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Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

Publié le samedi 17 avril 2021 à 20h20min

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Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

Dans cette correspondance parvenue, ce samedi 17 avril 2021, à notre rédaction, Ousmane Tindano, un citoyen qui s’intéresse à l’évolution de l’actualité nationale, s’insurge contre l’organisation de la marche du 24 avril prochain à Fada pour exiger le bitumage du tronçon Gounghin-Fada dont l’état de dégradation est souvent à l’origine des accidents de la circulation. Lisez !

Depuis que des ressortissants de Ouahigouya ont battu le macadam pour dénoncer la soi-disante mauvaise qualité de route en bitumage dans leur ville, le virus de l’occupation inopportune de la rue semble avoir contaminé certains Burkinabè. En effet, c’est actuellement des ressortissants de la région de l’Est qui, contre vents et marées, veulent organiser une marche le 24 avril prochain à Fada. Motif invoqué : leur région de l’Est est délaissée par le pouvoir central, notamment en ce qui concerne le domaine routier. Diantre ! J’avoue que je suis tombé des nues en apprenant cette nouvelle et j’ai mes raisons.

Premièrement, le ministre des Infrastructures et du désenclavement, Eric Bougouma, concerné par la question routière, était le 15 avril dernier dans ladite région. A travers les médias, j’ai un peu suivi cette sortie qui a consisté à visiter l’évolution des travaux de bitumage de la route Bogandé-Fada et à constater l’effectivité du démarrage des travaux en ce qui concerne la réhabilitation du tronçon Gounghin-Fada.

Profitant de l’occasion, le ministre a échangé à Bogandé avec des représentants de la société civile (Mouvement RN 18) qui lui ont exprimé leurs préoccupations et des doléances qui ont reçu des réponses de la part du ministre qui leur a prêté une oreille attentive. Mais ce que je ne comprends pas dans la volonté d’un autre mouvement d’organiser une marche le 24 avril, c’est le fait que ses responsables aient eu l’occasion, le 15 avril dernier, d’échanger à Fada avec le ministre des Infrastructures sans pour autant lui exposer leurs griefs, notamment tout ce qui ne va pas dans le domaine routier.

Pour ma part, je pense que c’était une occasion en or à saisir d’autant plus que l’autorité a laissé entendre qu’elle est disposée à échanger avec tous ceux qui s’intéressent aux activités de son département qui se fondent sur la satisfaction de l’intérêt général.

De ce fait, je trouve que les organisateurs de la future marche ont raté l’occasion d’exposer leurs préoccupations et qu’ils ne sont pas logiques avec eux-mêmes. Le bon sens aurait voulu qu’après avoir écouté le ministre lors de la rencontre, ils lui exposent leurs griefs au lieu de se taire pour après chanter partout que leur marche est maintenue. En agissant ainsi, le mouvement se discrédite, dans la mesure où son attitude prouve qu’il n’a pas intégré le dialogue dans le cadre de la résolution de sa plateforme revendicative s’il en dispose réellement.

Eviter de tout peindre en noir

« Plus de 160 milliards de F CFA ont été injectés par le gouvernement, dans la région de l’Est, uniquement dans le domaine routier. Sans compter les autres domaines, notamment celui sécuritaire. Aucune autre région n’a bénéficié autant d’investissement de la part du gouvernement. On ne peut donc pas dire que la région de l’Est est abandonnée », a dit le ministre des Infrastructures qui a poursuivi en citant les ponts Coalla et de la Sirba (pont de la mort) construits à l’Est sous le régime Kaboré, les dizaines de pistes rurales aménagées, les centaines de route ayant bénéficié d’un entretien courant, la route Bogandé-Fada actuellement en chantier pour son bitumage, la route Kantchari-Diapaga actuellement en bitumage avec un taux d’exécution de 82%, la route Diapaga-Tansarga-frontière du Bénin dont le contrat a été résilié et dont l’entreprise Soroubat a été choisie pour la suite des travaux, la route Gounghin-Fada-frontière du Niger dont les travaux sont en train de démarrer après un long retard.

