Emprunter le pont situé sur le tronçon Ouaga-Pô au franchissement du fleuve Nazinon a été pendant longtemps un parcours de combattant pour les usagers de la route. Désormais, cela n’est plus qu’un lointain souvenir, car le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Eric Bougouma, vient d’y mettre fin à travers l’inauguration d’un nouveau pont à poutres à béton armé de 60 mètres de long et 10 mètres de large en remplacement de l’ouvrage existant. Les premiers cars à destination de Ouagadougou ont bougé à 12 heures, au grand bonheur des voyageurs.

Coupure du ruban

La cérémonie d’inauguration qui s’est faite en toute simplicité a eu lieu le 16 mars 2021, en présence des autorités administratives, coutumières et du maire de la commune de Pô, Victor Zangouyo. Pour le ministre Bougouma, c’est un grand moment pour le gouvernement et les usagers de la route Ouaga-Pô-frontière du Ghana. Cette nouvelle infrastructure a coûté près de 2 milliards de F CFA à l’Etat burkinabè. L’exécution des travaux a été conduite par l’entreprise Fadoul Technibois et le contrôle par le groupement AGEIM/DECO.

Ce joyau est la matérialisation d’un engagement pris par le chef de l’Etat, Roch Kaboré, après son élection à la magistrature suprême. « Depuis 2016, le président du Faso, Roch Kaboré, nous avait instruits de faire tout ce qui était à nos pouvoirs pour que ce pont soit une réalité. Parce que cette route nationale n°5 est une des portes principales d’entrée de notre pays à partir du Ghana. Aussi, le port de Tema est l’un de ceux par lequel passent les marchandises de notre pays », a signifié le premier responsable du département des infrastructures.

L’exploitation du trafic a démarré

Si aujourd’hui, ce pont est considéré comme « un ouf » de soulagement, sa réalisation qui a connu un retard était plus qu’un casse-tête. « C’était surtout une épreuve difficile. C’était des risques importants aussi bien en temps normal qu’en temps de pluie. Puisque c’est un pont qui était régulièrement submergé », a précisé le ministre Bougouma. Pour s’assurer de la bonne qualité de l’ouvrage, des textes de charge qui ont été effectués ont révélé que le pont est solide et durable.

Une infrastructure de bonne qualité

Le directeur général d’AGEM/DECO, Tiraogo Hervé Ouédraogo, a certifié que l’ouvrage est de très bonne facture. Il apporte des preuves de sa bonne foi. « Nous avons travaillé sous le contrôle du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics dont le directeur a assuré la qualité des matériaux. Aussi, nous avons travaillé avec d’autres organismes », a-t-il confié. Conformément aux normes, une durée de vie d’un siècle doit être prévue lors de la conception d’un pont routier.

Explication de l’architecture du nouveau pont

S’appuyant sur les dispositions prises et les normes appliquées, M. Ouédraogo a émis le vœu de voir le pont Nazinon durer au-delà d’un siècle. Le ministre des Infrastructures a saisi le cadre pour saluer la patience et la compréhension des usagers de cette route, des organisations de transporteurs, des syndicats des transporteurs et des routiers du Burkina Faso. Aussi, il a félicité l’entreprise Fadoul Technibois qui malgré les difficultés a pu conduire le projet jusqu’à son terme.

La construction du pont est une épine de moins, selon la gouverneure de la région du Centre-Sud

La gouverneure de la région du Centre-Sud, Josiane Kabré, accompagnée de ses collaborateurs, était également présente à la cérémonie d’inauguration. « Aujourd’hui, je suis une gouverneure comblée avec cette belle infrastructure. Comme le ministre le disait, effectivement ça a duré mais on peut faire un ouf pour la sécurité, et un ouf pour le confort qui sera offert aux usagers de cette route », a-t-elle déclaré. De son côté, le maire de la commune de Pô, Victor Zangouyo, a remercié le gouvernement burkinabè qui vient de mettre fin à 10 ans de calvaire.

« Aujourd’hui, nous sommes contents d’avoir ce joli joyau qu’on vient de nous livrer », a-t-il déclaré. Puis d’ajouter : « Le pont Nazinon est l’une des principales voies qui permettent d’avoir accès à la mer. Ça va beaucoup soulager la population de Pô et du Ghana qui traverse tous les jours. Egalement ça va permettre d’éviter pas mal d’accidents », a-t-il relevé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net