Région du Centre-est : La « belle surprise » du département de l’énergie aux populations
LEFASO.NET
Le ministère de l’Energie poursuit son offensive de désenclavement en matière d’électricité. Les projets et programmes se succèdent et se mettent en route en faveur des populations, avec pour ligne de mire, faire sortir, d’ici à 2020, 45% des populations burkinabè de l’obscurité, tel qu’engagé le président du Faso, Roch Kaboré. C’est dans cette bataille qu’en marge de la commémoration de la fête de l’indépendance (11 décembre 2019), le ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a lancé la phase-pilote du Projet de développement des connexions à l’électricité (PDCEL). C’était ce samedi, 7 décembre 2019 à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-est.
Pour le maire de la commune de Tenkodogo, Harouna Ouelgo, c’est donc une « belle surprise » qui vient d’être faite aux populations concernées par le lancement du Projet de développement des connexions à l’électricité (PDCEL). Il vise à l’amélioration de l’accès des populations à l’électricité et s’inscrit dans la dynamique d’accélération de l’ambitieux programme du président du Faso de porter le nombre de citoyens connectés au réseau électrique à un million d’ici à fin 2020.
Le PDCEL, dont le Centre-est constitue donc la phase-pilote, permet au client, avec la somme de 3000 francs (une sorte d’avance), d’avoir un branchement qui, en temps normal, coûterait au minimum 100 000 FCFA. Le reste est étalé sur une période de cinq ans, prélevable sur les factures de consommation de l’abonné. Nouvelle accueillie avec joie par les populations qui se sont mobilisées pour être les témoins du top de départ de ce projet.
« Dans le cadre de l’organisation du 11-décembre, j’ai eu à appeler monsieur le ministre pour lui dire : monsieur le ministre, tous les ministères sont en train de s’activer autour des projets du 11-décembre, je ne sens pas le ministère de l’Energie. Et il m’a dit : monsieur le maire, nous allons vous faire une surprise. Aujourd’hui, c’en est plus qu’une belle surprise…, d’autant plus que toute la ville de Tenkodogo est également électrifiée », témoigne sourire au visage, et en signe de reconnaissance, le maire de Tenkodogo ; ville d’attraction en cette fin d’année (en raison des festivités nationales du 11 décembre 2019 qu’elle accueille dans le cadre de la célébration tournante entre régions).
Pour le ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, la mention revient à tous les travailleurs de son département, notamment à la SONABEL, pour leur abnégation à remplir la mission confiée à son département. Occasion pour revenir sur « quelques chiffres assez parlants »…, et sur ce point, il ressort que l’accès à l’énergie au Burkina Faso était estimé à moins de 30% des populations.
« Dans le cadre du PNDES (Plan national de développement économique et social), le président Roch Marc Christian Kaboré, qui a fait de l’énergie son cheval de bataille, a dit que nous devons passer à 45% d’accès à l’électricité en 2020 (le taux d’accès était estimé à 23%). En milieu rural, on était à 3% des populations qui avaient accès à l’énergie et le président du Faso a mis la barre haut, en décidant qu’en 2020, nous devons passer à 20% », présente le ministre, pour qui, le challenge était donc assez important.
Une révolution en marche dans ce secteur !
« Mais à cœur vaillant, rien d’impossible, et c’est en cela que nous nous sommes mis à la tâche. Et avec l’avènement de l’énergie solaire, qui permettra d’une manière ou d’une autre, d’accélérer l’accès à l‘énergie et aussi avec le projet dont nous procédons au lancement, je pense que les objectifs pourront être atteints. Actuellement, nous sommes à pratiquement 750 à 800 mille personnes qui sont connectées au réseau de la SONABEL et le président du Faso a demandé à ce qu’en 2020, nous puissions passer à au moins un million d’abonnés au niveau du réseau SONABEL », explique Dr Ouédraogo, pour qui ce projet vient donc à point nommé ; car susceptible d’aller au-delà du quota prévu. « Aujourd’hui, l’énergie n’est plus un Bien de luxe ; c’est devenu un droit pour toutes les populations. L’accès universel à l’énergie doit être une réalité, parce que tout se conjugue avec l’énergie ; l’éducation, la santé, l’agriculture, l’élevage,… en un mot, toute l’économie est organisée autour de l’accès à l’électricité », présente le premier responsable du département.
