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Initiative paix au Sahel : Le Dr Poussi Sawadogo vante les valeurs du « Kéoogo »

Publié le samedi 19 mars 2022 à 22h30min

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Initiative paix au Sahel : Le Dr Poussi Sawadogo vante les valeurs du « Kéoogo »

Dans le cadre de l’atelier de réflexion de l’Initiative paix au Sahel, qui s’est déroulé du 14 au 18 mars 2022 à Ouagadougou, le Busum Kéoogo-naaba Koobo, Dr Poussi Sawadogo, a été invité à partager son expérience dans la construction de la paix et de la cohésion sociale. Il a, pour ce faire, vanté les valeurs du « Kéoogo », qui est un camp d’initiation aux valeurs traditionnelles. Ce cadre d’échanges a connu la participation d’acteurs œuvrant dans le domaine humanitaire dans les zones en proie aux attaques terroristes au Burkina Faso.

« L’Initiative paix au Sahel est une bonne contribution à la paix et à la cohésion sociale », de l’avis du Busm Kéoogo-naaba Koobo, Dr Poussi Sawadogo. Selon lui, il faut donc travailler pour qu’il y ait un rapprochement entre les acteurs afin d’éviter des désagréments sur le terrain. Dans cet ordre d’idées, il dira que « cette prise de contact nous permet de voir comment mutualiser nos expériences ».

A l’en croire, aucun acteur ne peut prétendre restaurer la paix et la cohésion sociales seul. « C’est une initiative complémentaire car une seule personne ne peut pas résoudre tous les problèmes du Burkina Faso. Il faut qu’il y ait une diversité d’acteurs pour que, de façon synergique, chacun puisse mener normalement sa mission pour éviter de se piétiner ou de dupliquer des choses qui vont avoir des incidences significatives sur la vie des communautés. Nous devons travailler à aider les communautés à se prendre en charge », préconise Dr Poussi Sawadogo.

Le Busm Kéoogo-naaba Koobo, Dr Poussi Sawadogo.

Dans le processus de construction de la paix et du développement, le Busm Kéoogo-naaba Koobo affirme avoir travaillé sur des initiatives pour renforcer des communautés en vue de leur auto-prise en charge en matière de paix et de gestion des conflits. A cet effet, il dit expérimenter l’activation des valeurs du « kéoogo » qui est un camp d’initiation aux valeurs traditionnelles à travers les contes, les proverbes et l’histoire même de la zone de Boussouma.

Selon l’enseignant-chercheur, l’objectif recherché est de sensibiliser les communautés à la gestion des conflits à travers des mécanismes traditionnels tels que la parenté à plaisanterie, le recours aux rites et aux collèges de sages, etc. Il a rappelé que le « Kéoogo » est une université traditionnelle, un espace d’apprentissage traditionnel qui n’a pas de frontières parce qu’il commence de la naissance jusqu’à la mort. Contrairement à l’éducation classique où la connaissance est directement transmise, à l’école du « Kéoogo », les enseignants ont pour vocation d’inculquer d’abord les bonnes pratiques (bons comportements) à l’apprenant, pour ensuite lui donner un métier dans lequel il se spécialisera. Enfin, au regard de son comportement, il pourra bénéficier de certaines connaissances dites sacrées.

Les participants à la conférence de l’Initiative paix au Sahel.

Un adage africain dit que « si les hommes ont pu se réunir au marché sans aucun conflit, c’est que les femmes ont su taire certaines choses ». Cela pour signifier que la restauration de la paix nécessite la prise en compte des femmes.

Toujours dans l’élan de lutte pour le retour de la paix dans les milieux fortement touchés par les actes terroristes, Dr Poussi Sawadogo est parvenu à réaliser, avec l’aide de partenaires financiers, un champ de la paix animé à la fois par des femmes déplacées internes originaires de la localité et des femmes de la communauté hôte (une centaine), pour les amener à travailler ensemble. De ses explications, on retient que ce champ est désormais « un espace holistique de culture de la citoyenneté, de production économique, un espace politique pour penser la gouvernance locale ».

Le Busm Kéoogo-naaba Koobo reste convaincu que là où la contribution des femmes, leur leadership et leur vision ne sont pas pris en compte, il y aura toujours des failles car, dit-il, « les femmes sont à la fois actrices de paix mais aussi actrices de conflits ». II invite donc les hommes à les associer dans la gestion de la cité, en leur confiant des tâches.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 mars 2022 à 01:41, par Mechtilde Guirma En réponse à : Initiative paix au Sahel : Le Dr Poussi Sawadogo vante les valeurs du « Kéoogo »

    Naaba, ii kabr-kabr ! Kato ! Yamb da bé yei ti mam wess wa baaga, hal sê maan yum pistan tonré, ti néba toou mam n’kans mam raado ti n’siki. Excellence, m’kantiss bé tinga, Wend la saamdamb yiinga, wenna kaos yam y zaorin wan, tii nif yan ii gomda yondo, la ii tik bika.

