Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Éric Bougouma, était le lundi 22 février 2021, sur le chantier des travaux du 11-Décembre 2020, dans la ville de Banfora. Cette visite fait suite à certains dégâts constatés sur le terrain après la pluie qui s’est abattue sur la région, dans la nuit du 17 au 18 février dernier. À l’issue de la visite, le ministre Bougouma soutient que ces imperfections constatées ne doivent pas remettre en cause la qualité des travaux qui est bonne.
La ville de Banfora a reçu la visite d’une délégation du ministère des Infrastructures, le lundi 22 février 2021. Cette délégation conduite par le premier responsable dudit département est allée s’enquérir de l’état des travaux de voiries urbaines, réalisés dans le cadre des festivités du 11-Décembre 2020. Cela suite à la polémique sur les réseaux sociaux après les effets de la pluie qui a arrosé la région des Cascades, dans la nuit du 17 au 18 février dernier.
- Le ministre Bougouma apprécie la qualité des infrastructures à la cité des forces vives
Pour Éric Bougouma, c’était également un devoir de revenir dans la ville de Banfora après la fête du 11-Décembre, à l’occasion de laquelle, le gouvernement a consenti des "sacrifices énormes" pour réaliser d’importants investissements notamment dans le domaine des infrastructures routières et aussi dans le domaine de l’assainissement collectif. « Il était donc indispensable pour moi de venir constater de visu, ce qui est arrivé à la suite de cette pluie », a-t-il indiqué.
- Le marteau-piqueur à pied d’œuvre sur les terrains rocheux
Une journée marathon pour constater l’évolution des travaux
Cette journée du lundi 22 février a été une « journée marathon ». En effet, elle a permis de faire le tour des voiries dans la Cité du paysan noir. De la cité des forces vives en passant par la voie du défilé du 11-Décembre, aux secteurs 3, 4, 5, 7 et 15, le ministre Éric Bougouma a pu constater l’état des chantiers toujours en cours de travaux à certains endroits.
- L’ingénieur Martin Diabri, directeur général du bureau OZED ingénieurs
Ainsi, après avoir parcouru la quasi-totalité de la voirie réalisée dans le cadre du 11-Décembre à Banfora, la délégation a pu relever quelques imperfections sur le chantier. Ces imperfections concernent particulièrement le domaine des caniveaux. En effet, il y a eu au niveau de certains caniveaux des blocages qui ont amené l’eau à surmonter les chaussées à deux ou trois endroits. Et cela est lié au fait qu’à ces endroits, il y a des roches que les entreprises n’avaient pas encore démolies. « Donc c’est ce qui a fait un blocage. Et les moyens sont mobilisés pour les enlever », a expliqué l’ingénieur Martin Diabri, par ailleurs directeur général du bureau OZED ingénieurs.
- Le ministre Bougouma présente ses excuses aux populations touchées
À en croire ce dernier, ce sont quatre missions de contrôle qui sont sur le terrain pour contrôler six entreprises qui avaient donc pour obligation de faire des travaux de revêtement, c’est-à-dire la construction de route et de pose des enduits superficiels dans les villes de Banfora, Sindou, Niangoloko et d’une voie non bitumée qui amène à la zone du défilé. « Les travaux ont été exécutés dans les règles de l’art avec des difficultés inhérentes parce qu’ils ont été exécutés en saison des pluies. (…) Les quelques désagréments qui ont été constatés après cette pluie seront pris en compte et corrigés. En tout état de cause, ce ne sont pas des désagréments qui sortent du cadre de la normalisation de nos principes et de nos procédures », a-t-il rassuré.
- Mathieu Lompo, directeur général de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina
Martin Diabri a par ailleurs rappelé que le délai pour l’exécution des travaux ne s’arrêtait pas au 11-Décembre 2020. Selon lui, le délai va jusqu’en fin février et mi-mars 2021 pour certaines entreprises. « Nous sommes encore en chantier et aucun chantier n’est réceptionné à ce jour », a-t-il souligné.
Mathieu Lompo est le directeur général de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (Agetib). C’est cette agence qui assure la maitrise d’ouvrage déléguée et les projets de voiries entrant dans le cadre du 11-Décembre à Banfora. « Une route est une digue qu’on réalise. Et tant que le caniveau n’a pas été exécuté, la voirie que vous avez exécutée est en danger. C’est notre cas aujourd’hui. Dans les villes précédentes notamment à Manga et à Tenkodogo, on avait les mêmes contraintes. Heureusement dans ces zones on n’a pas assez de pluies précoces. Ce qui nous a permis de travailler pendant six mois tranquillement et achever l’assainissement. Dans les zones comme Gaoua et les Cascades, les pluies sont assez précoces. C’est vrai qu’on a mis le pied sur l’accélérateur, mais la contrainte c’est qu’on a qu’un seul marteau-piqueur qui peut venir à bout des roches. Nous avançons mais ce n’est pas assez rapide », a-t-il expliqué.
