Le sieur Edmond Sawadogo, 37 ans vit à Gourcy. Il a comparu ce mercredi 07 décembre à l’audience correctionnelle pour répondre des faits d’usage de faux billets de banque d’une valeur de 325 000 FCFA au préjudice de Mahamoudou Sawadogo. Un délit puni par les articles 254, 255 et 257 du code pénal. Les faits remontent à août 2005. A la barre, le prévenu dans l’instruction du dossier a reconnu les faits à lui reprochés. Comment avez-vous eu et utilisé ces faux billets ? Demande la présidente de la Cour, Pulchérie Sawadogo.

En réponse, Edmond Sawadogo affirme avoir obtenu ces faux billets avec un certain Ali Ouédraogo : « il me les a remis dans une enveloppe, quand j’ai essayé de les dépenser en payant du dolo (la bière locale de mil), la dolotière m’a dit que le billet de 10 000 que j’ai est un faux. Ils m’ont même battu là-bas », explique-t-il en substance à la Cour. « C’est bien, ce qu’ils ont fait », renchérit un juge du siège. Un autre prend le relais et dit : « tu savais que c’était des faux billets mais tu as continué à les utiliser quand même ? tu es courageux et j’espère que tu auras le même courage lorsque le verdict sera prononcé », lui dit-il.

Dans le réquisitoire, le parquet note que le prévenu qui savait qu’il détient par dévers lui, de faux billets a utilisé plusieurs procédés (achats d’essence, de produits de consommation, etc.) pour les convertir en vrais billets de banque. Il affirme que Edmond Sawadogo reconnaît les faits qui constituent une infraction punie par l’article 254 du code pénal qui stipule que quiconque fait usage de faux billets est passible de peines d’emprisonnement.

Le parquet a donc demandé à la Cour de retenir le prévenu dans les liens de la prévention. Il a requis 12 mois d’emprisonnement ferme pour Edmond Sawadogo et ordonné la confiscation des faux billets et leur remise à la BCEAO pour destruction. Dans le verdict ,la Cour condamne Edmond Sawadogo à 6 mois d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende d’un million 300 mille FCFA. Elle ordonne en outre, la confiscation des faux billets et leur restitution à la BCEAO pour être détruit.

Affaire d’abus de confiance : le délibéré au 15 décembre

Boukari Ouédraogo est un mécanicien au secteur n° 25 de Ouagadougou. Il est prévenu d’avoir courant mai 2005 détourné ou dissipé une moto P50 appartenant à Harouna Ouédraogo. Que s’est-il passé concrètement ? La victime a amené son engin pour une révision et informe Boukari Ouédraogo qu’il doit effectuer un déplacement. Pour cela, elle fait venir son oncle qu’elle présente à Boukari Ouédraogo comme étant celui qui va retirer la moto une fois la révision achevée.

Lorsque ce dernier est revenu pour récupérer l’engin, le mécanicien lui fait croire que la réparation n’est pas terminée et qu’il allait essayer la moto. Entre temps, Boukari rentre chez lui avec la moto, et selon son témoignage, c’est au réveil le matin qu’il a constaté que la moto avait disparu.

Pour le parquet, le prévenu a délibérément gardé par dévers lui, la moto et il s’en est suivi un semblant de vol. Or, note le procureur, l’abus de confiance est une infraction que punit l’article 497 du code pénal. Il a requis qu’il plaise à la Cour de condamner Boukari Ouédraogo à 18 mois de prison ferme . Le délibéré a été remis au 15 décembre 2005.

Trois condamnés pour vol, recel et complicité de vol

Trois prévenus de vol, complicité de vol et recel d’objets volés ont comparu à l’audience correctionnelle. Il s’agit respectivement de Hamidou Sana, de Boukari Kanazoé et de Issaka Sana. Ils écopent chacun d’une peine d’emprisonnement. Hamidou Sana, inculpé du vol d’une motocyclette P50 a été reconnu coupable et ira méditer son sort à la MACO pendant 36 mois.

Boukari Kanazoé, 18 ans et serveur au bar Reem doogo au secteur n°28 (Dassasgho) de Ouagadougou est condamné à 18 mois de prison ferme pour complicité de vol. Le receleur, Issaka Sana qui est un repris de justice (il a déjà passé 4 mois en prison pour vol d’un mouton) écope d’une peine de 36 mois de prison ferme . Les faits à eux reprochés remontent à août 2005. La victime gare son engin à l’entrée du bar Reem doogo et y pénètre avec son ami. Quelques instants plus tard, ils ressortent et constatent la disparition de la moto.

Alors, ils se renseignent auprès du « parker » qui dénonce Boukari Kanazoé et Hamidou Sana comme étant les voleurs de la moto. Conduits au commissariat, l’interrogatoire de Hamidou Sana a permis d’établir que celui-ci est bel et bien l’auteur du vol de la moto.

Même si, relève le parquet, « Hamidou a passé son temps au cours de l’audience » à distraire la Cour, nous ne sommes pas tenus de le suivre.

Car, les éléments prouvent que c’est Hamidou Sana, l’auteur du vol et Boukari Kanazoé son complice. Concernant Issaka Sana, le frère aîné de Hamidou, le procureur note que si ce dernier a d’abord refusé de voler la moto (il affirme s’être même emporté contre les deux), il n’en demeure pas moins qu’il a recelé la moto.

« Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? » Demande la présidente de la cour, Pulchérie Sawadogo.

« Rien » répondent Hamidou et Boukari, les bras croisés et la mine froissée. Issaka pour sa part souligne que la prison n’est pas facile : « je demande pardon ». « C’est pas facile et vous acceptez de receler un engin volé ? », réplique la présidente Pulchérie Sawadogo. Après quoi, la Cour a rendu son verdict condamnant les trois prévenus aux peines ci-dessus énoncées.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya