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Solidarité au Burkina : L’Association catholique des amis des malades invite à investir davantage pour la cause des malades

Publié le mardi 23 août 2022 à 21h00min

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Solidarité au Burkina : L’Association catholique des amis des malades invite à investir davantage pour la cause des malades

Créée en 1992, l’Association catholique des amis des malades a pour objectif de soutenir, aider et accompagner les personnes indigentes, les malades et les laissés pour compte pour qu’ils recouvrent la santé. L’idée de création de cette association est née du fait que ces derniers ont besoin d’assistance et de soutien. Nous avons rencontré Johanny Koumsongo, président de l’association qui dit se réjouir du travail déjà abattu en 30 ans d’existence, et invite les responsables de l’église à plus d’engagement dans le soutien des personnes indigentes, les malades et les laissés pour compte.

« J’étais malade et tu m’as visité ». C’est sur ce passage biblique que l’Association catholique des amis des malades (ACAM) s’est donné pour mission d’approcher les malades pour leur apporter un brin de soulagement. Pour ainsi se rendre utiles et matérialiser leurs désirs avides de philanthropie qui sonnaient désormais comme une vocation, l’union de quatre personnes a donné naissance à l’institution en 1992. Il s’agit de Jean Marie Bayi, Sylvie Kagambèga, Zacharie Ouédraogo et Pierre Yonli. « Nous sommes partis du principe que nous donnerons de nous-mêmes pour la cause des personnes souffrantes », nous confie Pierre Yonli, l’un des fondateurs de l’association.

Les activités de l’ACAM

En tant qu’institution religieuse, le premier soutien qu’apporte l’ACAM aux laissés pour compte est le maintien de la foi. « Lorsqu’on est dans la souffrance, on est enclin à chercher tous les moyens pour y échapper. C’est quelques fois un instinct naturel et cela peut amener la personne concernée à dévoyer » nous confie son président Johanny Koumsongo. Le philosophe Khéira Chakor dira à ce propos qu’un cœur en souffrance est une écophase en attente d’un effleurement.

Ceci pour dire que la souffrance du malade est une porte ouverte à la tentation de plusieurs maux et ce n’est qu’une question de temps pour que les personnes affligées tombent dans le panneau. « Nous leur rendons visite et nous prions pour eux » renchérit-il.
Les acamistes (membres de l’association) viennent aussi en aide aux malades en leur apportant de quoi se vêtir, du savon, de la nourriture, etc. Par ailleurs, certains malades qui n’arrivent pas à payer leurs frais médicaux reçoivent souvent une prise en charge.

En plus de ce soutien matériel, un soutien moral est octroyé aux malades. Ils leur témoignent de l’affection et de l’amour. « Nous allons aux cotés des malades, dans les hôpitaux ou même chez eux, pour les écouter et leur remonter le moral. Cela aide à lutter contre la maladie » nous confie Pierre Yonli. En plus de cela, chaque année, l’association organise le 26 décembre « le repas du cœur ». Il s’agit d’une fête pour redonner le sourire aux personnes indigentes afin qu’ils ne se sentent pas en marge des fêtes de fin d’année.

Les difficultés rencontrées par l’ACAM

Il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capable de l’imposer disait Pierre Bourdieu. Dans sa mission sociale d’apporter du réconfort aux malades, l’ACAM est confrontée à plusieurs difficultés dont la principale est la mobilisation des hommes pour satisfaire la cause. « Le travail est compliqué. Cela demande beaucoup de contraintes. On rencontre souvent des malades qui baignent dans leurs urines et leurs selles. Les mauvaises odeurs sont très fortes. Cela demande un gros engagement et c’est là que se trouve le problème » a déploré Johanny Koumsongo. Un des soucis que rencontrent les acamistes est le problème de moyens financiers.

Faut-il le dire, l’ACAM vit des cotisations de ses membres. Au vu du nombre important de malades qu’ils visitent, le butin est en deçà des besoins à couvrir. « Il y a des malades qui n’ont rien pour se prendre en charge ou pour s’acheter leurs produits. Nous rencontrons bien souvent ces cas. C’est souvent difficile de les prendre en charge. Les voir sans pouvoir intervenir dans ce sens fait souvent mal » renchérit-il.

Les attentes de l’association

Dans son appellation, l’ACAM semble poser ses actes de bienveillance à l’endroit des fidèles catholiques uniquement, mais cela n’est pas le cas. « L’association s’occupe de tous les malades sans distinction de race, de religion encore moins de niveau social. Peu importe le malade, l’ACAM œuvre pour qu’il ait la guérison » clarifie Johanny Koumsongo. Pour que les activités de l’association puissent toucher leurs cibles, le président propose que les hommes d’église y prêtent plus attention.

« Lorsque les aumôniers et les curés s’impliquent dans une activité donnée, cela donne confiance au membres. » Par ailleurs, l’adhésion des jeunes à l’association lui sera d’un grand renfort car elle est de plus en plus vieillissante. Pour finir, elle invite tous ceux et celles qui interviennent dans le domaine de la santé, à mettre la main à la pâte car, « le travail est difficile certes, mais cela est une preuve de notre foi envers Dieu » a conclu Johanny Koumsongo.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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