- Le ministre des Infrastructures Éric Bougouma
Cependant, il rassure que les travaux se poursuivent et fonde également espoir que d’ici là, tous « ces désagréments seront derrières afin de permettre d’achever les voiries et procéder à leur réception dans le courant mars, avril ou mai ».
Les imperfections ne remettent pas en cause la qualité des travaux
Pour Éric Bougouma, les imperfections observées sur le terrain pouvaient être constatées à l’absence même de toute pluie. Il affirme cependant qu’elles (les imperfections) relèvent des travaux de finition. Lesquels travaux sont d’ailleurs en cours. C’est pourquoi, il a rassuré les populations par rapport à la qualité des infrastructures. « Au total, ce sont des imperfections qui ne remettent pas en cause la qualité globale des travaux qui est bonne », a-t-il clamé.
- Le ministre Bougouma instruit les entreprises au curage des caniveaux et au remblai des abords
Il a ensuite présenté ses excuses aux riverains touchés pour ces désagréments. Aussi, il les a rassurés que le gouvernement travaille à l’amélioration des conditions de vie des populations. Par ailleurs, le ministre Bougouma a salué les entreprises ainsi que toutes les équipes pour les différentes initiatives pour venir à bout des roches qui rendent le travail plus pénible que prévu. Il les a invitées également à plus de diligence dans l’exécution des travaux afin de livrer des ouvrages de bonnes qualités aux populations de Banfora.
- Les travaux sont suspendus dans cette zone en attendant le marteau-piqueur
Selon les autorités locales, les travaux se déroulent bien dans leur ensemble en dépit des dégâts causés par les eaux de pluie. « Les parties endommagées ne valent pas 5% des travaux dont la qualité est appréciable », a rassuré Siaka Soulama, deuxième adjoint au maire de la commune de Banfora.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 24 février 2021 à 15:37, par Oeil En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
Sacrés chantiers au Burkina. Je ris seulement.... Mais c’est un jour la population en aura raz-le-bol.
2. Le 24 février 2021 à 18:00, par Welore En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
La saison des pluies est un handicap pour des entreprises professionnelles recrutées sur la base d’un appel à concurrence ouverte. Nous sommes sommes foutus parce qu’on ne peut pas faire confiance aux capacités de nos entreprises.
Permettez nous qui faisons confiance à l’expertise nationale de critiquer quand c’est pas bon.
3. Le 24 février 2021 à 18:41, par changeons En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
"À en croire ce dernier, ce sont quatre missions de contrôle qui sont sur le terrain pour contrôler six entreprises qui avaient donc pour obligation de faire des travaux de revêtement, c’est-à-dire la construction de route et de pose des enduits superficiels dans les villes de Banfora". Vous avez oublié un cinquième contrôleur qui est la pluie. C’est triste de constater que la qualité des ouvrage devient de plus en plus médiocre et on se pose des questions sur le patriotisme des entrepreneurs et des missions de contrôle. toujours des des délais non respectés, des perpétuels recommencement comme la route de l’aéroport de Donsé qu’il faut dépaver pour pour l’électrification (route d’ailleurs à partir de Loumbila qui devient indigne d’un aéroport), etc. Gouverner c’est prévoir et quand on ne peut pas, on se retire dignement.
4. Le 24 février 2021 à 23:01, par Saga Yassida En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
Dans un pays ou la course pour les milliards est le sport national, encourage par le silence honteusement complice des autorites, la pluie ne peut que rester de marbre, veritable controleur incorruptible, elle, qu’ elle est, corrompez a tour de bras. Il y aura toujours des elements de la nature pour sortir votre derriere sale.
5. Le 25 février 2021 à 08:30, par warzat En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
A mes frères, il serait utile de rappeler ceci : les calculs qui sous-tendent la conception des ouvrages d’ingénierie sont basés essentiellement chez nous et en Afrique pauvre sur des modèles empiriques, statistiques, et autres moyennes, du fait du manque de moyen de modélisation avant réalisation. Si fait que lorsqu’un phénomène exceptionnel vient remettre en cause cette approche (surtout avec les variations climatiques), c’est l’occasion pour l’ingénieur concepteur d’améliorer son approche. Gaoua aurait donc pu servir Banfora...
6. Le 25 février 2021 à 15:45, par Danton En réponse à : Infrastructures du 11-Décembre à Banfora : « On ne doit pas remettre en cause la qualité des travaux... », clame Éric Bougouma
Si on ne doit pas remettre en cause la qualite des travaux, qu’est-ce qu’on doit remettre en cause alors ? Le mensonge institutionnalise, l’affairisme dans les marches de gre a gre, le manque de rigueur, c’est tout cela qui fait le lit des grands maux que nous voyons aujourd’hui, et le djihadisme en fait partie. Pauvre Burkina.