Si tout ce que le ministre a dit, est loin de la réalité et relève de la poudre aux yeux, pourquoi les organisateurs de la marche qui ont rencontré le ministre à Fada au gouvernorat, n’ont-ils pas démenti ses propos ? Tout laisse à croire qu’ils n’avaient pas d’arguments convaincants et que leur fameuse marche relève de l’obsession à occuper la voie publique pour se faire voir.

Sincèrement, je pense en tant que citoyen concerné par le développement de notre pays, qu’il faut éviter de vouloir toujours tout peindre en noir et reconnaître les efforts déjà faits dans un Burkina Faso où tout est prioritaire et où toutes les régions appellent en même temps pour le désenclavement de leurs localités. Il faut tout simplement savoir raison garder.

Ce, d’autant plus que le ministre des Infrastructures a promis qu’il « prendra ses responsabilités » pour le bitumage de la section Gounghin-Fada, car il « ne peut accepter indéfiniment certaines insuffisances de l’entreprise ». Sans oublier qu’il a humblement reconnu les limites de l’action de son département en ces termes : « On peut dire que nous rencontrons des difficultés dans l’exécution de nos projets. On peut aussi dire qu’il y a des retards parfois ». Et cela n’est nouveau, l’homme étant 9 et non 10. Une fois de plus, sachons raison garder comme l’a fait le mouvement RN 18 à Bogandé.
Voici ce que je pense humblement !

Tindano Ousmane

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Vos commentaires

  • Le 18 avril 2021 à 10:19, par paul En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Même si tout est vrai dans cet écrit, où est le problème ? chacun est libre de marcher ou ne pas marcher pour une cause qu’il croit juste. Cependant, la dégradation de cette route ne date pas d’aujourd’hui. L’exaspération de la population est normale. C’est un axe majeur pour le développement du Burkina et du Niger entre Niamey et Koupéla. Quand dans les années 2000, on mettait plus de 4 heures entre Kantchari et Niamey pour 150 km, l’état de la route était similaire. Je puis vous dire que je maudissais les autorités nigériennes de l’avoir laisser dans cet état pendant des années avant de la refaire avec l’appui des PTF dont l’UE. Malheureusement, nos états sont des garibous qui passent leur temps à tendre leur boite de tomate pour de l’argent. Celui qui donne va te dire qu’aujourd’hui, je finance l’agriculture et tu attendras demain pour les routes et après demain pour un autre domaine. Quand on dort sur la nappe de l’autre....

  • Le 18 avril 2021 à 18:33, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Tindano du RN 18, plus de viande ne gâte pas la sauce ! Dit, BOUGOUMA n’est pas un fétiche. La marche du 14 aura lieu et tu es invité à prendre part. Si tu ne viens pas c’est que tu ne te soucie pas du développement.

  • Le 18 avril 2021 à 23:18, par Jerkilo En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Je ne sais pas si M. Tindano a suivi la voie Gounghin- Fada (RN4) et la RN18 ces jours-ci.Je l’ai fait il n’y a pas une semaine. J’ai fait Piéla- Fada sur des déviations boueuses dont la poussière vous recouvre tout le véhicule (un TT) à tel point que la vision es presque nulle. Tous les ponts et dalots ont été cassés et aucun n’est encore prêt à recevoir des véhicules. Sur la voie Fada-Gounghin aucun petit véhicule n’ose prendre la voie centrale tellement parsemée de nids de dindons ou pire. La durée du trajet de 40 km demande au minimum 3 heures de temps.
    Cela fait plus de 4 ans que le même ministre a lancé les travaux sur les 2 voies et jusqu’à présent rien n’a démarré entre Gounghin et Fada (RN4) et sur la RN18, l’entreprise est au niveau de la démolition des dalots et du début d’échafaudage du ferraillage de certains.
    Ce n’est pas la première fois que le même ministre, spécialiste en lancement de travaux jamais achevés, est parti faire des promesses à Fada pour calmer les manifestants.
    Donc, il ne faut pas que les gens de Fada, de Bilanga, de Piéla, de Bogandé et de Manni ne se laissent bernés. Ils doivent maintenir la manifestation du 24 avril. Trop, c’est trop. Les gens de l’Est ont les mêmes droits que les autres burkinabès.

