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Bobo-Dioulasso : Le projet « WEOOG PAANI » outille des étudiants sur la gouvernance forestière

Publié le lundi 7 décembre 2020 à 14h35min

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Bobo-Dioulasso : Le projet « WEOOG PAANI » outille des étudiants sur la gouvernance forestière

Le Groupe de recherche-action sur la gouvernance forestière (GAGF), en partenariat avec l’ONG TREE AID, a organisé, le mercredi 25 novembre 2020 à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso, une conférence sur la gouvernance forestière au profit des étudiants et élèves des institutions de formation. Cette rencontre rentre dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet « WEOOG PAANI » en vue de relancer la dynamique du dialogue avec les institutions de formation en faveur de l’introduction de la gouvernance forestière dans les enseignements.

Les participants à cette conférence sur la gouvernance forestière sont issus, entre autres, de l’Institut de développement rural (IDR), de l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF) de Dindérésso et du Centre agricole polyvalent (CAP) de Matourkou. Elle a été ponctuée par des communications et des échanges entre les conférenciers et les participants. Cette rencontre a ainsi permis aux étudiants de s’approprier les concepts, enjeux, principes, les textes et autres instruments, ainsi que les rôles des acteurs de la gouvernance forestière et de la gestion décentralisée des ressources forestières.

Les participants à la conférence sur la gouvernance forestière

Elle a permis également de tirer des leçons, dans le but de faire progresser la dynamique du dialogue pour l’introduction de la gouvernance forestière et de la gestion décentralisée des ressources forestières dans les enseignements. Par ailleurs, en plus des suggestions et recommandations qui ont été faites pour améliorer la gouvernance forestière au Burkina Faso, les membres du Consortium WEOOG PAANI (TREE AID, SNV, UNCDF) ont présenté leurs expériences en illustration des enjeux de la gouvernance forestière dans l’amélioration des conditions de vie des populations.

« Nous avons eu deux grands axes de communications. Premièrement, il s’est agi de présenter aux étudiants, concrètement ce que c’est que la gouvernance forestière, quelles sont les implications de cette gouvernance forestière au niveau des collectivités territoriales, au niveau de l’Etat et même au niveau individuel. Ensuite, il s’est agi dans un second temps, pour les différents partenaires, de présenter le projet WEOOG PAANI et de montrer le rôle de chaque acteur », a expliqué Dr Saïdou Santi, enseignant-chercheur à l’Institut de développement rural de l’Université Nazi Boni.

Dr Saïdou Santi, enseignant-chercheur à l’Institut de développement rural de l’Université Nazi Boni.

Envisager la gouvernance forestière comme module d’enseignement
La gestion durable des ressources forestières revêt une importance cruciale aussi bien pour les populations rurales que pour le gouvernement. En effet, au Burkina Faso, les ressources forestières jouent d’importantes fonctions pour les populations. C’est dans la forêt, et de l’exploitation des ressources forestières, que des populations prélèvent l’essentiel de leurs ressources alimentaires, médicinales et commerciales.

Les participants à la conférence sur la gouvernance forestière

Au regard de l’importance des ressources forestières pour la vie des populations et de leur niveau de dégradation, il est important pour le gouvernement, les communautés et tous les acteurs, de disposer des politiques et outils adaptés et d’asseoir des mécanismes de gestion équitable et responsabilisés de ces ressources aux différents niveaux (national, régional, provincial et communal). C’est ainsi que le Groupe de recherche-action sur la gouvernance forestière (GAGF), en partenariat avec TREE AID, s’est investi depuis sa création, dans des actions de plaidoyer en faveur d’une gestion durable des forêts et des ressources forestières. Dans ce sens, il a engagé un dialogue avec les institutions de formation professionnelle en vue de l’introduction de la gouvernance forestière dans leurs enseignements. C’est pour alimenter cette dynamique que le GAGF a obtenu l’inscription dans le projet WEOOG PAANI, pour l’année 2020, l’animation de deux conférences au profit des étudiants des institutions de formations ciblées à Dédougou et à Bobo-Dioulasso.

