L’objectif est de constater de visu l’état d’avancement de la saison et d’apporter soutien et encouragements aux producteurs. Il était l’hôte des Passoriens le 8 septembre.1

Entretien avec les producteurs des différentes localités parcourues sur l’évolution de la saison agricole, visites guidées de parcelles agricoles ont constitué l’essentiel de la tournée du gouverneur, Dieudonné Henri Marie Yaméogo qui a débuté le 31 août dernier par le département de Kombri (Yatenga) et celui de Banh dans le Lorum. A chaque étape de sa sortie de terrain, le premier responsable du Nord et sa suite (hauts-commissaires, préfets, élus locaux, directeurs et chefs de services provinciaux et régionaux) ont pu constater sur le terrain, l’état d’avancement de la saison agricole. Selon les services de l’Agriculture dans la région, la campagne s’est progressivement installée sans beaucoup de difficultés. Les quantités d’eau de pluie, souligne M. Parou Fulbert, directeur provincial de l’Agriculture (Passoré), sont nettement supérieures à celles de l’année écoulée à la même période. Ceci est valable pour l’ensemble des provinces de la région. Malgré quelques poches de sécheresse constatées dans la première décade du mois de juin, la répartition pluviométrique dans le temps et dans l’espace est satisfaisante dans la région.

A Kombri (Yatenga), à Banh (Lorum), à Kirsi et à Bokin (Passoré), localités déjà visitées à la dare du 8 septembre dernier, les producteurs ont exprimé leur satisfaction pour ce qui est de la pluviométrie.

Le stade végétatif des cultures est dans l’ensemble à la fin montaison, début épiaison (sorgho, mil), à l’épiaison, début maturation (maïs) à la floraison, début formation de gousses (arachide, niébé).

Il faut cependant noter sur le plan phytosanitaire que les cultures ont été parfois et par endroits, l’objet d’attaques sévères. L’invasion des chenilles légionnaires pendant les poches de sécheresse (juin) a nécessité des opérations de ressemis dans le Passoré et dans le Yatenga. Aujourd’hui, c’est une situation maîtrisée surtout grâce à l’abondance des pluies à partir de la deuxième moitié du mois de juin. Des attaques de pucerons et de cantharides ont été signalées ou constatées. Mais s’il y a une autre maladie qui menace la saison, c’est l’anthracnose (champion qui attaque la tige du sorgho) surtout dans le Passoré.

Un autre constat fait par le gouverneur et sa délégation, c’est le jaunissement, l’effilement ou la mort des plants dans les bas-fonds dus à la stagnation prolongée de l’eau en cette campagne de bonne pluviométrie particulière.

La crise alimentaire est l’une des principales préoccupations des producteurs. Les prix des denrées (sac de 100 kg) se situent en moyenne à 25 000 F dans la région.

Dans cette région du Burkina aux sols lattéritiques et constitués de granite par endroits donc pauvres, la seule bonne pluviométrie ne suffit pas à assurer une bonne récolte a souligné le directeur provincial de l’Agriculture, M. Louba Dakio. Le producteur doit pratiquer le Zaï, la demi-lune, les cordons pierreux et y adjoindre la fumure organique. De plus en plus de producteurs dans la région s’approprient ces techniques culturales mieux adaptées à leur environnement. Grâce à ces techniques, de vastes clairières sont transformées en véritables zones agricoles.

C’est pourquoi le gouverneur lors de ses échanges avec les producteurs a insisté que le salut de l’agriculture dans ce grand Nord réside dans l’appropriation de ces techniques agricoles.

L’occasion faisant le larron, il a saisi l’opportunité pour rappeler aux populations, les règles d’hygiène à adopter pour contrer le choléra dont le nombre de cas ne cesse de grimper dans notre pays. Il a aussi encourager les parents à inscrire leurs enfants à l’école, filles comme garçons.

A l’étape du Passoré, le gouverneur se dit satisfait de l’état de la campagne. Si les pluies se poursuivent normalement, nous pouvons récolter gros, a-t-il ajouté.

Bélibi Francis YARO
AIB/Yako

Sidwaya