauréats toutes catégories confondues. Le premier prix de l’artisanat minier de l’année a été décerné à Azara Sankara venue de Houndé. « Aujourd’hui, je suis très contente de ce prix. C’est une invite pour aller de l’avant. Que les autres femmes s’arment de courage. Le courage apporte les honneurs pour notre pays. Que les femmes se battent pour elles-mêmes et leurs enfants, que l’Etat puisse mieux nous accompagner », s’est exprimée la lauréate.

En rappel, la 2e édition de la Journée de l’artisan minier s’est tenue sous le thème : « Exploitation minière artisanale : quels mécanismes pour une formalisation des exploitants afin d’améliorer les retombés socio-économiques du secteur ? ». Elle a été placée sous le patronage du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré.

Boubacar TARNAGDA