Dr Amidou Garané, enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara a rappelé que cette conférence s’inscrit dans le cadre du partenariat qui a été établi entre un groupe d’ONG travaillant dans le domaine de la gouvernance forestière à savoir le Groupe d’action-recherche sur la gouvernance forestière, TREE AID, SNV et le Fonds des Nations-Unies. « Il s’agissait pour nous de voir comment est-ce que le thème de la gouvernance forestière peut être envisagé comme module d’enseignement dans les institutions de formation et de recherche », a-t-il laissé entendre.

Dr Amidou Garané, enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara

La gouvernance locale demeure ainsi le socle de la gestion, bien entendue sous l’angle de la restauration, de la protection et de la conservation des forêts, ainsi que de l’exploitation durable, équitable et transparente des ressources forestières.
Alexis Sompougdou est le coordinateur du projet WEOOG PAANI. Il a représenté l’ONG TREE AID à cette conférence. Il a rappelé l’objectif dudit projet, « qui est un projet de gouvernance locale des ressources forestières et qu’ils sont en train de mettre à l’échelle », a-t-il indiqué. Selon lui, cette initiative, qui a débuté en 2007, a produit des résultats fort intéressants et qui ont abouti à la construction d’un modèle de gouvernance locale de ressources forestières qui est en train d’être mis à l’échelle, au niveau de 25 communes dans quatre régions du Burkina Faso.

Il a fait savoir que l’importance de cette conférence se situe à deux niveaux. « Premièrement au niveau du projet, l’objectif spécifique un qui est de favoriser et de créer un environnement habilitant à une gouvernance forestière nécessite qu’on puisse renforcer les capacités des acteurs à tous les niveaux. Pour nous les premiers acteurs, il faut revenir au niveau de la pépinière, les acteurs techniques qui doivent assurer l’appui accompagnement technique. C’est pourquoi, il est intéressant que nous puissions nous intéresser aux étudiants de l’Institut de développement rural, les élèves de l’école nationale des eaux et forêts, et les élèves du CAP-Matourkou dans la mesure où la gouvernance forestière intéresse tous les acteurs du développement rural.

Alexis Sompougdou, le coordinateur du projet WEOOG PAANI

Pour le deuxième point qui constitue l’importance de cette formation, il est important pour le projet au niveau institutionnel que nous puissions avoir des éléments de preuves techniques qui puissent nous aider à faire un simple plaidoyer pour que véritablement la question du transfert des ressources et des compétences au profit des collectivités territoriales soit une réalité », a-t-il laissé entendre. Avant d’ajouter : « Nous voulons que ces participants puissent avoir les différents rudiments et outils nécessaires pour accompagner aussi bien les collectivités territoriales et aussi accompagner les communautés à la base qui sont les bénéficiaires des actions menées sur le terrain ».

Bachirou Ramdé, délégué de l’IDR 1, promotion 2020

Par ailleurs, il a affirmé que la phase de mise à l’échelle du projet a été lancée en juin 2019 pour une période de 5 ans. Ce projet travaille prioritairement pour une « Amélioration durable des conditions de vie des populations rurales de la zone d’intervention du projet à travers la promotion de la gouvernance locale des ressources forestières, les investissements dans les forêts et la valorisation des PFNLs ».

Cette rencontre a été fortement apprécié par les participants. Selon Bachirou Ramdé, délégué de l’IDR 1, promotion 2020, « cette formation leur a été bénéfique et leur ne pouvons que remercier les initiateurs. Elle leur a éveillé l’esprit dans plusieurs domaines de la foresterie, notamment sur ce qui concerne la gouvernance, sur les avantages, les enjeux, etc. »

Romuald Dofini
Lefaso.net

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