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Crise au groupe ESCO-IGES : La gendarmerie interpelle le fondateur et son épouse

Publié le vendredi 7 octobre 2005 à 07h48min

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L’Ecole supérieure de commerce et d’information de gestion
(ESCO-IGES) était en effervescence dans la matinée du 05
octobre 2005, suite à une mésentente entre les responsables
de la gestion de l’établissement et qui a débouché sur
l’interpellation puis la relaxe du fondateur contesté et son
épouse.

La rentrée scolaire 2005-2006 a débuté par une crise à l’Ecole
supérieure d’information de gestion (ESCO-IGES), sise au
secteur 9 de Ouagadougou. En effet, des responsables de
ladite école ont failli en venir aux mains dans la matinée du 5
octobre.

Selon les informations que nous avons recueillies chez
une des parties en conflit (des sociétaires), la goutte d’eau qui
a fait déborder le vase est rélative à la nouvelle répartition des
cours intervenue dans l’emploi du temps de l’école. Une
répartition qui serait faite par le responsable des filières et le
directeur des études dans le but, ont-ils dit, de "corriger des
faiblesses".

Cette répartition voudrait que prochainement, des enseignants
dudit établissement dispensent des cours dans des classes
au regard de leur niveau. Tel ne semblait pas être l’avis de
l’épouse du fondateur de cette école qui se serait sentie visée
par cette mesure.

Ayant été ramenée dans les petites classes
(classes préparatoires), l’épouse, selon les explications d’un
sociétaire, aurait dit ne pas comprendre qu’en tant qu’épouse du
fondateur, elle soit touchée par la nouvelle mesure.

Mieux, elle
aurait condamné le fait de n’avoir pas été associée à la décision
qui, selon les sociétaires, est technique.

Quand au fondateur de l’ESCO-IGES, il rejette l’argument
pédagogique de la mesure. Sa conjointe situe le problème
dans un contexte juridique. Elle parle plutôt d’une crise dans la
gestion de l’établissement.

Documents à l’appui, elle nous a
indiqué que le fondateur contesté n’est autre que son époux, qui
géra de 1999 à 2003, l’ESCO-IGES. Trois sociétaires auxquels
le fondateur aurait fait appel dans la gestion de l’établissement,
ne s’y seraient interessés qu’après s’être rendu compte de la
rentabilité de l’école. C’est ainsi qu’ils (les sociétaires) ont
exigé que le fondateur change le statut de l’ESCO-IGES, pour
qu’elle prenne le caractère d’une association de fait.
C’est-à-dire que les trois associés revendiquent la paternité de
l’établissement.

Toujours selon le fondateur, des responsables
religieux (des pasteurs) d’une Eglise protestante
communément fréquentée par les protagonistes ont proposé
une médiation mais en vain. Le fondateur a finalement
souscrit au changement de statut de l’école, mais exige 51% de
la part du capital dont celle de chaque sociétaire est de 2
500 000 FCFA.

En attendant que le nom du fondateur ne figure
dans les documents, un nouveau statut était urgemment
attendu par les actionnaires en septembre 2004. Conscient de
l’enjeu du contentieux, le fondateur aurait demandé et obtenu
auprès du ministre de l’Enseignement secondaire, un arrêté
d’ouverture définitive en 2005.

Cela a suscité la réaction des
trois sociétaires qui ont porté l’affaire en justice. Mais selon le
couple, en attendant la décision de la justice, un partage du
capital a été fait et chacun des actionnaires s’en est tiré avec
plus de 16 millions de FCFA en fin 2004.

L’affaire prendra une autre tournure, car s’étant fait l’écho de la
plainte en justice, le ministère de l’Enseignement secondaire,
supérieur et de la Recherche scientifique, à en croire l’épouse
du fondateur, a annulé l’autorisation définitive d’ouverture,
attribuée à son mari.

Ce dernier, a confié l’épouse, s’était
déclaré incompétent à accéder à la requête des sociétaires.
L’ouverture d’un compte parallèle pour gérer les fonds de
l’ESCO-IGES, la suspension du contrat du directeur administratif
de cette école, des classes préparatoires affectées à l’épouse
du fondateur, sont entre autres, des raisons qui ont conduit à la
situation du 5 octobre à l’ESCO-IGES.

La Brigade de recherches
de la gendarmerie du Kadiogo dépêchée sur les lieux, a
embarqué le couple pendant notre entretien.
"Nous sommes intervenus sous les ordres du Procureur",
nous a dit un des gendarmes. Le couple qui a été relaxé
quelques temps après, s’est présenté à notre rédaction. Il dit
s’en remettre à la justice dont il attend une réponse à son
recours en appel.

Par Armel ILBOUDO (stagiaire)
Le Pays

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