Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
L’actualité, vidéos et images à l’appui, de 250 Burkinabè, dont 35 hommes, 85 femmes et 130 enfants, « refoulés » du territoire ghanéen, a heurté des sensibilités au-delà du peuple burkinabè. Ainsi, l’ONU, à travers son agence, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), a appelé le gouvernement ghanéen à garantir l’accès à son territoire et l’asile aux Burkinabè fuyant les violences, et à cesser les expulsions signalées à travers notamment les réseaux sociaux. Et pendant que le gouvernement burkinabè parle de « compatriotes refoulés », Accra apporte un démenti et fait ses précisions. Le point sur une situation qui attend toute la lumière.
Dès la matinée du 12 juillet 2023, l’Agence de Presse africaine (APA News), citant des sources humanitaires, rappelait qu’en raison de la crise sécuritaire, plus de 2 000 Burkinabè avaient trouvé refuge au Ghana, en octobre 2022 avant d’informer que ce pays d’accueil a entamé, la veille, une opération de rapatriement ciblant les ressortissants burkinabè. La publication précise, s’appuyant toujours sur des sources, que l’opération est conduite par l’armée (ghanéenne) au sein des communautés installées au nord du pays, à la frontière du Burkina Faso.
« Les soldats ont fait des descentes dans les centres-villes, les marchés, et des camps, à la recherche de ressortissants burkinabè à arrêter. Les militaires ont ensuite effectué des contrôles, puis de nombreux ressortissants burkinabè ont été convoyés dans des mini-bus, vers un centre où ils seront expulsés vers leur pays d’origine », a-t-elle repris ces propos du journaliste ghanéen, Alhaji Gbangbanku.
Ces Burkinabè sont accusés d’être « entrés illégalement » au Ghana. « Si vous n’avez pas de carte du Ghana ou de réfugiés ou si vous ne parlez aucune des langues parlées au Ghana, vous retournez d’où vous venez », a rapporté APA News d’une source militaire qui aurait pris part à l’opération.
La publication avait signalé au passage qu’aucune source officielle burkinabè n’a souhaité commenter l’information avant d’indiquer, citant RFI, qu’en début juillet 2023, le Ghana a ouvert un centre d’accueil d’une capacité de 4 000 places pour les réfugiés burkinabè. Elle ajoute que selon le Ghana refugee board (BRD), le pays a enregistré 3 200 demandeurs d’asile du Burkina et que du fait de la crise sécuritaire, des milliers de Burkinabè ont trouvé refuge dans les pays voisins. « A la fin d’octobre 2022, 943 réfugiés burkinabè étaient recensés au Bénin, 4 958 au Togo, 4 042 en Côte d’Ivoire, 2 000 au Ghana et 2 458 au Mali », selon un rapport de l’ONU.
Dans la soirée du 12 juillet 2023, un communiqué du ministère de l’ Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité informe que sur instruction du président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, une délégation gouvernementale est allée à Dakola, à la frontière Burkina-Ghana, pour s’enquérir de la situation des compatriotes refoulés du Ghana. « L’objectif de cette visite est de s’enquérir de la situation des compatriotes refoulés du territoire ghanéen et leur traduire la solidarité du peuple burkinabé. (…). Pour le gouvernement, il s’agissait, à travers cette visite, d’apporter une assistance humanitaire d’urgence et mettre en place une organisation pour leur retour dans la dignité. (…). Pour sa part, le ministre délégué, chargé de la sécurité, le commissaire principal de Police Mahamadou Sana, a déploré cette situation dont ont été victimes nos compatriotes. Il a ainsi exprimé sa compassion à leur endroit, tout en rassurant que toutes les mesures sont prises pour leur permettre un retour et une vie digne en terre natale », lit-on dans la publication du gouvernement, qui, pour le moment, n’en dit pas plus sur les raisons de ce mouvement.
Le même jour, l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) a déclaré être préoccupée par des rapports relatifs à l’impulsion de Burkinabè du Ghana. L’organisation a appelé le gouvernement ghanéen à garantir l’accès à son territoire et l’asile aux Burkinabè fuyant les violences, et à cesser les expulsions signalées.
