Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter ?

Hassane Baadhio :Je suis écrivain. Et j’ajoute souvent homme de réflexion. Parce que je souhaite que la réflexion soit un référentiel pour nous, les noirs. Ensuite, savant. Remarquez que le mot savant est très peu utilisé en Afrique noire. Je mène un combat pour la visibilité des savants noirs.

Si vous permettez, au cours de l’interview, j’évoquerais les œuvres des savants noirs et chaque lectrice et lecteur sera très ébloui par ces merveilles. Sachez-le d’emblée, ce sont des noirs qui sont à l’avant-garde de la modernité du troisième millénaire. À titre d’exemple, concernant mes travaux de recherches, j’ai révolutionné le système binaire. Avant, on utilisait des points ou traits pour schématiser le binaire. Mes travaux ont permis que nous puissions désormais utiliser les chiffres à la place.

Le système binaire, c’est 16 puissance 4. Ce qui donne 65 536.Avec les chiffres, je le fais passer à 817 817 817 817.Remarquez donc que nous avons quatre colonnes de 817.La somme de 817 fait 16.Alors le système 16 puissances 4 est retrouvé. Puis j’ai utilisé la puissance 4 pour retrouver avec 2 chiffres binaires, pairs et impairs 44440.Là encore, nous avons 16 puissance 4.Enfin,je me penche sur l’appareil qui va remplacer l’ordinateur que j’ai appelé le métaphone. Et le livre qui va remplacer le livre numérique que j’appelle le méta-livre. Voici un bref aperçu de ma modeste personne.

Maintenant, nous allons aborder la partie consacrée à vos prévisions qui, dites-vous se sont réalisées mot pour mot. Alors commençons par le sujet d’actualité sur la guerre d’invasion. Il semble que vous aviez annoncé ce qui se passe actuellement ?

C’est vrai, voici pourquoi je remerciais à travers vous, l’ensemble de la presse. Vous serez indulgente ainsi que vos lecteurs, que je cite certains passages afin de mieux prouver que j’avais prévu les plus grands évènements qui bouleverseront l’humanité entière en ce siècle et millénaire.

Commençons donc par la guerre d’invasion et de domination. Ainsi dans un article publié le 20 juin 2006, j’écrivais : « qui sait si, au premier quart de ce siècle, nous ne serons pas là à vivre les séquelles des guerres de domination et d’invasion ? Une belle opportunité s’offre à l’humanité grâce au règne des minorités pris dans tous ses aspects et contextes. Trouver les espaces nécessaires à l’expression des minorités est un gage de paix, voire une vitalité pour l’expression démocratique ».

Le mot guerre, je l’ai employé au pluriel. En effet, la première guerre qu’il y a eu est celle de la pandémie à coronavirus. La deuxième est donc la guerre d’invasion en Ukraine comme on l’appelle actuellement. En lisant attentivement la partie citée, vous comprendrez les raisons et motivations liées à cette guerre et les facteurs déterminants pour la résolution de celle-ci.

Maintenant que nous sommes en période de guerre, comment entrevoyez-vous la suite ?

Permettez que je prenne le recul et la distance nécessaires en ne comptant pas sur le factuel et l’événementiel pour répondre. Je parle désormais de Tchernobyl politique (à l’image du printemps arabe) concernant les conséquences. Cette guerre va engendrer des conséquences multiples. J’aborde les aspects géopolitiques ici. Tout d’abord, à mon humble avis, nous irons vers une réunification des blocs de l’Est et de l’Ouest.

Puis des Corée du Nord et du Sud. Remarquez que j’ai utilisé les quatre directions : Est, Ouest, Nord et Sud. Ensuite, nous aurons une unification du peuple noir et aussi du peuple arabe. Il y a une logique binaire dans ou pour tout évènement ou/et bouleversement. Petit, moyen ou grand. Je vous parlais tantôt des points ou traits qui schématisent le système binaire.

Dans ce cas d’espèce pour les évènements, nous avons la réunification qui représente le point pair. Et vous avez deux types de zones géographiques. Et vous avez l’unification qui est la matérialisation du point impair. Là aussi, par parité avec deux types de zones. Politiquement, les hommes forts deviendront de plus en plus rares et les régimes forts et dictatoriaux diminueront. Je pense que dès le 2e quart de ce siècle, donc 2026, nous évoluerons vers cette réalité.

