Une soixantaine de prisonniers vivraient actuellement à la maison
d’arrêt et de correction de Banfora (MACB) dont la capacité avoisine la centaine. C’est la fin d’un long calvaire et pour les magistrats chargés de dire le droit à Banfora et pour les forces de l’ordre qui avaient la lourde responsabilité de conduire les détenus d’une ville à l’autre, sur une distance de 85 km. Les premiers avaient l’obligation de se rendre à Bobo où il leur fallait patienter parfois avant de se voir céder la salle d’audiences occupée par leurs collègues de Bobo.

La situation est demeurée ainsi plusieurs années durant, avec la collaboration remarquable des différentes sociétés de transport de la place qui acceptaient malgré les différents risques, de transporter gratuitement les prisonniers. Le palais de justice inauguré en 2000, avait sa maison d’arrêt inachevée et de surcroît, ne répondait pas aux normes requises.

Cependant, une inspection de Boureima Badini, ministre de la Justice, permettra de découvrir que plus de 98% du budget avaient été débloqués pour l’entrepreneur. On attend à la MACB, un complément d’effectifs de personnels de sécurité et l’on espère que les affectations qui s’annoncent pourraient régler cette question qui est on ne peut plus urgente, eu égard à l’état de l’infrastructure qui abrite actuellement les prisonniers. Le mur de la clôture qui n’est pas lisse, n’a pas une hauteur conséquente et de ce fait, peut être franchi par n’importe qui.

De plus, il n’est pas suffisamment éclairé. La maison à peine ouverte, l’une des fosses septiques a lâché et à la MACB, l’on craint que les autres fosses ne cèdent à leur tour. L’infirmerie n’est toujours pas fonctionnelle et l’on attend l’envoi d’un personnel de santé. De même, le moulin n’est toujours pas installé ; conséquence, la farine provient de la ville Sya.

Par Luc Ouattara
Le Pays