Une mobylette « made in China » coûte en moyenne 400 000 Fcfa. C’est deux fois moins que le prix de ses concurrentes. D’où la ruée vers le précieux engin. Certains revendeurs offrent en plus, un casque et une assurance d’une année. Mais qu’on ne s’y trompe pas, toutes ses commodités sont inclues dans le prix de revient.

Au fil du temps, il s’est instauré une véritable sociologie autour de ces « chinoiseries », pourtant reconnues comme peu résistantes. La gent féminine, en particulier, leur voue un culte à la hauteur du prestige qu’elle pense pouvoir en retirer.

De fait, la moto a pris une symbolique toute spéciale. « C’est mon nouveau mari ! » Entend-on fréquemment dire. Ou encore « c’est ma nouvelle épouse ! »

En aval, les mécaniciens Burkinabè se sont mis aussi à la tâche. En très peu de temps, ils ont investi les principales artères des villes. Leur adaptation est d’autant plus étonnante, qu’elle s’est fait sans grands moyens.

Les hommes d’affaires n’en demandaient pas mieux. Ils se frottent les mains. Même si les accusations de fraude sont monnaie courante dans le milieu. Leur joujou est devenu l’attraction des mécènes et autres organisateurs de spectacles.

Il y aurait selon les chiffres officiels un peu plus de 2 millions de cycles au Burkina. Un nombre qui continue de croître de façon exponentielle. Entre les modèles originaux et les contrefaçons, la différence en effet, est souvent difficile à déceler à première vue.

Pour l’heure, c’est donc la bataille des marques et des slogans qui captive la scène médiatique. En attendant que la roue tourne. Au propre comme au figuré.

Juvénal Somé
Lefaso.net