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Bobo-Dioulasso : Des producteurs de coton dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

Publié le samedi 26 février 2022 à 11h31min

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Bobo-Dioulasso : Des producteurs de coton dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

Environ 1 290 000 000 de francs CFA, c’est le montant total des détournements faits au sein de la faîtière des producteurs de coton du Burkina. Face à la presse ce vendredi 25 février 2022, ces cotonculteurs invitent les autorités du pays à commanditer un audit au sein de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et au niveau de ses démembrements pour s’assurer de la bonne gestion des ressources.

Ainsi, face aux professionnels de médias, ces producteurs de coton ont dénoncé une « gestion opaque, mafieuse et clanique des ressources financières au sein de leur faîtière qu’est l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina ». Selon eux, le devoir de sauvegarde et de promotion de la production cotonnière au Burkina Faso doit interpeller tout le monde en cette période de crise que traverse la filière.

A en croire le porte-parole des conférenciers, Casimir Gnoumou, cette situation est née depuis 2014, avec l’ancien conseil de Karim Traoré. « Depuis 2014, les producteurs de coton avaient dénoncé la gestion opaque, mafieuse et clanique des ressources financières issues de la récupération des cinq francs par kilogramme et par cotonculteur. Cette récupération n’avait pas fait l’unanimité en son temps, car la majorité craignait la gestion de leurs fonds. Leurs craintes se sont fondées car Karim Traoré et son conseil de gestion avaient mis en place un plan pour s’accaparer et se distribuer les ressources des cotonculteurs », a-t-il déploré.

Les producteurs de coton face à la presse, dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

Ils affirment avoir plusieurs fois interpellé le conseil de gestion et l’opinion nationale à travers des marches, des conférences de presse. C’est ainsi qu’un audit commandité par l’ASCE-LC avait permis l’incarcération de Karim Traoré pour une période de six mois. Cependant, la justice n’arrivant pas à faire la lumière sur le jugement de ce dernier, les producteurs de coton ont saisi cette rencontre aussi pour manifester et revendiquer que justice soit faite. Pour les conférenciers, malheureusement, ce sont les mêmes manœuvres qui ont été constatés avec le conseil d’après Karim Traoré.

Selon eux, les membres de ce conseil de gestion se sont octroyé des crédits qui sont jusque-là restés impayés. Et le montant total des détournements s’élève à 1 290 918 419 francs CFA. C’est pourquoi, ils estiment qu’il est impératif de commanditer un nouvel audit sur l’UNPCB et au niveau de ses démembrements, pour s’assurer de la bonne gestion des ressources des producteurs durant le mandat qui vient de s’achever, celui de Bihoun Bambou (2017-2021). « Les membres du conseil de gestion de l’UNPCB, au cours de leur mandat, se sont octroyé des crédits qui sont restés jusqu’à nos jours impayés. Ils en ont également octroyé à certains producteurs de la base qui sont des complices », ont-ils expliqué.

Casimir Gnoumou (au milieu) invite les autorités du pays à s’impliquer dans la gestion de cette crise, pour la relance de la filière coton

Ils ont par ailleurs demandé le remboursement de la somme de 1 290 918 419 francs CFA car, disent-ils, cela a bloqué les producteurs de pouvoir bénéficier des tracteurs subventionnés de la SONATER. Cela « a impacté fortement la production cotonnière depuis 2014 à nos jours ». Les conférenciers ont ajouté qu’il est impératif, pour relancer la production du coton et favoriser le retour de la confiance entre tous les producteurs, de réaliser un audit dans les provinces des Balés, du Houet, du Kénédougou, du Mouhoun, la Leraba, le Tuy, la Kossi, les Banwa ainsi qu’à l’UNPCB. Ils sont convaincus que cet audit va permettre de comprendre la situation actuelle. Ils invitent également les nouvelles autorités du pays à s’impliquer dans la gestion de cette crise, afin de donner de l’espoir aux producteurs et de favoriser aussi la relance de la production cotonnière au Burkina Faso.

Le mandat du conseil actuel étant à terme, il est prévu donc des élections au niveau local et national. Ces conférenciers disent soupçonner l’implication de certaines sociétés cotonnières qui manœuvrent pour installer un conseil de gestion « insusceptibles » de défendre les intérêts moraux et matériels des producteurs. C’est pourquoi, ils affirment leur détermination à tout mettre en œuvre pour empêcher ce qu’ils qualifient de manipulation et de traîtrise.

Dans leur déclaration, ils notent qu’il est plausible que pour les élections en cours, le conseil de gestion sortant ait partagé la somme de deux cent millions de FCFA dans le but de battre campagne en complicité avec la cellule technique. C’est pourquoi, ils disent avoir pris leur responsabilité en décidant de mettre en place un comité ad hoc dans le but de rétablir la confiance entre l’ensemble des cotonculteurs et de relancer la filière coton au Burkina Faso. Qu’à cela ne tienne, ils annoncent la suspension des élections prévues pour le lundi 28 février prochain.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2022 à 13:13, par Tig-Re En réponse à : Bobo-Dioulasso : Des producteurs de coton dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

    Avez-vous déposé une plainte, si oui attendez les résultats de l’enquete. Pas besoin de faire une conférence de presse. Toutes ces conférences de presse ne font qu’agraver la défiance des population et installe un climat malsain.

  • Le 25 février 2022 à 14:28, par Kouda En réponse à : Bobo-Dioulasso : Des producteurs de coton dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

    Je suis d’accord avec l’intervenant Tig-Re. Vous n’avez pas besoin de nous rabâcher les oreilles avec vos soupçons de malversations. Vous êtes des adultes, responsables, connaissant entièrement leurs droits et devoirs, alors estez en justice les présumés coupables de vos accusations et c’est fini. Vous rendrez ainsi un immense service à la Nation.
    Régulièrement, il y a des batailles de chiffonniers autour et dans les associations de cotonculteurs. Vous finissez par lasser et énerver les gens. La justice est indépendante et elle veut acquérir dans les faits, construire et conserver son indépendance, alors saisissez-la et vous serez servis. Vous gaspillez les ressources rares et insuffisantes que le Gouvernement du Burkina Faso met à votre disposition. Grandissez une fois au moins.

  • Le 25 février 2022 à 17:09, par Mogo En réponse à : Bobo-Dioulasso : Des producteurs de coton dénoncent des malversations au sein de leur faîtière

    Ce Gnoumou Casimir est un vrai comploteur. On le connaît comme n’étant pas un bon producteur de coton. Il utilise les résultats de ses cousins pour dire qu’il est producteur de coton. Il a été battu loyalement dans son département qui est Yaho. Il pensait utiliser la politique pour se hisser à la tête de l’UNPCB car il chantait partout qu’il est du MPP. Comme l’a dit un internaute, qu’il dépose une plainte et le Procureur va trancher. Les élections se déroulent dans la serenité. Pour preuve, le président sortant, Bihoun Bambou, a été battu dans sa province, le Tuy et il ne s’est pas plaint. Ces gens qui organisent des conférences de presse ne peuvent pas mobiliser les producteurs sur le terrain. Les nouvelles autorités doivent se méfier de ces personnes là

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