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Energie : L’Autorité de régulation fait le point de l’année 2018

Publié le mercredi 8 janvier 2020 à 19h30min

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Energie : L’Autorité de régulation fait le point de l’année 2018

Après avoir transmis son rapport d’activités de l’année 2018 au Premier ministre le 31 décembre dernier, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) a jugé nécessaire de partager le contenu dudit rapport avec les hommes et femmes de médias. C’était ce mercredi 8 janvier 2020, au cours d’une conférence de presse.

De l’analyse de l’état du secteur de l’énergie, la présidente de l’Autorité de régulation, Mariam Gui Nikièma, indique une évolution globale de 6, 7% de 2017 à 2018 (8,7% de 2016 à 2017), avec une hausse des ventes d’énergie de 8% durant la même période (10% de 2016 à 2017).

Au plan de la production, dit-elle, il n’y a pas eu de renforcement du parc (la puissance installée étant restée inchangée). Le même constat a été fait en termes de qualité avec notamment une dégradation de la qualité du service de 2017 à 2018. Ainsi, l’Energie non distribuée (END) a été de 48 GWh en 2018 contre 30 GWh en 2017, soit une perte d’environ 4,8 milliards de francs CFA pour la SONABEL et 48 milliards pour l’économie nationale.

Quant au Temps moyen de coupure (TMC), il est passé de 155 h en 2017 à 233h en 2018, montrant ainsi de longues coupures d’électricité subies par les clients. Le nombre de déclenchements généraux ou black-out n’est pas en reste. Il est passé de 46 en 2017 à 39 en 2018, révélant un plan de défense de réseau électrique non adéquat. Au plan économique et financier par contre, l’ARSE constate un résultat net positif pour la troisième année consécutive. A ce sujet, un résultat net d’environ 9, 104 milliards a été enregistré en 2018 contre 6,907 milliards en 2017.

En contrepartie, souligne le régulateur, l’Etat aurait subventionné le combustible consommé par la SONABEL à hauteur de 36 milliards en 2018 contre 34 milliards en 2017. La subvention rapportée au Kwh était de 23, 24 FCFA en 2018 contre 23,93 FCFA en 2017. Pour ce qui est des opérateurs concessionnaires dans les zones rurales, l’Autorité de régulation dit enregistrer une situation financière non équilibrée. Et si ces opérateurs ne bénéficient pas de subvention suffisante comme la SONABEL, l’ARSE note qu’ils devraient produire des états financiers en vue de permettre au régulateur d’envisager des mesures compensatrices.

Quid des activités de l’institution ?

En 2018, outre l’adoption de projets de textes relatifs au secteur, l’institution , dans le cadre de ses missions, s’est intéressée au règlement de litiges comme celui qui a opposé la Coopérative d’électricité de Solenzo à la commune de Solenzo sur la gestion de l’électrification et du réseau électrique de ladite commune. Au titre du contrôle et du suivi des activités des opérateurs, le régulateur s’est entre autres penché sur les activités de production, de transport et de mouvements d’énergie, l’exécution du contrat plan Etat- SONABEL, l’exécution du protocole Etat- SONABEL-SONABHY et l’exécution de la gestion de pointe.

Toutes ces activités ont été menées dans un environnement marqué par des difficultés liées essentiellement à l’insuffisance de ressources financières, la gestion financière et comptable et l’adoption de textes d’application de la loi portant règlement général du secteur de l’énergie. Et ce, sans oublier les faiblesses du secteur liées entre autres à l’insuffisance des investissements, l’absence de réserve de production, la forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, le coût élevé du Kwh d’origine thermique diésel qui influence négativement la compétitivité des entreprises et la faible valorisation des ressources énergétiques endogènes.

Au terme de son analyse, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie a formulé des recommandations. A l’endroit du gouvernement, l’institution suggère entre autres le financement des activités de régulation et l’accélération de la prise des textes en application de la loi. Le régulateur souhaite également que l’Etat lui confère le pouvoir de fixation des tarifs de l’électricité et le pouvoir d’autorité concédante des titres d’exploitation. Aux opérateurs du secteur de l’énergie, l’effectivité de la séparation comptable de la SONABEL et le paiement de la redevance par les opérateurs du secteur de l’énergie ont été recommandés.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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