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Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

Publié le vendredi 3 février 2006 à 08h02min

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Alimata Nikiéma

Au bout du fil, Alimata Nikièma, ex-épouse Gimeno depuis que le tribunal de grande instance de Carpentras a prononcé le 16 décembre 2003 le divorce à la demande de son mari. La voix un peu tremblante laisse transparaître une colère retenue.

Lorsqu’elle embarque le 29 avril 2003 à bord d’un vol d’Air Algérie à destination de Ouagadougou, elle ne se doutait pas qu’elle aurait tant de mal à revenir en France. Certes, à cette époque, les relations avec son mari et sa belle famille étaient pour le moins exécrables et le couple battait sérieusement de l’aile. Mais, pensait-elle, le pire, c’est à dire le divorce, pouvait encore être évité, rien n’était irréversible.

« Les disputes étaient fréquentes et il arrivait qu’on en vienne aux mains » explique t-elle, et d’ajouter que « la dernière fois que nous nous sommes battus, j’ai failli perdre deux dents et je l’ai violemment griffé ». Pendant qu’elle se fait soigner à l’hôpital, Didier Gimeno va déposer une plainte contre elle au commissariat de police. Alimata qui croyait encore pouvoir sauver son foyer, n’a pas jugé utile de faire comme son mari. Et puis, argumente t-elle « ce n’est pas dans nos habitudes en Afrique de poursuivre un époux pour de tels actes ».

A l’en croire, son mari aussi voulait éviter la dislocation du couple. « Il disait qu’un éventuel divorce serait préjudiciable à l’enfant ». D’un commun accord, ils décident alors qu’Alimata ira se reposer au Burkina durant six mois, dans l’espoir qu’à son retour, les choses iront mieux. « Mes beaux-parents m’ont dit que je pouvais même rester plus longtemps, un ou deux ans » précise t-elle.

Avant son départ, son mari insiste pour qu’elle lui laisse sa carte de résidence de 10 ans délivrée à Antraigues le 11 mai 2000, promettant de la lui envoyer pour son retour. A l’aéroport de Paris, la police des frontières lui fait remarquer que sans ce bout de papier, il lui sera difficile de remettre les pieds sur le sol français. Elle réplique, naïve, que « mon mari me l’enverra bientôt ». Elle ne recevra jamais la carte de séjour, son mari ayant changé d’avis.

Joint au téléphone, Didier Gimeno reconnaît avoir gardé par-devers lui le titre de séjour de son épouse et révèle l’avoir détruite « parce que ça me regarde ».

Bloquée au Burkina Faso, Alimata a raconté à nos confrères du journal Le Pays daté du 23 janvier 2006 les faits qui se sont produits depuis son départ. Une demande de divorce introduite par son mari, une instruction menée à sens unique qui a débouché sur un procès et un verdict sans ambiguïtés puisque le divorce est prononcé « aux torts exclusifs de madame Gimeno ». Pis, en raison de l’absence de Alimata dont « l’adresse est inconnue », le tribunal de grande instance de Carpentras a décidé « dans l’intérêt de l’enfant, de confier l’exercice de l’autorité parentale à monsieur Gimeno seul ».

Pourquoi Didier Gimeno, qui connaît l’adresse de Alimata ne l’a pas communiquée au juge d’instruction et à l’huissier de justice ? Si contrairement à son ex-épouse, il nie avoir échangé du courrier avec elle « parce qu’elle ne sait pas lire », il reconnaît en revanche avoir eu des conversations téléphoniques avec elle, la dernière en date remontant, selon Alimata, au 26 janvier 2006 !

Sans ressources, Alimata ne désarme cependant pas, déterminée à se battre contre l’injustice dont elle se dit victime. Elle a décidé de s’attacher les conseils d’un avocat installé à Nancy dans l’espoir de « voir mon fils qui me manque beaucoup », d’assumer pleinement sa maternité et de casser, accuse t-elle « l’image de mauvaise mère que Didier et ses parents mettent dans la tête de mon fils ».

