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Insertion socio-professionnelle : Le centre de formation professionnelle Thévenoud forme des jeunes filles vulnérables

Publié le mercredi 3 mai 2023 à 23h30min

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Insertion socio-professionnelle : Le centre de formation professionnelle Thévenoud forme des jeunes filles vulnérables

Le centre de formation professionnelle Thévenoud a été créé en 1981 par Monseigneur Joanny Thévenoud pour aider les jeunes filles fuyant le mariage forcé à apprendre un métier. Le centre forme aujourd’hui les jeunes filles vulnérables telles que les orphelines, les filles mères et les victimes du terrorisme en couture et autres métiers. C’est la sœur Emilienne Ouédraogo de la congrégation des sœurs de l’Immaculée conception de Ouagadougou qui est la directrice du centre. Le centre compte 131 filles cette année.

Dans la cour du centre, des jeunes filles sont en groupes. Certaines apprennent à couper les tissus. D’autres assises essaient de coudre les morceaux déjà coupés. Dans une classe, des filles en deuxième année au centre se préparent pour leur examen du certificat de qualification professionnelle. Et celles de la troisième année se préparent pour le brevet de qualification professionnelle. Dans d’autres salles, des sœurs s’occupent de la couture de soutanes, d’aubes chasubles, de chasubles simples, de chasubles romaines, d’étoles et de nappes d’autel…

Le centre est admiré grâce au travail formidable que les sœurs abattent pour les jeunes filles vulnérables. Selon la sœur Emilienne Ouédraogo, la demande d’accès au centre est forte ces dernières années. Malheureusement, par manque de moyens, il est souvent difficile pour elle d’accepter toutes les candidatures.

La sœur a notifié que le centre était accompagné par l’UNICEF. « Au début, il y a l’UNICEF qui nous aidait avec une subvention pour qu’on puisse former les filles. Actuellement, à cause des personnes déplacées internes, l’UNICEF dit qu’elle ne pourra plus nous soutenir. Donc nous fonctionnons sur nos propres fonds. Pour cette raison, nous avons été obligés de fixer la scolarité à 130 000 francs CFA. Nous postulons aux appels d’offres. Quand nous gagnons un marché, nous faisons une réduction pour ces filles », explique la directrice du centre.

Sœur Émilienne Ouédraogo, directrice du centre de formation professionnelle Thévenoud

Dans ce centre de la congrégation des sœurs de l’Immaculée conception de Ouagadougou, les jeunes filles apprennent la couture, la teinture des pagnes, la fabrication de savons, la fabrication du jus de citron et autres.

La sœur Emilienne Ouédraogo précise que le centre coud des tenues de mariage, de baptême, et des tenues ordinaires. Elle invite les Ouagalais à passer les commandes pour que le centre puisse prendre en charge convenablement ces jeunes filles. La religieuse demande à toutes les personnes qui peuvent apporter de l’aide au centre de le faire car, dit-elle, il y a des filles vulnérables qui ont besoin d’être aidées pour avoir un métier.

Jeune fille déscolarisée à cause du terrorisme, Adjaratou Kabré a fui Djibo pour trouver refuge à Ouagadougou. C’est sa première année au centre de formation professionnelle Thévenoud. Elle y est arrivée grâce à son oncle. Pour le moment, d’après ses dires, la formation se passe très bien. Elle est bien survie par les sœurs. La jeune fille exhorte ses camarades victimes du terrorisme à se trouver un métier parce qu’être une personne déplacée interne ne doit pas empêcher de se trouver un travail ou un métier pour se reconstruire.

Adjaratou Kabré, apprenante en première année au centre

Assise sous un arbre en train de coudre, Aida Sawadogo a dû abandonner ses études en classe de 5e par faute de moyens. Elle en est à sa deuxième année au centre. Pour elle, grâce au centre des sœurs elle a un métier maintenant. Elle invite des personnes de bonne volonté à les aider avec des kits d’atelier après leur formation. Aida a remercié les sœurs pour les actions à leur égard.

La congrégation des Sœurs de l’Immaculée conception de Ouagadougou (SICO) a été fondée le 11 février 1924 par l’évêque Joanny Thévenoud, pour appuyer son action missionnaire et sociale. Aujourd’hui, l’institut compte plus de 458 sœurs engagées dans les paroisses, les écoles et les centres de promotion féminine. L’actuelle supérieure générale de la congrégation est Mère Pauline Sawadogo. La congrégation fêtera ses 100 ans en février 2024.

Les sœurs vivent et témoignent une vie consacrée à Jésus-Christ et aux œuvres sociales. Sœur Joséphine Gouba a précisé que la sœur prononce trois vœux, qui sont les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Elle a ajouté que la sœur est celle qui est appelée à vivre une vie communautaire avec ses consœurs. Et vivre une vie spirituelle. Elle essaie de se sanctifier dans cette communauté.

« Cette vie communautaire et spirituelle se concrétise dans l’apostolat. L’apostolat c’est être auprès des malades, auprès des enfants à l’école et surtout la catéchèse. Nous avons été formées dès le début pour la catéchèse dans les paroisses. Notre mission maintenant c’est d’aller vers nos frères et sœurs à travers l’accompagnement des jeunes, la promotion de la jeune fille et de la femme et la catéchèse », explique la sœur Gouba.

Aïda Sawadogo, en formation au centre

Selon ses dires, les religieuses interviennent dans tous les domaines jugés nécessaires par les responsables de l’église.

Dans la pastorale éducative, les sœurs œuvrent avec les laïcs pour l’éveil et l’éducation des enfants et des jeunes dans les écoles maternelles, primaires et secondaires.

Dans la pastorale sociale, les religieuses travaillent dans les orphelinats et dans les centres qui accueillent les femmes accusées de sorcellerie par leurs communautés.
D’après la religieuse, les sœurs sont formées à presque tous les métiers. « Parmi nous il y a des enseignantes, des sages-femmes, des communicatrices, des architectes et autres », a-t-elle laissé entendre.

Rama Diallo
Lefaso.net

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