Ils se sont confessés à la gendarmerie, mais il n’y aura vraisemblablement pas de rémission de pêchés pour eux.

La recrudence du grand banditisme qui , ces derniers temps, a suscité la
psychose chez plus d’un Burkinabè a induit chez les forces de sécurité, un
renforcement des systèmes de surveillance et une intensification des
opérations d’enquête, question de démanteler les réseaux organisés de
délinquants armés.

A Bobo Dioulasso, la gendarmerie a réussi à désamorcer
plusieurs réseaux de bandits, auteurs des multiples braquages perpétrés sur
les axes routiers dans la partie ouest du Burkina, ces derniers mois. Selon
des sources proches de l’Escadron du groupement départemental de la
gendarmerie de Bobo Dioulasso, la fréquence bimestrielle des attaques à
main armée serait passée de plus de vingtaine à trois, ces deux derniers
mois.
Des "Opérations dans le noir" menées par les forces de sécurités,
notamment la gendarmerie, seraient à l’origine de cette accalmie notoire des
attaques.

Au nombre des réseaux de braqueurs et de faussaires qui n’ont pas échappé
aux récents coups de filet de la gendarmerie, il y a celui qui , en août dernier
avait braqué l’évêque de Dédougou sur la route de Bagassi et l’avait
dépouillé de ses plus précieux biens.

Le chef dudit réseau qui est
actuellement sous les verrous à Bobo a reconnu son forfait. Le portefeuille
ainsi que des pièces d’identité de l’homme de Dieu qui ont été retrouvés
chez les bandits, ont déjà été remis à l’archevêché de Bobo Dioulasso.

Ce
"bandit-chef" qui sera incessamment déféré à Ouagadougou pour des
besoins d’enquête, est détenteur d’importantes informations qui devraient
permettre aux Forces de sécurité de ratisser large quant aux bandits encore
en liberté.

A la gendarmerie, l’heure semble être à l’optimisme par rapport aux
possibilités de mettre la main sur bien d’autres réseaux , bien que ceux-ci
aient des membres dans des pays voisins. Et cet optimisme est sans doute lié
à la fiabilité des stratégies d’enquête mises en place.

De source très bien informée, à la tête d’un des réseaux démantelés, se
trouverait un policier. Un policier chef de gang. Il aurait été dénoncé , preuve
à l’appui, par des bandits qui opéraient sous son commandement. Ce flic
hors-la-loi serait actuellement en détention à la gendarmerie de Bobo
Dioulasso.

Des réseaux de faussaires n’ont pas non plus échappé au coup
de filet. Un libérien et un camerounais, auteurs de contrefaçon du dollar ont
été arrêtés.

Et on entend redoubler d’effort à la gendarmerie, nous confie-t-on . Un travail
gigantesque serait mené au quotidien, mais dans la plus grande discrétion,
pour atteindre l’objectif zéro braquage dans un court délai.

Pour arriver à
éradiquer le mal, la contribution de la population compte pour beaucoup.
C’est pourquoi des boîtes à lettres ont été installées dans les différents postes
afin de recueillir des informations anonymes qui constitueront pour la brigade
de recherches, de précieuses pistes d’enquête.

De même, il a été mis à la
disposition des populations, un numéro vert qui est le 80-00-11-45, et à partir
duquel la gendarmerie pourrait être alertée par téléphone, à tout moment , de
tout cas d’attaque dans la région.

Par Paul-Miki ROUAMBA

Le Pays