Alimata, une mère attentive ? La question amuse son ex-mari qui estime qu’elle tente de se donner une image qui ne correspond pas à la réalité. La vérité, est que « Alimata se fiche de l’enfant et de moi » dit-il.M. Gimeno affirme qu’après l’avoir allaité pendant quatre mois, elle ne s’est plus occupée de l’enfant. « C’est moi qui lui donnais le bain, le changeais et lui donnais à manger » raconte t-il. D’ailleurs, après son départ, ajoute t-il, « elle a manqué plusieurs rendez-vous téléphoniques que nous avons fixés afin qu’elle ait les nouvelles de son bébé ». « A qui veut-elle faire croire qu’elle se soucie de son enfant ? » demande t-il, remonté contre celle qu’il a pourtant aimée, pour qui il s’est battu afin qu’elle le rejoigne en France, mais qui finalement n’a pas été une épouse exemplaire.

« Quand elle est arrivée, explique t-il, je l’ai inscrite à des cours d’alphabétisation et je l’ai aussi aidée à trouver de petits boulots, ce qui lui a permis d’ouvrir un compte bancaire ». Elle aurait dépensé son argent pour elle seule, ne participant pas aux charges du foyer. « On n’avait vraiment pas une vie de couple, Alimata préférant aller manger au restaurant au lieu de faire la cuisine à la maison ».

Sans le dire explicitement, Didier Gimeno soupçonne son ex-épouse d’avoir entretenu des relations adultères. « Trouvez-vous acceptable qu’elle s’absente de la maison après avoir reçu un coup de fil de quelqu’un dont j’ignore l’identité et l’objet de leur rencontre ? » questionne t-il, déterminé lui aussi, à se battre pour garder son enfant car il n’a « plus rien à faire à elle ».

Si l’avocat de Alimata obtient la réouverture du dossier, la confrontation des faits permettra sans doute de situer de quel côté se trouve la vérité dans cette douloureuse affaire.

Wahab Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2006 à 09:45, par lili En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    Qu’en est il finalement et qui est l’avocat d’ALimata ? Ce genre d’affaires me revolte et j’espère de tout coeur qu’elle pourra revoir son fils.

  • Le 3 février 2006 à 12:35, par dougg En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    je suis désolé mais il ne faut pas tres vite prende la défense à la dame, il n ’y a pas de fumée sans feu car ce que Mr Didier Gimeno raconte ressemble de beaucoup à certains cas qui sont arrivés à Montréal.La en plus c’était entre deux africains donc méfiance.je n’accuse pas la bonne dame mais parfois nos soeurs quand elle arrive en Europe ou en Amérique, change de comportement et adopte une attitude vraiment déplorable.
    En tous cas j’espere qu’elle est de bonne foie.

    • Le 3 février 2006 à 13:18, par ally En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

      Que alimata ait été infidèle ou non ou qu’elle mène la vie dure à son mari n’est pas une raison pour l’empêcher de voir son enfant tout de même. Qu’il ne veuille plus d’elle c une chose (personne ne peux l’obliger) mais quil profite de son analphabetisme pour l’eloigner de son fils est inacceptable. Pourquoi ne pas avoir tout simplement divorcé (avec une entente sur la garde du petit) et pourquoi ne plus vouloir qu’elle revienne en france..?

    • Le 4 février 2006 à 12:26, par Jean En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

      En effet dougg il y a beaucoup de cas même en France ou nos soeurs trouvent un "blanc" au pays dans le seul but de venir mener la belle vie (a l’image des feuilleton télé) en occident.
      la desillusion est grande car arrivé en France, pas de maison avec piscine, pas de bonne etc... (le pouvoir d’achat n’est plus le même)

      Lorsqu’on est au Burkina, on voit tres bien que la grande majorité de filles qui frequentent les occidentaux ne sont pas se qu’on peut appeler des filles de bonne moralitée.
      J’ai l’exemple d’une "amie" qui apres deux ans de vie en France a laissé "son" blanc avec les deux enfants pour aller se remarier avec un autre pour un nouveau départ.
      j’ai aussi l’exemple d’une autre dont le mari voyage beaucoup (il se sont rencontrés au Burkina garce aux voyages du mari). le Week end, lorsque son mari n’est pas là, elle enferme les deux enfants dans l’appart et va en Suisse (1 h30 de TGV) pour se prostituer.
      Sans compter celle qui trompent leur mari !