Autre secousse, la disparition de l’ONU.L’ONU est totalement métastasée. Elle va rendre l’âme bientôt. Je serais étonné qu’elle survive en 2030 ! Trois issues sont possibles. La première, un Etat membre ou un groupe d’Etats décident de claquer la porte en se retirant pour toujours. Et les autres suivent à la queue leu-leu. La seconde, une initiative de pétition est lancée partout dans le monde entier pour demander de remplacer l’ONU.

Cette initiative pourrait venir des OSC du monde entier et des intellectuels engagés. La pétition pourrait susciter un tel engouement que la mort de l’ONU interviendrait aussi rapidement que possible. La troisième est la synthèse des deux qui peuvent se faire simultanément. À mon avis, dans l’un ou l’autre des cas, l’enthousiasme que l’on constatera rappellera les coups d’Etat qu’on a souvent qualifié de salvateurs.

Très bientôt, nous constaterons la mort du multinationalisme. Et, avec lui, puisqu’il rime avec multinationale, des multinationales. Lentement mais sûrement, nous évoluons vers la suprématie du transnationalisme. Je reviendrais sur ce mot. En attendant, je pense que les organisations internationales de demain auront pour originalité d’être plus participatives et représentatives.

Le schéma pourrait ressembler à celui que j’ai abordé dans vos colonnes dans une tribune intitulée : « Vers une démocratisation des organisations internationales d’Afrique noire ». Enfin, les guerres de demain ne seront plus des guerres territoriales ou/et terrestres. Elles seront des guerres spatiales. Voici, à mon avis, les conséquences du Tchernobyl politique qui se dessine.

Parlons des autres prévisions que vous avez faites. Par laquelle voulez-vous commencer ?

Je venais de vous parler du transnationalisme. En vérité, cela est déjà une réalité. J’ai lu un article (économique) quand Facebook a voulu créer sa monnaie numérique. L’auteur a clairement fait le lien entre cette monnaie numérique et le transnationalisme. Moi, j’ai clairement utilisé ce mot en lien direct avec la monnaie numérique, des années avant à peine quand la première monnaie numérique a été officiellement créée. Permettez encore une fois que je lise des passages afin que vous compreniez les enjeux des bouleversements de cette humanité.

Puisqu’historiquement, j’ai toujours fait le lien entre la guerre des monnaies et les monnaies numériques, je voudrais commencer par vous dire que j’ai été le premier au monde à écrire noir sur blanc l’expression « guerre des monnaies ».Quand cela est devenu une réalité, la presse mondiale en parlait quotidiennement au point d’attribuer la paternité à quelqu’un d’autre. Encore une fois, grâce à la presse, je peux aisément apporter des preuves.

Et pour la guerre des monnaies, la voici. Quand Obama fût élu la première fois, j’ai commencé à rédiger un article qui est paru sous forme de lettre ouverte afin d’annoncer les crises transitionnelles qui sont aussi des clés. Pour la guerre des monnaies, j’écrivais : « Afin que ce rêve triomphal( ?) se réalise, prenons toutefois garde par esprit de lucidité intellectuelle, à ce que, les prochaines guerres mondiales ne soient la guerre des guerres des monnaies. Rétrospectivement, les récentes crises pourraient n’en être qu’un épiphénomène : la crise des intelligences ne doit pas surgir ni dominer ».

En 2010, j’ajoutais : « Voici désormais venue, au carrefour de tant de civilisations millénaires, l’ère de la civilisation monétaire. Ou plus exactement de la civilisation numérico-monétaire. Qui sait si dans cent ans,nos pièces de monnaies ne disparaitront pas au profit de la monnaie numérique ?Cette transition numérico-monétaire n’a-t-elle pas déjà commencé ?Espérons que cette longue marche transitionnelle peut ou pourra aboutir à l’heureuse naissance de la (future) monnaie unique planétaire.

Qui pourrait, afin de ne pas faire de jaloux, s’appeler homos en référence à l’humain. Une monnaie virtuelle et /ou numérique ». Demain, quand la monnaie virtuelle ou numérique se popularisera, on se rendra compte, que ce qu’on nomme aujourd’hui « guerre des monnaies » n’est rien d’autre qu’une guerre des transnationalités. Ni plus ni moins, l’identité conquérante (et la victoire de l’humain sur l’humain) n’est plus le nationalisme mais le transnationalisme.

