Tout semblait pourtant bien aller entre ces membres chargés de mener à bien le processus électoral dans le département de Manga. Des versions des uns et des autres, il ressort qu’un commissaire dépêché par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a tenu une rencontre avec les différentes structures de la province.

A l’issue de la réunion, chaque démembrement de la CENI a reçu des bons de carburant et une certaine somme d’argent. Ces dons devraient aider à l’affichage des listes électorales et à la distribution des cartes d’électeur. Si les autres structures ont trouvé un mécanisme pour la gestion des dons, ce ne fut pas le cas à la CEDI, où deux camps s’opposaient : les uns optant pour la gestion rationnelle des dons et les autres pour le partage équitable de ceux-ci entre les 6 membres de la structure.

D’un côté, il y avait le camp du trésorier et son président, et de l’autre, celui dirigé par Boureima Congo, qui voulait le partage des dons. Face aux intransigeances des uns et des autres, une réunion a été convoquée au siège de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) sans le président. Au cours de cette réunion à 5, tenue le soir du 12 septembre 2005, la décision a été prise pour le partage équitable des dons de la CENI entre les différents membres.

Au vu de ce qui s’est passé, les Mangalais se demandent si ces membres de la CEDI sont encore crédibles pour poursuivre leur mission.

Par Steven BAYALA (Collaborateur)

Les versions

Boureima Congo, membre de la CEDI

Le président et son trésorier doivent démissionner, et nous allons les y contraindre. Ils ont voulu nous arnaquer et se sucrer sur notre dos. La CENI a donné à notre structure des bons d’essence et une somme de 52 500 F CFA pour le fonctionnement de notre CEDI.

Nous venons de recevoir les listes électorales que nous devons afficher dans les différents bureaux de vote du département. C’est ainsi que, pour notre déplacement, le trésorier et son président ont décidé de donner à chaque membre un bon d’essence de 3 litres. Or, dans les autres démembrements de la CENI, le partage a été fait équitablement. Nous ne comprenons pas pourquoi le cas est différent dans notre structure. C’est pour être justes que nous avons exigé le partage des dons.

Alphonse Taïta, trésorier de la CEDI

En milieu de semaine passée, nous avons eu une rencontre avec un commissaire de la CENI. A la fin de la réunion, il nous a remis des bons de carburant d’une valeur de 100 000 F CFA et des frais de fonctionnement en liquidité de 52 500 F CFA. Avec ces moyens, nous devions recruter, pour la CEDI de Manga, trois distributeurs de cartes d’électeur.

Les bons de carburant étaient destinés au bon fonctionnement de notre structure et devraient aider les agents distributeurs qui auraient des problèmes pour rejoindre leurs lieux de travail. Boureima Congo, qui n’était même pas à la réunion, nous impose le partage équitable des dons. Or, au cours de la réunion avec le commissaire de la CENI, on nous a signifié que les bons n’étaient pas à distribuer systématiquement entre les membres de la CEDI. Ils devraient aider à résoudre les problèmes de déplacement.

Mon président et moi avons, naturellement, refusé. Mais il a pu rallier à sa cause trois autres membres qu’il manipule. En fin de compte, nous avons tenu une réunion à 5 dans la soirée du 12 septembre sans mon président qui a refusé d’y participer. Et nous avons décidé du partage des dons.

Propos recueillis par Steven Bayala (Collaborateur)

Le Pays