      Je sais qu’il ne faut pas généralier ni jetter la premiere pierre !
      Je sais qu’on ne décide pas de se marier avec quelqu’un sur un coup de tête (il vaut mieux bien connaitre la personne)
      Je sais que la vie commune entre deux personne de culture différente est beaucoup plus difficile qu’entre deux personne de même culture
      je sais qu’il est tres tres difficile et doulourexu de passer du Burkina a la France (gros choc)
      je sais enfin que lorsqu’on vient en France il faut plusieurs années pour s’adapter.

      Dans mon expérience, j’ai plus d’exemples de femmes africaines qui arrivé en occident déconnent que l’inverse

      Dans un problème de couple, il est rare qu’une seule personne soit responsable de tous les maux !
      On ne peut pas prévoir la réaction des gens... peut être que le mari a sur-réagit, mais lorsqu’on se retrouve a faire comme lui, c’est qu’il y a véritablement un probleme profond.

  • Le 3 février 2006 à 16:28, par abtourel En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    Salut !!!

    Je suis cette histoire dépuis le début. Je n’exerce pas le metier d’avocat
    mais je peux vous dire que la partie sera très difficile à gagner.

    En éffet, quel genre de mère peut-elle accepter de se séparer de son bébé âgé
    de moins d’un an pour rentrer en vacances chez elle au Burkina, des vacances
    de 6 mois voir même 2 ans ? Voilà le genre de situation qui peut révolter les services
    de protection de l’enfance. Je suis Burkinabé et je suis très sensible à ce qui arrive à notre soeur.
    Mais reconnaissons qu’elle n’a pas été très irréprochable dans son rôle de mère.

    Espérons qu’elle reussisse à obtenir une seconde chance de rétrouver son enfant.

    • Le 3 février 2006 à 17:51, par Stéphane En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

      Il est courant au Burkina que des parents confient leur enfants à d’autres parents et demeurent éloignés de ceux-ci. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que Alimata n’ai pas trouvé anormal de partir 6 mois sans son bébé. Bien sûr cela serai inconcevable dans la culture occidentale et j’espère que l’avocat d’Alimata saura défendre ce point.

      • Le 4 février 2006 à 15:49, par bella En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

        bonjour,

        je me permets de repondre à stephane, s’il est occidental et francais, devrait savoir que la france est un pays de droit de l’homme et de liberté des citoyens(les francais le clament d’ailleurs)

        pensez vous stephane que cela parait moral de renvoyer une femme dans son pays d’origine sans son titre de sejour tout en sachant que sans ce fameux bout de papier, elle ne poura plus jamais rentrer sur le territoire francais ?

        fait, que le mari reconnait, reconnait volontier avoir detruit ce papier, mais de quel droit ?

        il aurait pu, demander le divorcer et discuter avec sa femme, au lieu de la renvoyer malhonnetement, tout en premeditant son coup avec la complicité de ses parents, tout en sachant qu’elle est illetrée

        je vous dirai que ce comportement est malhonnete, taché de mensonges, d’actes premedités avec la complicité de ses parents... ces actes sont severement punis par la loi, qu’en pensez vous ?

        vous avez eu un bon sens dans votre reaction, avez lu en long et en large le recit de cette histoire, je vous invite à avoir un esprit bien plus murir d’analyse et de synthèse

        aucune femme, n’aimerait abandonner son enfant, quelle que soit son origine

        je pense egalement que cet exemple doit servir d’exemple, à toutes ces jeunes filles et femmes qui sont à la recherche de l’homme blanc qui pensent qu’il est l’homme idéal, les hommes sont tous les memes, noirs, blancs, jaunes, verts, bleus, violets, ils ont les memes genes.

        petite remarque également, pourquoi l’ambassade de France refuse de lui delivrer un visa ? si elle possède vraiment un titre de residence de 10 ans, c’est qu’on peut retrouver les traces et demander l’etablissement à nouveau de ce document à la prefecture où elle s’est fait referencé, ca l’ambassade de france au burkina peut le faire et obtenir des informations sur son dossier

        bon week end !

