Quand la population a demandé au candidat Blaise Compaoré de « reveiller » ou sauver cette société, il a répondu à cette question sans ambages.

Pour lui, il est inadmissible pour une société comme SN SOSUCO qui exporte du sucre jusqu’en Europe d’être toujours dans des crises financières. En effet, la société éprouve des difficultés à se mettre sur les rails malgré les milliards injectés par les principaux actionnaires durant ces dernières campagnes. Il semble que l’actionnaire principal commençait à s’essouffler. Pour lui, les fonds injectés à la SN SOSUCO durant ces derniers temps, n’avaient véritablement pas changé la physionomie de la situation. Depuis quelques campagnes déjà, la société a du mal à assurer un déroulement continu des campagnes.

Ces campagnes sont affectées par des arrêts fréquents de l’usine dû à des ruptures de canne ou à de multiples pannes d’engins et à bien d’autres raisons. Les ouvriers se sont vu retirer plusieurs avantages pour sauver la société. Bref ! nonobstant tous les efforts déployés par l’Etat pour lutter contre la fraude dans l’exportation du sucre, et les efforts consentis par les travailleurs, le naufrage continue.

Un audit serait à l’origine

Selon ce qui nous est parvenu, tout est parti d’une lettre d’explication adressée par la Direction du Groupe IPS (principal actionnaire de la SN SOSUCO) basée à Abidjan (RCI) au Directeur du Complexe sucrier Jean Lubrani et cinq Directeurs de département de la SN SOSUCO (culture, mécanisation, industriel, approvisionnement, achats, gestion stocks et enfin ressources humaines). Déjà il y a à peine deux semaines, la situation était devenue tendue entre certains cadres de la boîte et le Directeur Financier et Comptable (DFC) Monsieur Esposito.

D’ailleurs l’accès à la SN SOSUCO avait été interdit à ce dernier par les délégués du personnel. Dans la journée du 08 novembre 2005 même, il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour sortir monsieur Esposito des mailles des délégués du personnel amassés devant sa porte pour définitivement en découdre avec lui. Comme il l’a été dit plus haut, semble t-il que suite a plusieurs apports financiers (qui se chiffre à des milliards) du principal actionnaire Aiglemon (site de résidence en France du réseau Agakan) pour donner un nouvel élan à la boîte, la situation financière de la SN SOSUCO ne s’est pourtant pas véritablement pas améliorée.

Alors c’est ainsi que IPS commandita un audit pour mieux comprendre la gestion de cette sucrerie. Le rapport de cet audit a révélé une mauvaise gestion de la SN SOSUCO. Pour mieux comprendre certains disfonctionnements ou malversations, IPS notamment son Directeur adjoint adressa une lettre d’explication individuelle au Directeur du Complexe Jean Lubrani et plus 5 autres Directeurs de Département (culture, industrielle, Approvisionnement, Achats, et gestion des Stocks ; et Ressources humaines).

Les lettres d’explications

Chacun des responsables six mis sur le banc des accusés s’exécuta. Mais le Directeur adjoint de IPS à Abidjan jugea le contenu de chacune de ces lettres d’explications lacuneux . A cet égard, il demanda de nouveau à chacun de reprendre sa lettre avec cette fois-ci plus d’information. Voilà que cette demande d’explication est mal accueillie par les six responsables. Aussitôt une tension déjà existante au sein de la maison se ravive. Les « six » se demandent alors de quoi s’agit-il ? Qui de la maison (SN SOSUCO) est la taupe dans cette affaire qui prend une autre tournure ? Il fallait dans tous les cas répondre.

La goutte d’eau qui a fait débordé le vase

Après plusieurs tractations, les « six » décidèrent de répondre d’une seul voix. C’est ainsi qu’une lettre commune d’une page fut écrite par les « six » ou aux noms des « six » et acheminée au Directeur adjoint de IPS. Après réception de cette lettre, celui-ci se déplaça spécialement au Burkina Faso. Une rencontre eu lieu à ce sujet à la SN SUSUCO où paraît il les débats ont été houleux et ont permis de faire une certaine lumière. Du reste, il semble qu’au sortir de cette rencontre, pour toujours arranger la situation, il a été encore permis ou demandé aux « six » de reprendre chacun en ce qui le concerne sa lettre d’explication. Selon des sources, il paraîtrait que certains des Directeurs « six » se sont exécutés.

Les choses vont plus vite

Des mêmes sources d’informations, mardi 15 novembre 2005 dans la soirée IPS appelle d’Abidjan pour rappeler que la date limite de réception des lettre s d’explication est prévue pour 18 heures.

Mercredi 16 novembre 2005 un émissaire d’IPS débarque à Banfora via Ouagadougou. Il convoque individuellement le Directeur adjoint du complexe et certains des « six » ; c’est la sanction disciplinaire qui tombe. Le Directeur du complexe, le Directeur de l’approvisionnement, achats et gestion des stocks Alassane Traoré et monsieur Yaya Sangaré sont licenciés. Le Directeur de la mécanisation Ardjouma Coulibali, le Directeur de l’Industrie Ali Hébié et le Directeur de la Culture Adrien Bako ont chacun reçu une lettre d’avertissement.

Que reproche t-on à Esposito ?

Il semble que les délégués du personnel reproche au Directeur Financier et Compatble, monsieur Esposito de nationalité espagnole, d’avoir trop de mépris envers les travailleurs de la SN SOSUCO. On lui reproche également de semer la division entre les travailleurs pour avoir accordé unilatéralement des primes à ceux relevant directement de son département. Toujours selon les délégués, il serait à l’origine de la suppression de certains avantages accordés aux travailleurs surtout de certains crédits. Il signaler que Esposito a repris du service à SN SOSUCO après le passage de l’émissaire de IPS qui a été dépêché à Banfora.

Au dernières nouvelles, un nouveau Directeur du complexe sucrier a été nommé. Il s’agit de Michel Goffe qui a été présenté au comité de direction et aux responsables du personnel. Agé de 60 ans et de nationalité belge, il serait en provenance du Congo où il serait en fin de contrat.

Mamadou YERE (yeremama@yahoo.fr)
AIB/Banfora

Sidwaya