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Bobo-Dioulasso : Le projet BioStar présente un séchoir de mangues à combustible de cajou

Publié le samedi 15 juillet 2023 à 20h40min

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Bobo-Dioulasso : Le projet BioStar présente un séchoir de mangues à combustible de cajou

Dans le cadre du projet BioStar, il a été présenté aux fabricants d’équipements et aux entreprises intervenant dans la filière mangue et anacarde, un prototype innovant de séchoir de mangues, alimenté en chaleur par une chaudière à combustion de coques d’anacarde. Cette présentation s’est effectuée sur le site pilote de production de mangues fraîches et séchées de AgroBurkina, le mercredi 12 juillet 2023 à Bobo-Dioulasso.

Grâce à la collaboration entre des chercheurs, des acteurs de la transformation de la mangue et des fabricants d’équipements, un prototype de séchoir de mangues à combustion a été développé. Cet outil, dont la fabrication et la maintenance seront assurées au Burkina Faso, est adapté aux spécificités des unités de mangues de la sous-région.

Vue des participants.

Dans la filière de production de mangues séchées, l’accès à l’énergie est une question majeure. En effet, les équipements pour sécher la mangue utilisent le gaz butane en bouteille comme source d’énergie. L’achat de ce gaz peut représenter jusqu’à un tiers des coûts de production avec, lors des campagnes de transformation, des problèmes récurrents d’approvisionnement.

Le séchoir développé dans le cadre du projet BioStar est une technologie qui permet d’utiliser les coques de noix de cajou comme combustibles, qui sont neutres en termes d’émission de gaz à effet de serre et sont considérées comme une énergie renouvelable. Les noix de cajou étant un sous-produit de la transformation agroalimentaire, elles sont largement disponibles dans la sous-région.

Démonstration de la mise en marche du séchoir de mangues.

De plus, les séchoirs étant alimentés en chaleur par de l’eau chaude et non directement par la fumée du gaz butane, le risque d’incendie, malheureusement récurrent dans les unités de séchage de mangue, est moins important et la qualité des mangues séchées est améliorée.

Le séchoir est par ailleurs équipé d’une ventilation à fort débit d’air, ce qui permet de réduire le temps de séchage, d’assurer une meilleure homogénéité entre les pièces de mangue séchée, d’augmenter l’efficacité énergétique et le « ratio de qualité export ».

Abdoulaye Traoré, chargé de programme chaînes de valeur et filières agricoles à la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso.

« Le coût de l’énergie est très élevé au Burkina Faso. Il s’agit, à travers ce séchoir, de faire en sorte de réduire le coût énergétique pour les petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire », a appuyé Abdoulaye Traoré, chargé de programme chaînes de valeur et filières agricoles à la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, partenaire financier du projet BioStar.

Joël Blin, chef de projet BioStar.

Joël Blin, chef de projet BioStar, a également affirmé que la problématique d’accès à une énergie fiable et bon marché est un frein au développement de la transformation agroalimentaire en Afrique de l’Ouest. L’innovation présentée permet de valoriser le résidu de la filière anacarde pour produire de la chaleur, pour rendre la filière mangue autonome d’un point de vue énergétique. « Le gros avantage, c’est qu’au lieu d’utiliser du gaz, on utilise de la coque d’anacarde, ce qui coûte bien moins cher. En plus, la coque d’anacarde étant un résidu d’activité agroalimentaire, elle est considérée comme étant une source d’énergie renouvelable », a-t-il indiqué.

Dr Igor Ouédraogo, enseignant-chercheur à l’Institut 2IE.

Pour Dr Igor Ouédraogo, enseignant-chercheur à l’Institut 2IE, c’est un plaisir de participer à ce projet dont l’approche est participative. En effet, a-t-il expliqué, le prototype qui a été installé à AgroBurkina est le résultat d’une collaboration entre plusieurs instituts, des chercheurs du Nord et des institutions nationales notamment l’institut 2IE, l’IRSAT, l’université Thomas-Sankara, etc.

Photo de famille.

Financé par l’Union européenne et l’Agence française de développement dans le cadre du programme DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture), le projet BioStar a pour objectif général de contribuer à la sécurité énergétique et alimentaire à travers le développement d’un secteur bioénergie répondant aux besoins des PME de transformation agroalimentaire d’Afrique de l’Ouest.

Haoua Touré
Lefaso.net

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