    Je veux exprimer ma joie par là encore une fois de plus que tout compte fait, qu’à côté de l’émergence de la jeune junte militaire que j’ai qualifié d’enfants de vieux, il y ait également de jeunes rois Fils de vieux. Ma joie est totale et immense au point même que je reste interloquée. En effet qui l’eût cru ! Et que puis-je ajouter ? Si ce n’est « qu’intégrer cette tradition du Kéogo » dans le système scolaire dès le primaire. Cependant une question : Kéogo sans Bongo, que peut-il bien signifier ? Bien entendu c’est la question de l’opération tant critiquée voire décriée comme « Mutilation génitale » surtout chez les femmes. Et quel est le problème ? Tout simplement parce souvent elle est mal faite, surtout à la sauvette compte tenu de l’interdiction. Et pourtant ! Deux facteurs importants à souligner :

    - Quand on parle de changement de sexe, le terme « mutilation génitale » est occulté du fait de la haute technicité médicale et sa composante médicamenteuse à ingurgiter ou à recevoir par injection, oh ! Combien compliqué. Loin de moi le désir de critiquer la liberté des gens de vouloir changer de nature ou de genre ( « qui suis-je moi pour le faire ? ou les juger ? » : ce qu veut dire en moré Yam yel bé né Wendé)
    - Dans le cas du Bongo, chez les Mossé, c’est quelques organes coupés qui ne changent rien à la nature de la personne (femme ou homme), ni à la fonctionnalité du sexe. Il n’y a pas d’injection pour inverser cette nature ou tendance).
    - Les effets psychologiques sont énormes et très bons. D’abord la fierté d’être ce qu’on est (je ne peux le décrire ici, ce sera long, du reste d’ailleurs je l’ai déjà fait) : garçon sous le parrainage d’un ancêtre qui garantit la survit de la famille voire le peuple. Fille, qui comble les vœux des parents de nouer des alliances nécessaires à la solidarité face à l’adversité de la vie et aux vicissitudes du temps. En un mot, une expérience de génération en génération, dans laquelle se lit l’histoire du Peuple dont la dynamique est la culture. Une culture de vie et des droits toutes choses qui garantissent la cohésion sociale :

    « A cet effet, il dit expérimenter l’activation des valeurs du « kéoogo » qui est un camp d’initiation aux valeurs traditionnelles à travers les contes, les proverbes et l’histoire même de la zone de Boussouma. »

    -  Et moi j’ajoute que l’homme n’est pas grégaire, mais bien communautaire.

    « Il faut qu’il y ait une diversité d’acteurs pour que, de façon synergique, chacun puisse mener normalement sa mission pour éviter de se piétiner ou de dupliquer des choses qui vont avoir des incidences significatives sur la vie des communautés ».

    Encore une fois, merci Naaba

  • Le 20 mars 2022 à 07:37, par TANGA En réponse à : Initiative paix au Sahel : Le Dr Poussi Sawadogo vante les valeurs du « Kéoogo »

    Et qui a dit que les traditionalistes ne faisaient rien pour le retour de la paix dans notre pays ?
    Il fallait ça pour que beaucoup le sachent. Maintenant des initiatives de ce genre doivent êtres expliquée au niveau de tous les médias pour qu’une plus large partie du peuple le sache car comme chacun sait, internet, lefaso.net, tout le monde ne sait pas ce que c’est ou ne peut pas y voir des infos.

  • Le 20 mars 2022 à 09:42, par Man’la rogmika En réponse à : Initiative paix au Sahel : Le Dr Poussi Sawadogo vante les valeurs du « Kéoogo »

    Merci Dr Poussi Sawadogo, il faut un retour franc à nos sources ancestrales. Rejeter les religions importées qui aliènent nos populations. Je plains surtout nos intellectuels brouettes et bornés qui courent toujours vers ces religions importées qui se sont implantées chez nous par la cravache et autres subterfuges. Toutes choses anti-droits de l’homme. Nos parents qui n’ont jamais connu aucune religion importée, je ne m’imaginent pas qu’ils agonisent actuellement à l’enfer. Pourquoi seraient-ils à l’enfer ? Parce qu’ils n’ont pas connu le catholicisme ou l’islamisme ? Allez-vous en avec vos mensonges éhontées.Laissez nos populations en paix : Messieurs les cheik et autres prêtrailles et surtout les obscurantistes adeptes de Luther.

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