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Migration Burkina Faso-Côte d’Ivoire : Les ménages ruraux plus enclins au départ que ceux issus des zones urbaines

Publié le dimanche 6 mars 2022 à 21h00min

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Migration Burkina Faso-Côte d’Ivoire : Les ménages ruraux plus enclins au départ que ceux issus des zones urbaines

L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a présenté les résultats d’une étude sur le corridor Burkina Faso - Côte d’Ivoire à l’Association des journalistes et communicateurs en Population et développement (AJC/PD). Cette étude s’inscrit dans le cadre de son projet Migration pour le développement et l’égalité (MIDEQ). La rencontre a eu lieu le vendredi 4 mars 2022.

L’enquête quantitative a été menée auprès des ménages sur les migrations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. 3 841 ménages ont été enquêtés. Parmi ces ménages, il y ceux ayant une expérience migratoire (1 857), contre 1 984 qui n’en ont aucune expérience.

Les enfants ont été pris en compte : 8 518 enfants de 5 à 17 ans ont été recensés dans les familles. 682 d’entre eux ont au moins un parent biologique en Côte d’Ivoire. Quatre régions ont été concernées par l’enquête : le Centre (Ouagadougou), le Centre-Ouest (Koudougou), le Centre-Est (Tenkodogo) et les Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso). L’Est et le Nord n’ont pas été pris en compte à cause de l’insécurité.

Selon les membres du MIDEQ, les données recueillies peuvent aider les journalistes qui souhaitent traiter les sujets sur la migration.

Les quatre régions citées sont des zones riches en flux migratoires du Burkina vers la Côte d’Ivoire. Par rapport à la perception de l’immigration au sein des ménages, 62,9 % issus du milieu rural pensent qu’elle améliore leurs conditions de vie. Dans le milieu urbain, ils sont 44,7 % qui apprécient positivement la migration. 6,8 % des ménages estiment que partir en Côte d’Ivoire détériore la situation économique.

Au niveau des ménages qui ont déjà vécu une expérience migratoire, 68,4% pensent que cela améliore les conditions de vie, contre 60,0% chez ceux qui sont sans expérience. Dans 78,4% des ménages, personne ne souhaite migrer. Dans 89,7% des ménages sans expérience de migration, aucun membre n’envisage de migrer, contre 69,9% dans les familles avec une expérience migratoire.

Hubert Bonayi Dabiré a expliqué que d’autres recherches plus approfondies seront réalisées pour introduire certaines thématiques qui ne se retrouvent pas dans cette enquête.

La Côte d’Ivoire n’est plus un eldorado

Il faut noter que la Côte d’Ivoire est le plus ancien couloir de migration du Burkina Faso. Pour l’instant, il n’existe pas de réponse ferme sur la tendance des flux de migration entre les deux pays. Cependant, il a été noté que dans la région du Sud-Ouest, le nombre de personnes migrant en Côte d’Ivoire est en baisse. Selon Hubert Bonayi Dabiré, coordonnateur du MIDEQ, c’est généralement la migration entre l’Afrique et l’Europe (sud-nord) qui attire le plus de candidats.

Pourtant, la migration sud-sud, comme c’est le cas pour le Burkina et la Côte d’Ivoire, a des flux plus importants. Il a expliqué que la Côte d’Ivoire n’est plus considérée comme un eldorado. Ce changement de paradigme est dû au fait qu’il y a désormais d’autres couloirs de migration plus attirants mais contraignants, tels que l’Italie, le Ghana, les USA, les pays du Golf, etc.

Les journalistes présents à la présentation des résultats de l’enquête.

L’enquête a été menée par Hubert Bonayi Dabiré, Gabriel Sangli, Marc Méda, Alexandra Tapsoba, Mahamady Ouédraogo, Bakary Ouattara, Issaka Anabebou et Komi Azianu. Le projet Migration pour le développement et l’égalité regroupe des experts de treize Etats européens, américains, asiatiques et africains. Son but est de répondre au défi du développement durable. Cela, en s’assurant que la migration sud-sud, au lieu d’augmenter les inégalités, puisse contribuer au développement des Etats.

Tous les résultats de cette enquête sont disponibles ici, veuillez cliquez

Samirah Bationo
Lefaso.net

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