Pour Bachir Ismaël Ouédraogo, ce cap implique donc pour son ministère, de ne pas se borner à remplir seulement son contrat, mais de travailler à ce que tous les secteurs qui dépendent de l’énergie puissent y avoir accès pour un développement durable. C’est en cela qu’il dit se réjouir que le PDCEL permette désormais aux « braves travailleurs » de pouvoir accéder à l’énergie à un coût social.
Fort des initiatives engagées dans ce vaste chantier, le ministre résume que c’est une révolution qui est en train de s’installer dans ce secteur au Burkina. « En permettant aux populations d’avoir un branchement à moindre coût, c’est en même temps accélérer le développement économique de notre pays. Je pense qu’à plus d’un titre, ce projet va permettre à nos vaillantes populations d’avoir accès à l’énergie pour améliorer leurs conditions de vie et, partant, faire en sorte que le développement soit une réalité », émet-il, rassurant au passage que son ministère va jouer sa partition, non seulement en permettant l‘accès à l’électricité par les populations, mais également en œuvrant pour une baisse du coût du kilowattheure. Il confie être convaincu que le Burkina Faso peut être un Eldorado en matière d’énergie ; le pays ayant l’un des meilleurs ensoleillements en Afrique de l’Ouest.
A en croire le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), Baba Hamed Coulibaly, la mise en route du PDCEL à Tenkodogo a nécessité la réalisation de travaux de densification du réseau dans la ville, consistant notamment en la construction de trois kilomètres et demi de lignes moyenne tension ; la construction de 52, 5 kilomètres de lignes basse tension et en l’installation de cinq transformateurs de 400 kVA (Kilovoltampère). Avec cette initiative, la procédure est simplifiée pour le client ; il suffit de se rendre à la direction de la SONABEL où il y a une équipe d’accueil, invite Baba Hamed Coulibaly.
« Le PDCEL vise à terme à raccorder, chaque année, 250 mille nouveaux clients … »
Le clin d’œil du directeur général, M. Coulibaly, permet de retenir que le secteur de l’électricité bénéficie de l’accompagnement de partenaires techniques et financiers via de nombreux projets et programmes destinés à l’amélioration de l’accès des populations à l’électricité. A ce titre, on liste le projet d’électrification des zones péri-urbaines (PEPU), financé par la Banque africaine de développement (BAD) et destiné à réaliser des extensions du réseau électrique dans les villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ; le projet d’extension et de renforcement des réseaux électriques (PERREL), financé par la Banque islamique de développement (BID), qui comporte également un volet d’extension du réseau électrique à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou ; le projet Nord-Sahel, financé par l’Agence française de développement (AFD), et dont l’objectif est de raccorder à moindre coût, 6000 nouveaux clients au réseau dans les régions du Nord et du Sahel.
« Avec ce projet PDCEL, le citoyen a le branchement immédiatement, après avoir payé ses 3000 francs et le reste est payé par des prélèvements sur sa consommation de l’électricité dans un temps maximum de cinq ans. Cela constitue vraiment une façon d’alléger ; parce que, qu’on dise, vous pouvez mettre à la disposition le réseau dans un quartier, mais lorsque la population n’a pas les moyens de se raccorder à ce réseau, elle n’aura pas accès à l’électricité ; elle sera en ce moment un laissé-pour-compte. Le PDCEL vient répondre à ce besoin de comment faire pour donner l’électricité aux gens qui sont moins nantis, dans de meilleures conditions », précise le directeur général de la SONABEL, ajoutant qu’une des innovations du PDCEL est la prise en compte des zones non-loties.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net