Avantage, ladite monnaie virtuelle que le virtuel électronique a devancé pourrait cimenter les identités transnationales comme l’internet a réussi ce pari ». Ces dernières années quand Facebook a voulu créer sa monnaie numérique, j’ai lu un article dont voici un extrait : « Le développement des monnaies transnationales…Comme nous l’avions évoqué à l’occasion de notre article sur Libra, le projet Blockchain mené par Facebook, des entreprises commencent à développer de monnaies transnationales qui pourraient conduire au développement de nouveaux modèles économiques ».

Je n’ai pas besoin d’ajouter un commentaire. Vous le constatez de vous-mêmes, j’avais prédit cela. J’ai aussi abordé la thématique sur les monnaies numériques dès les débuts. En insistant pour que l’Afrique noire y participe. « Pour ne pas rester en marge de ce combat, l’Afrique noire pourrait s’investir intellectuellement en organisant un sommet mondial sur la thématique : « Monnaies émergentes, identités des transferts numérico-monétaires et problématiques des régulations ». La thématique est dans sa globalité d’actualité depuis ces trois dernières années ! Les monnaies numériques pèsent $ 5000 milliards actuellement.

Donc, l’équivalent de deux années du PIB de toute l’Afrique noire réunie. Et si on additionne les budgets de tous les Etats d’Afrique noire réunis et qu’ils font $500, nous avons dix ans ou une décennie de ces budgets ! Si j’étais un asiatique ou un occidental, le monde entier aurait su que je suis le père des monnaies numériques. Les Noirs n’aiment pas se valoriser. Ils aiment se plaindre éternellement sans réellement combattre. Cet exemple prouve que les Noirs ont tout pour ne pas dépendre des autres. Mais personne ne s’intéresse aux porteurs d’idées. Les autres ont vite et longtemps compris que ce sont les idées qui créent les richesses. Quant à nous, nous pataugeons dans l’inconnu.

Vous avez insisté lors d’une interview sur l’art astral. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Effectivement, maintenant que la première œuvre d’art ira dans l’espace à la fin de cette année et que cette œuvre est réalisée par trois plasticiens noirs, je vais vous expliquer pourquoi j’insistais. Dans l’interview, voici mes propos : « J’ai toujours souhaité que les Africains s’investissent dans l’art, pas dans celui portant sur notre planète terre, mais sur l’art astral. Ce serait le jackpot assuré pour nous, Africains, d’investir dans l’art astral ».

C’était une dimension analytique qui manquait mais qui vient confirmer avec certitude désormais que la race noire évoluera désormais positivement. Les conséquences seront très positives pour l’Humanité. Je pense que dès le deuxième quart de ce siècle, il y aura la plus grande révolution d’art de l’humanité. Simultanément de tous les arts et sur toute la planète. Nous entrerons dans un bouillonnement artistique, culturel et scientifique planétaire. J’attendais impatiemment cette confirmation fut-elle tacite. En même temps, nous entrons, dans un nouvel ordre mondial.

En vérité, la pandémie à coronavirus aura été le détonateur sacré de ce nouvel ordre mondial. On devait assister à l’impuissance des nations avant de voir naître ce nouvel ordre. Lisez mes prédictions à ce sujet : « De nouvelles formulations juridiques pour un ordre nouveau qui déjà se dessine s’approprieront la marche de l’humanité. À l’imprévisibilité des climats et saisons, succèdera l’impuissance des nations …et peut-être sait-on jamais, folie humaine oblige, l’impuissance des notions intellectuelles et universelles…Quelles futures solutions ? Maintenant que « la guerre des monnaies » a débuté, nous devons tous la gagner. Le vin bonifié est tiré, à la guerre comme à la guerre, il faut le boire. Vivement que les calamités ne souillent pas nos eaux de source limpide comme l’intelligence humaine est limpide ».

Quand la pandémie à coronavirus est apparue, c’est l’humanité entière qui a constaté l’impuissance des nations. Aujourd’hui, quasiment, c’est l’impuissance des nations qui se fait voir avec cette guerre en Ukraine. Au surplus, nous sommes face à l’impuissance des notions intellectuelles et universelles dont je parlais plus haut.
Voici donc quelques aspects de mes prévisions que je voulais partager avec le grand public à travers votre média. J’en ai fait d’autres mais je ne peux pas m’étaler sur toutes.

Quel est votre dernier mot ?