Le gouvernement ghanéen a, pour sa part, et par l’entremise du ministère de la sécurité, le 13 juillet, démenti les informations et publications alléguant l’implication des Forces armées ghanéennes dans le rapatriement forcé de réfugiés burkinabè du Ghana. Accra est allée plus loin en réaffirmant son « engagement inébranlable » du Ghana à offrir un abri et un soutien aux ressortissants burkinabè déplacés vers les régions de l’Upper East et de l’Upper West en raison des problèmes de sécurité dans le sud du Burkina.
Le gouvernement ghanéen a précisé également qu’en collaboration avec le Ghana Refugee Board et le HCR, il est mis en place un centre d’accueil temporaire, capable d’accueillir environ 2 100 personnes déplacées du Burkina. « 530 déplacés burkinabè sont hébergés au centre d’accueil. De plus, les entités officielles ghanéennes veillent à ce que les personnes déplacées aient accès à de la nourriture et à des soins médicaux gratuits », dit le communiqué du gouvernement ghanéen, précisant que contrairement aux affirmations d’expulsion de Burkinabè du Ghana, un processus de rapatriement a été institué au centre d’accueil pour faciliter le rapatriement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays.
Selon le gouvernement ghanéen, le processus de rapatriement est conforme aux protocoles internationaux sur la gestion des réfugiés et a, jusque-là, été mis en œuvre en collaboration avec les autorités de l’immigration le long de la frontière entre le Ghana et le Burkina.
Ce choc d’explications implique la nécessité de faire la lumière sur la nature de ce mouvement de ressortissants burkinabè, situer les responsabilités, pour surtout éviter de tels désagréments sur des populations déjà meurtries.
O.L.
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 14 juillet 2023 à 14:02, par Nick En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
J’ai mal dans mon ame. Si cette expulsion mani-militaro est verifiee, c’est vraiment dommage. Que le peuple de Thomas Sankara se retrouve dans cette situation. Nous devrons tout faire pour ramener la securite dans notre pays. Des populations qui pour la pluspart passent toute leur vie pour repondre a une seule question ? Qu’est ce que je vais manger aujourdhui ? Est ce que jaurai a mainger demain ? Et maintenant il ya cette insecurite grandissante. J’espere qu’ils de dignes fils du pays qui travaillons sans calcul politique l’interet superieur du pays.
Répondre à ce message
2. Le 14 juillet 2023 à 14:12, par zélemdé En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
L’onu est au courant des agissements du Ghana, ils mangent tous dans ces deplacement d’etre humains sinon l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) n’aurait plus sa raison d’etre. Le president Ghannéen se venge tout en executant les ordres des imperialistes. Sinon le Ghana n’est pas le seul a accueillir des refugiés dans la region. Des ordres ont été donné sinon les militaire ghanéen n’agissent pas de leurs propre initiatives. De plus le ghana fait parti de la CEDEAO alors pourquoi expulser en temps de guerre.
Répondre à ce message
3. Le 14 juillet 2023 à 15:11, par TANGA En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Mais Ghanéen men dèh !
Ceux qui sont arrivés au Burkina ont parlé, pourquoi vouloir vous dédouaner gratuitement ? Ca ne coute rien de reconnaitre les faits quitte à regretter ou non.
nana akoufo addo est allé for cette fois ci. Au moment où on l’attend moins, il frappe fort. C’est de la lacheté. Dans tous les cas, il connait l’histoire entre le Ghana et le Burkina.
Allons seulement.
Répondre à ce message
4. Le 14 juillet 2023 à 15:15, par momine En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
cette situation ne doit pas nous surpendre .le gouvernement de Rock a tjrs oeuvre a ce qu’il est pas de refuse burkinabe HORS du pays pour justement eviter le piege de HCR dont les fonctionnaires et autres ONG n’ont besoin que ca pour s’enrichir.voila pourquoi il faut eviter que nos ressortissants quittent le territoire.sinon avant la crise,il y avait un deplacement des population’s,d’ailleurs se sont les memes peoples qui se trouvent de part et d’autre des frontieres.si le Burkina EST en croise,c’est parcequ’il a accepte les refuges malians et Nigeriens pendant des decennies qui par la suite sont devenus ce qu’on connait.attention le HCR est entrain d’atteidre son objectif : avoir plus de refuses pour mieux s’eterniser.