  • Le 19 avril 2021 à 06:22, par HUG En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Vous avez vote massivement le mpp en novembre 2020.prenez votre mal en patience on ne vas pas vous oubliez.

  • Le 19 avril 2021 à 06:54, par Passakziri En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Le problème des routes du Faso c est que chacun ne regarde que devant sa porte alors que toutes les régions sont concernées. Quand on voit le therme des travaux, on peut penser que le Burkina de limite á sa capitale et aux villages de ceux qui dirigent, sinon comment expliquer un bitume pour rejoindre la bourgade dont le président est originaire ? Que le président s y rende ne devrait pas être la priorité ; Logiquement il devrait avoir une politique pour relier les chefs lieu de province, donc pas seulement Fada Koupela mais aussi Fada - Kompienga, Fada-Ouargaye, Fada- Gayeri etc.
    Msis non , chaque 2 ans c est la circulaire de Ouaga qu il faut refaire , s sa lors que le potentiel du pays c est dans les provinces.

    Passakziri

  • Le 19 avril 2021 à 08:55, par DARAMOUNI En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    C’est désolant pour le pays. Toutes cette situation est liée au gré à gré mis en place pour mieux arroser les tenant du pouvoir. C’est à ce niveau qu’il faut aller chercher les causes du doublement voir du triplement des délais. Ce la arrange bien sur les missions de dites de contrôle et les agents de l’état sur les projet parce que payés en plus de leur salaire. Dans cette situation il faut également chercher qui sont les entrepreneurs. Beaucoup ont leur entrée dans les hautes sphères.

  • Le 19 avril 2021 à 11:10, par Wendmi En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    Même si Tindano est un porte parole du ministre en charge des infrastructures, je pense qu’il a joué bidé qu’on dirait l’autre. Il faut arrêter de jouer avec la vie des citoyens. La région de l’Est dans sa grande majorité est reliée à la capitale par la RN4 dont l’état de dégradation est bien connu il y a plus de cinq ans et dont les conséquences en termes de décès enregistrés lors des évacuations sanitaires de fait que s’accroître. Je pense que Tindano ne connaît pas ceux que nous, ressortissants réels vivons quand il s’agit d’aller rendre visite aux parents, de faire venir un papa, une maman ou un proche malade à Ouaga pour des soins.
    La communication et surtout la vraie est très fondamentale pour permettre un meilleur vivre ensemble. Si les habitants de la région de l’Est avaient été informés sincèrement des planning de réhabilitation et construction des voies, je pense que les uns et les autres allaient avoir une attitude beaucoup plus conciliant. Mais, laisser une route totalement en situation de délabrement continue sans aucune mesure transitoire permettant de faciliter la circulation des personnes, est vraiment inqualifiable. La marche du 24 avril 2021 n’est que l’expression d’un ras le bol quand au mépris des autorités sur la gestion de la réhabilitation de la RN4. Nous sommes à l’orée de la saison pluvieuse et les petites voies créer pour slalomer seront bientôt impossible à utiliser. Il y a nécessairement urgence que les choses bougent. On en peut plus se contenter des discours creux.

  • Le 20 avril 2021 à 08:43, par Dakiro En réponse à : Marche du 24 avril à Fada : Sachons raison garder !

    C’est ainsi en Afrique. Vous vous levez pour lutter pour la dignité et le développement de votre village, c’est votre frère qui va vous poignarder dans le dos. Vous luttez pour votre pays, c’est un compatriote qui vous combat. Vous luttez pour l’Afrique, c’est un africain qui vous brise. Ici c’est juste une question d’objectivité et non une question de philosophie ou de politique. Monsieur Tindano, si vous alliez souvent saluer vos parents, vous comprendriez leur raz-le-bol.

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