Je mène un véritable combat pour la valorisation et la dignité de la race noire. Beaucoup de Noirs ne savent pas que le père d’internet est un Noir et que ce sont des Noirs qui ont sauvé l’humanité de la pandémie du covid-19. Je demande aux Noirs du monde entier de valoriser et d’applaudir leurs savants et scientifiques. À commencer par celles et ceux qui ont sauvé l’humanité durant cette pandémie. On ne parlera jamais d’eux. Celui qui a révolutionné internet et qui en est considéré comme le père est un nigérian né au Nigéria avant d’aller aux USA : Philip Emeagwalli. La femme qui a mis au point le GPS est une Américaine noire nommée Gladys West.

L’ordinateur portable existe grâce au noir américain Mark Dean. Et pour la visio-conférence, c’est l’Américaine noire Marian Croak. Le téléphone portable, Android et autres smartphones, sont l’œuvre du génie scientifique Henry Sampson, un Américain noir. Je suis triste de constater que les Noirs ne connaissent pas leurs noms mais connaissent par cœur les noms des joueurs de deuxième division des championnats européens.

Aucune rue, aucun mausolée, aucune reconnaissance. J’ai trouvé cela tellement indigne de la race noire que j’ai pris deux initiatives majeures. En lançant deux pétitions pour valoriser la race noire. La première s’intitule pétition pour la dignité scientifique de la race noire ; la deuxième, une pétition-plaidoyer pour le premier Congrès mondial des savants et scientifiques noirs. Mais aussi en menant d’autres combats qu’on pourrait aborder dans une autre interview car il y a tellement à dire.

Un seul exemple afin d’interpeller et sensibiliser. Le Cameroun a organisé la CAN 2021 pour un budget de 2 000 milliards FCFA. Soit l’équivalent de $ 4 milliards. Des étudiants Camerounais ont fabriqué une voiture électrique. D’autres étudiants noirs Ougandais aussi. La voiture électrique Tesla aux USA a été cotée à $1000 milliards à la bourse toujours aux USA. La division de 1000 par 4 donne 250.Voici donc, des réalités.

La marque Tesla pèse l’équivalent de 250 années de CAN ou deux siècles et demi ou un quart de millénaire ! En clair, avec les 1000 milliards $, le Cameroun pouvait organiser année après année pendant 250 années successives une CAN !
Et si je vous disais que les 2000 milliards FCFA pour la CAN, c’est l’équivalent d’une et une seule minute du volume d’échanges quotidien des devises à la bourse ! $ 6 600milliards sont échangés en termes d’échanges de devises chaque jour. Cette somme annuelle (x 365 jours) et divisée par le PIB de toute l’Afrique noire réunie qui est peu ou prou de $ 2500 milliards donne 963,6 années.

Donc 9 siècles et demi. Enfin, le PIB mondial aujourd’hui est de $100 000 milliards. Divisons par celui de toute l’Afrique noire, il donne 40.C’est à dire que le PIB d’une seule année à l’échelle mondiale est l’équivalent de 40 années du PIB de toute l’Afrique subsaharienne. Voici des chiffres inédits sur le retard de l’Afrique noire. Les droits scientifiques en tant que droits humains permettent de nous battre pour que les choses changent et bougent.

C’est nous simplement qui ne savons pas nous battre. Et peut-être même que ne voulons pas réellement nous battre. Pire, nous n’aimons ni valoriser, ni sanctionner. Nous ne sommes que patriotes dans nos égoïsmes. La race noire a suffisamment été piétinée, humiliée, bafouée, qu’il faut, impérativement un sursaut de tous les Noirs de la planète afin de laver notre honneur souillé depuis des siècles. Soyons patriotes et non plus égoïstes comme nous l’avons suffisamment été. Ce n’est plus seulement que nous avons rendez-vous avec l’histoire, mais désormais, l’histoire a rendez-vous positivement avec nous : race noire.

La race noire émerveillera l’humanité entière. Et les noirs seront les premiers surpris ! Armons-nous de positivité et de combativité.
Si mes prévisions se sont réalisées mot pour mot concernant les grands évènements qui ont bouleversé l’humanité, celles et ceux qui me lisent souvent savent que je ne cesse de dire et d’écrire que l’heure de gloire de la race noire a sonné. Comme dirait le poète : Il est minuit : les clairons annoncent la victoire.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net