Répondre à ce message
5. Le 14 juillet 2023 à 15:28, par Puissance 21 En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Ah les panafricanistes idéalistes ! Que dites-vous ? Est-ce l’occident aussi qui a forcé les ghanéens à refouler ces réfugiés ?
Répondre à ce message
Le 15 juillet 2023 à 08:58, par Gwandba En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Puissance 21
Contrairement à la prétention de votre pseudo, votre argument, si on peut le considérer comme tel, manque de puissance et de clarté.
Le panafricanisme n’est pas l’absence de problème mais justement l’intelligence et la puissance avec lesquelles on fait face.
A une échelle restreinte, vous êtes membre d’une famille dans laquelle des personnes se disputent. Que faites vous ? bannirez-vous de la famille celle qui a tord à vos yeux ou penseriez-vous trouver le moyen de réconcilier les uns et les autres pour une harmonie familiale ???
D’autant qu’agir avec de la puissance n’est pas synonyme de manque de subtilité !!!
Au suivant.
Cordialement, un de vos frères puissamment panafricaniste !!!
Répondre à ce message
6. Le 14 juillet 2023 à 17:41, par Association de developpement En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Cette situation vient nous raeller Que rien ne vaut son propre pays. Il faut qu’on travaillé ensemble pour la stabilité de notre cher patrie. Le rappatirellemnt concerne surtout des enfants et des femmes du côté de Ouessa. Ou sont les hommes ?
Répondre à ce message
7. Le 14 juillet 2023 à 21:00, par xavier En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Si on reste dans l’hypocrisie et le desordre ça va nous couter tres cher. Comment ces populations ont pu traverser tout le pays (apparemment ce ne sont pas des populations frontalières au Ghana) sans que personne ne les controle ni ne demande leur destination ?? En fait il y va meme de notre securité de controler les mouvements des populations sinon on n’est pas à l’abri de mauvaises surprises de la part des terroriste qui nous attaquent
Répondre à ce message
8. Le 14 juillet 2023 à 22:12, par Lom-Lom En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
C’est certainement le Président Kwame N’Krumah,.le 1er des panafricanistes, le Président Jerry John Rawlings et le Président Thomas Thomas qui vont se retourner dans leurs tombes ! Eh les Africains ! On a vite oublié notre histoire commune des années 1970-1980 où nos soeurs du Ghana avaient élu domicile partout dans les villes burkinabe à cause de la crise économique grave que vivait le Ghana ? La.monnaie ghaneenne representait quoi en son temps ? On a vite oublié la collaboration des régimes révolutionnaires sous Rawlings et Sankara ? Voilà les dirigreants africains comme Mr NANA AKUFFO ADDO, comme Mr.UMBALLO, le chantre de la stigmatisation des peulhs ! Malgré son voyage au Burkina qui lui a permis de constater que WIGNER n’est pas installé au Burkina, Mr le Président du GHANA semble être toujours déterminé à enfoncer le BURKINA. Si c’est le cas, Mr le Président NANA . AKUFFO se trompe énormément et sera certainement jugé pour l’Histoire !
Répondre à ce message
9. Le 14 juillet 2023 à 22:29, par Chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Burkinabè refoulés du Ghana : L’ONU préoccupée, le gouvernement ghanéen dément et précise…
Et que disent tous ces insurrescrocs qui ont travaillé à détruire le FASO par des expérimentations hasardeuses ? En 2015, pendant que la mafia MPP était occupée à se disputer pour les postes juteux, le système de sécurité a été complètement désaxé faute de leadership au sommet de l’état.
Le MPP et tous les escrocs qui ont transmis le pouvoir à ces prédateurs à travers la transition-trahison devraient répondre devant les tribunaux pour haute trahison.
Honte aux insurrecrocs qui se croient plus intelligents que tout le monde et qui ont précipité ce beau pays dans l’abîme !!!
Répondre à ce message