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Gorom-Gorom : Conflit latent entre agriculteurs et éleveurs

Publié le jeudi 22 septembre 2005 à 07h02min

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La cohésion du petit village de Ndarga dans le département de
Gorom-Gorom est mise à mal par un conflit foncier qui oppose des éleveurs
de la dite zone à des personnes venues défricher récemment dans la localité.
A l’origine de la crise, un terrain litigieux qui oppose agriculteurs et éleveur.

La zone querellées est un espace qui a toujours été utilisé à des fins
pastorales sans interruption jusqu’en 2002 où des agriculteurs sont venus s’y
installer. L’espace est vital pour les habitants des villages alentours dont
l’élevage constitue la principale richesse
C’est ainsi que depuis 2002, des personnes ont commencé à s’installer de
façon anarchique sur la zone pour y mener des activités et transformer cette
zone traditionnelle de pâtre en zone agricole.

Cette occupation s’est faite au mépris de l’avis du comité villageois de
gestion des terroirs (CVGT) de même que celui de la Réforme agraire et
foncière du 6 février 1997 qui préconise que tout défrichement (pour une date
postérieure à la R.A.F.) soit soumis à l’autorisation préalable de
l’administration et sous le contrôle de l’encadrement des structures et services
compétents (services de l’agriculture et de l’élevage). Les éleveurs ont saisi
les juridiction modernes pour trancher le problème.

Les protagonistes ont
comparu le 6 août 2003 devant le tribunal civil de la ville de Dori. Le tribunal
a rendu la décision n°19 du 06/08/2003 ordonnant l’expulsion de tous les
occupants de l’espace querellé en dehors d’un seul et déclaré l’espace zone
de pâtre d’animaux.

Cette décision de justice n’a pas rencontré l’assentiment des agriculteurs qui
refusent jusqu’à nos jours de libérer les lieux. Ces mêmes agriculteurs se
sont récemment plaints de dégâts dans des champs ; ce que les éleveurs ne
comprennent pas.

La tension entre les deux camps ne cesse de monter ; on
se nargue de part et d’autre et si la tension continue de monter, il faut craindre
le pire. Les autorités doivent prendre à bras le corps ce problème en veillant
à l’application urgente et stricte de la décision de justice. La sagesse africaine
est également interpellée pour sa médiation qui contribuera à mobiliser les
énergies pour désamorcer cette crise qui affecte la quiétude des villageois.

La question épineuse de la gestion collective des ressources naturelles se
pose avec acuité et dans ce Sahel où les sols ne sont pas fertiles, il serait
absurde que des concitoyens s’affrontent pour un lopin de terre.

Par Mohamed Ag Ibrahim (Collaborateur

Le Pays

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