Avec la mise à la disposition de la région d’une unité mobile d’intervention rapide de la gendarmerie, les populations étaient quelques peu rassurées. Mais il eut des braquages dans la ville.
Faut-il jeter l’anathème aux seules forces de l’ordre ?

Un peloton sans brigade

Venu appuyer le personnel de sécurité existant, le peloton mobile de gendarmerie n’a pas encore sa brigade qui est en construction et dont les travaux avancent difficilement. Les éléments qui sont admis à la compagnie de gendarmerie de Banfora, attendent de retrouver leur brigade pour être plus opérationnels. Sur la question, au vu d’un accord préalable la mairie devait, pour avoir démoli des maisons des pandores, reconstruire un local en compensation. C’est cette brigade qui est en chantier, et à croire le lieutenant Vincent Traoré, la maison est fin prête.

Reste la question de l’adduction d’eau et celle du courant. Une permanence serait assurée chaque jour à la compagnie prête à agir mais encore faut-il que les citoyens soient informés du lieu où se diriger en cas d’attaque.
Des initiatives sont prises, par les forces de l’ordre dont les rafles et autres contrôles, qui auraient permis de déférer quelques malfrats à la MACB, précise le lieutenant Traoré. Mais ces actions spontanées, n’ont pas encore un impact véritable sur le fléau de l’insécurité, du fait qu’elles ne peuvent pas être continues faute de moyens, regrette-t-il.

Les forces de l’ordre sont donc courroucées et impuissantes d’être informées quelques jours après des attaques à mains armées qui sapent ainsi leurs actions. Dans la Comoé, dans la perspective de sécuriser un tant soit peu la population, une des brigades de gendarmerie, en l’occurrence celle de Bérégadougou, a entrepris d’escorter les marchands forains qui partent au marché de Orodara. Au vu des différentes attaques répétées sur l’axe, les pandores viennent chaque samedi, la nuit tombée, croiser ces camions au niveau de la RN°7.

L’initiative est entretenue depuis déjà des semaines grâce à la SN-SOSUCO qui supporte la brigade en carburant. Les consignes de la hiérarchie seraient stricts en ce sens que les passagers ne devront faire l’objet d’un rackettage quelconque, ni d’une contribution d’aucune nature. Et c’est tout naturellement que les commerçants regagnent Banfora heureux d’avoir leurs recettes en l’état. Mais, si cet axe routier est ainsi cadré, cette sécurité n’est pas étendue aux autres tronçons où les attaques sont également perpétrées. La RN°7 demeure la plus tristement célèbre dans le domaine de l’insécurité.

Vers un numéro spécial pour les appels au secours

La question d’un numéro spécial pour les appels au secours est en étude à la compagnie de gendarmerie de Banfora, nous révèle le lieutenant Traoré. Cette ligne sera gratuitement mise à la disposition de la population pour les appels au secours en cas d’insécurité. Des éléments devront être prêts à intervenir en urgence. Pour atteindre cet objectif, la collaboration de l’ONATEL sera sollicitée suivie d’une large vulgarisation de ce numéro auprès de la population. On espère que celle-ci saura en faire un bon usage et ne verra pas balader les pandores comme c’est malheureusement souvent le cas les sapeurs-pompiers de la 5e BNSP/ Banfora.

Par Luc OUATTARA
Le Pays