Telle une traînée de poudre, la nouvelle s’est répandue dans toute la province du Zoundwéogo : "La douane a tué un fraudeur". Mais que s’est-il réellement passé à Dassanga, ce jeudi matin ? Les faits divergent, mais pour des témoins, ils sont un peu plus clairs. Voici le témoignage que nous avons recueilli sur place.

Ancien électricien-frigoriste à Ouaga, Konaté a, depuis un bout de temps, abandonné ses gants et tournevis pour s’adonner à la fraude. En compagnie d’autres camarades, il convoie illégalement des motos JC depuis Cinkansé, pour ensuite les revendre à Ouaga. C’est ainsi que ce jeudi, aux environs de 10h, en provenance de la frontière du Togo, ils parviennent, par des détours, au village de Dassanga, passage idéal pour les fraudeurs. Soudain, ils se retrouvent nez à nez avec une patrouille de la douane, venue de Zabré. Paniqués, les jeunes fraudeurs, sur leurs motos JC, se dispersent dans la nature.

S’ensuit une chasse à l’homme à travers champs de mil et de sorgho. Si les autres "cascadeurs" ont réussi à prendre la tangente, ce ne fut pas le cas du jeune Konaté. Dans sa fuite en effet, il est poursuivi de près par un douanier.

A l’entrée de la cour du chef de Dassanga, il décide de s’y réfugier. Mais peine perdue. Le douanier vise et tire. Konaté, gravement atteint à la hanche, s’écroule sous les regards du chef et de sa famille. Commencent les tractations. Il fallait parer à l’urgence. Gomboussougou n’ayant pas d’ambulance, celle de Bagré a été appelée à la rescousse. Pendant ce temps, le blessé se vidait de son sang. Transporté d’urgence à Manga, Konaté a finalement rendu l’âme aux portes du centre médical.

Après les constats des autorités policières et judiciaires de la région, le corps du jeune fraudeur a été inhumé le 2 septembre au cimetière municipal de Manga. L’affaire continue de faire grand bruit dans la province du Zoundwéogo.

Par Steven BAYALA
Le Pays