Venus à Dori pour la composition des examens de fin d’année, les élèves de la province de l’Oudalan ont été conviés à ce thé-débat aux côtés de ressortissants et de représentants des associations scolaires de ladite province. La causerie a porté sur le thème « Mécanismes endogènes de gestion de conflits : alliance ou parenté à plaisanterie, source de prévention et de résolution de conflits ». C’est le lycée provincial de Dori qui a servi de cadre à la tenue de la rencontre. Assis sur des nattes ou des tables-bancs, les élèves ont prêté une oreille attentive aux mots du communicateur du jour, Boureima Barry, attaché d’éducation au lycée provincial de Dori.

Les responsables de l’UFC-Dori présents à la causerie.

Celui-ci a indiqué que la parenté à plaisanterie permet aux gens de vivre ensemble. Compte tenu du contexte sécuritaire que connaît le Burkina Faso et la région du Sahel en particulier, ce mécanisme endogène peut sauvegarder la paix dans la société. « Avec les élèves, nous avons défini le thème, nous leur avons donné les avantages de la parenté ou alliance à plaisanterie. Nous savons que la parenté à plaisanterie est un socle, un ciment social pour le Burkina Faso. En tant que Peulh, je fais la parenté à plaisanterie avec mes ‘‘esclaves’’ Bobos. Je le dis haut et fort. Aussi, d’une manière culturelle, il y a aussi les forgerons et les griots. En mettant cette pratique endogène qui est propre aux Burkinabè, nous pouvons venir à bout de beaucoup de conflits », a confié Boureima Barry.

Les élèves à l’écoute du communicateur.

Quant à Abdoulaye Joseph Ouédraogo, responsable du projet Pro-DIVE, il a déclaré que le consortium est dans la dynamique d’accroître la sensibilisation à travers les zones d’intervention du projet. « Nous voulons susciter en eux (les élèves) des réflexions relatives à certains mécanismes qui sont des facteurs de cohésion sociale. Nous savons que, de par le passé, il y a eu une importance capitale donnée à la parenté ou à l’alliance à plaisanterie. Cela a permis d’unir certaines familles et de régler pas mal de choses », a laissé entendre Abdoulaye Joseph Ouédraogo.
Pour Aboubacar Tounkara, trésorier d’une association d’élèves et étudiants de l’Oudalan, la causerie est très utile, vu la situation actuelle du Sahel.

Du thé servi lors de la causerie.

Et Rouky Wellet Al Moustapha de constater que les alliances à plaisanterie sont souvent délaissées de nos jours ; pourtant elles sont plus que jamais utiles. Pour Abdala Ould Abdoul Ramane, président de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de l’Oudalan, « la parenté ou l’alliance à plaisanterie est vraiment un pilier très important pour la recherche de la paix, du bon-vivre entre communautés, notamment entre Peuls et Bobos, Touaregs et Bobos, Touaregs et Gourmatchés… Nous constituons une même famille au Sahel au nom de l’alliance ou la parenté à plaisanterie ».

Il a affirmé que les participants à la rencontre se chargeront ensuite de diffuser les messages de paix, une fois de retour dans leur province d’origine.

Daoula Bagnon
Correspondant à Dori