  • Le 3 février 2006 à 17:42 En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    C’est terrifiant de voir la vie d’un couple étalée ainsi dans la presse. Ce qu’on peut demander en vertu du droit qui impose les services consulaires de défendre les intérêts des nationaux que le Consulat de Paris se saisisse de l’affaire. Une action devrait être engagé en direction des compatriotes et je crois que Me Kéré s’il est sollicité pourra conseiller les compatriotes. Il y a des vices de forme pour le commun des mortels mais pour les juristes, allez savoir. Aucune mère digne ne peut abandonner son enfant et si c’est le cas, il y a des sanctions prévues dans le Code civil. Aucun père digne ne doit essayer de soustraire un enfant de sa mère même s’il est issu d’une éprouvette. Je crois aussi que la justice est vigilente sur ce problème. Ne rendons pas de verdict, wait and see.
    On peut penser ce qu’on veut, mais si la chose est organisée pour pouvoir bénéficier de l’autorité parentale, la dame est en droit de demander des dommages et intérêts. Elle peut, poser plainte, dans ce sens à Ouagadougou. La chose se complexifiera mais ce ne sera pas le 1er cas.
    Que la presse esxerce son droit de suite.

  • Le 3 février 2006 à 20:35, par Badarado En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    Je m’abstiens d’apporter un jugement de valeur par rapport à l’un ou l’autre parti. Mais je garde fort l’espoir que nos chercheuses de " mari blanc" seront averti comme on peut etre déçu partout.

  • Le 4 février 2006 à 17:25, par sidi mohamed En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    Cette separation est un mal necessaire pour Alimata
    c’est bien vrai qu’elle veut revoir son enfant,mais l’ideal est de chercher a retrouver ces papiers de sejour seulement et ne pas chercher a se reconcilier avec son mari car l’amour est mort dans ce couple et sans amour s’ouvrent des portes a toutes sorte d’abus et meme pire.
    d’apres tout Alimata est mere d’un francais et la procedure pour annuler ses papiers n’es pas le seul resort de son mari.

  • Le 5 février 2006 à 23:16, par CONGO DIEUDONNE En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    Pardonnez-moi de n’apprendre le drame d’Aminata que tardivement. Je suis un Burkinabè de la diaspora et souhaite participer activement au collectif de défense afin que cette pratique innommable soit réparée. Je pense qu’en la matière, plus nous agirons, mieux cela vaudra. C’est pourquoi ayant appris que Maître Kéré s’intéresse aussi à l’affaire, je voudrais lui apporter tout le soutien que je pourrai. Malheureusement, je n’ai pas ses coordonnées. Je ne m’engage pas parce que Aminata est une Burkinabè, mais parcequ’il s’agit de la violation de droit la plus cruelle qui soit et ce, au pays dit des droits de l’homme. Je peux être joint à cette adresse cht759@yahoo.fr et mon nom est Congo Dieudonné. S’il est également possible de joindre Aminata au Faso pour s’assurer de l’exactitude des faits , merci de me communiquer son n°.

    Merci de nous faire avancer.

  • Le 7 février 2006 à 20:40 En réponse à : > Affaire Alimata : pour Didier Gimeno, « Alimata n’est pas ce qu’elle prétend être »

    voilà déjà qqch qui change dans les faits et que je relève !
    au début on disait qu’on l’avait trompée en l’envoyant en france avec un billet aller simple et qu’elle ne le savait pas car elle ne pouvait pas le lire !!!
    or la dame nous dit maintenant qu’elle partait pour 6 mois au pays et que ses b-p lui avaient dit qu’elle pouvait rester 1 an ou plus........

    et son ex-mari nous dit qu’elle avait eu des cours d’alphabétisation (il faut dire qu’en france tous les immigrés arrivants sont dirigés vers ça, mais ce n’est pas obligatoire) !!!

     !!!!!!!!!!!
    dans ce cas n’es-ce pas, on ne prend pas de billet aller-retour, si on ne connait pas la date de retour.

    voilà une chose pas claire dans l’histoire, il faut le reconnaître, sans prendre parti, en toute impartialité.

    je pense que dans tt divorce, mixte ou pas, ce sont toujours les deux qui ont des torts et moi je ne crois pas que la dame soit blanche et pure comme une colombe et victime à 100% !!! il y a bcp de dames africaines qui veulent seulement marier un blanc pour l’argent et mener bon train en europe..... mais au bout d’un moment le mari ne l’accepte pas.....

    il ne faut pas tirer à boulets rouges sur le mari sous prétexte qu’il est français et défendre aveuglément la dame sous prétexte qu’elle est burkinabè !!!!!!!

    soyons raisonnables et laissons le temps dire la vérité.

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