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Production agricole et protection de l’environnement : Le projet d’irrigation et des mini-réseaux solaires lancé

Publié le jeudi 1er juillet 2021 à 12h56min

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Production agricole et protection de l’environnement : Le projet d’irrigation et des mini-réseaux solaires lancé

L’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute, GGGI) a procédé au lancement, ce mardi 29 juin, du projet « Promotion du système d’irrigation à la pompe solaire et des mini-réseaux solaires au Burkina Faso » à Ouagadougou. Il vise à renforcer la production agricole et la protection de l’environnement.

D’une durée de deux ans, le projet financé par le Ministère des affaires étrangères du Danemark compte deux composantes : la composante ‘’ Système d’irrigation à la pompe solaire (SIPS) et la composante Mini-réseaux solaire (MRS). La zone d’intervention du projet est constituée par les régions administratives du Centre-Ouest, des Hauts-Bassins, du Nord et du Centre-Nord.

Situation nationale agricole

Le secteur agricole burkinabè est dominé par une agriculture à petite échelle que pratiquent plus de 80 % de la population. Malgré les progrès réalisés au cours des dernières années, ce secteur souffre d’une faible productivité en raison de plusieurs facteurs défavorables tels que les aléas climatiques, la désertification et la dégradation des terres, etc. Les inquiétudes face aux effets du changement climatique sont donc vives, notamment au niveau de la hausse de la température, de la disponibilité de l’eau et du risque d’inondations et autres épisodes météorologiques extrêmes. La pollution résultant des activités agricoles est la plus élevé de l’ordre de 89% des émissions des gaz à effet de serre.

La production agricole du Burkina Faso est essentiellement vivrière et pluviale dont les principales cultures sont le sorgho, le millet, le maïs et le riz. Les petits exploitants souffrent particulièrement des impacts de la variabilité du climat qui limite leurs sources d’alimentation et accroît le risque de faim et de pauvreté. La faible capacitée d’adaptation du secteur agricole met en exergue la vulnérabilité du pays aux effets du changement climatique, d’où la nécessité de se pencher sur la question du mode actuel de production agro-sylvo-pastorale pour apporter des solutions à la population rurale des zones de couverture du projet.

Mr Boukary de Nomba OUÉDRAOGO, le représentant du Ministre de l’Agriculture

L’agriculture intelligente face aux changements climatiques

Face aux effets du changement climatique, l’agriculture intelligente apparaît comme une solution pour accroître la production alimentaire tout en réduisant et éliminant les émissions de gaz à effet de serre.

L’irrigation solaire est non polluante, sans nuisance sonore et se conjugue aux coûts d’entretien minimum dans les régions où les prix du carburant et d’entretien des pompes à alimentation diesel sont un fardeau pour les agriculteurs. Le projet de promotion du Système d’Irrigation à la pompe solaire vise à apporter des sources d’énergie économique et fiable dans les régions éloignées, à accroître la productivité agricole afin d’assurer la sécurité alimentaire, à renforcer la résilience aux changements climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre à travers des pratiques agricoles intelligentes.

En favorisant le changement grâce à l’agriculture intelligente face au climat, GGGI veut renforcer les capacités des agriculteurs à mieux se reconstruire, à mettre fin à la faim et à toutes les formes de malnutrition, à assurer les moyens de subsistances agricoles et la durabilité environnementale entre autres. Ce sont une cinquante (50) pompes solaires qui sont prévues être installées au cours de cette phase pilote du projet.

L’électrification rurale

L’accès à des services énergétiques modernes et durables sous-tend la santé, l’éducation ainsi que les moyens de subsistance des populations. C’est aussi une contribution significative à la résilience au changement climatique. Toutefois, la grande majorité de la population n’a pas accès à l’électricité (le pays a un faible taux d’électrification rurale 32,2%) et utilise des combustibles pour l’éclairage et la cuisson, ce qui impacte énormément sur la biomasse avec des risques d’intoxication. Une mini-centrale solaire est prévue être installée au cours de cette phase pilote du projet. Elle est à la fois non polluante et adaptée aux réalités des zones rurales.

Remise de quelques bons aux bénéficiaires lors de la cérémonie.

Renforcement des capacités des acteurs

Le volet renforcement des capacités des acteurs n’est pas en marge dans ce projet afin d’assurer la pérennité des actions. Les agriculteurs des zones de couverture seront formés d’une part aux pratiques agricoles respectueuses du climat, et d’autre part à la gestion des ressources naturelles. Des conseils villageois de développement verront leurs capacités se renforcer en matière d’amélioration des terres, de gestion des forêts, des produits forestiers non ligneux et de gestion de l’eau. Ainsi, seront formées : plus de mille (1 000) agriculteurs, trente (30) Conseils villageois de développement (CVDs) et cent (100) femmes entrepreneurs, en vue de la création et de la consolidation des emplois verts.

Convergence des forces

Le Représentant Résident de GGGI dans son allocution, a souligné que cette phase pilote du projet vise la promotion des énergies renouvelables et des technologies propres à travers l’introduction de l’énergie solaire dans le secteur agricole pour renforcer les capacités de production et aussi œuvrer à la réduction considérable des émissions de GES dans l’optique de contribuer à l’atteinte des Contributions déterminées au niveau national (CDN) du Burkina Faso.

Le Représentant de l’ambassade du Danemark a rappelé la dynamique de la coopération à accompagner l’Etat burkinabè à travers différentes conventions et traduit sa satisfaction quant à la mise en œuvre du projet par GGGI et se dit disposer à poursuivre son accompagnement.

Mr Boukary de Nomba OUÉDRAOGO, Directeur de Cabinet et représentant du Ministre chargé de l’Agriculture, a déclaré durant la cérémonie de lancement du projet : « la mise en œuvre de ce projet contribuera à réduire le niveau de vulnérabilité des populations et à l’atteinte des objectifs assignés au ministère de l’agriculture, notamment l’accélération de l’atteinte des cibles des ODD1 et 2 centrés sur l’élimination de la faim et de la pauvreté ».

La cérémonie fut clôturée par la remise symbolique de bons de formation et de kits de pompage solaire à quelques bénéficiaires.

D’une manière générale, le projet a déjà reçu l’adhésion des acteurs du secteur agricole, qui ont manifesté une volonté de voir sa mise à échelle intervenir au plus tôt.

Pour rappel, le Global Green Growth Institute (GGGI) est une organisation intergouvernementale qui a été créée en 2012 à la Conférence Ri0+20 des Nations - Unies sur le développement durable, pour aider les pays en développement et les économies émergentes à atteindre une croissance économique durable et inclusive. Depuis sa création, l’organisation a fait des progrès significatifs et s’est transformée en l’une des principales organisations internationales soutenant les politiques et les investissements en faveur de la croissance verte.

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