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Procès du putsch du CND : Le tribunal doit se départir de trois opinions, selon Me Dieudonné Ouilli, avocat de la défense

Publié le vendredi 28 juin 2019 à 07h29min

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Procès du putsch du CND : Le tribunal doit se départir de trois opinions, selon Me Dieudonné Ouilli, avocat de la défense

Après les réquisitions du parquet militaire le lundi 17 juin 2019, suivie de la suspension à la demande des avocats de la défense, le procès du putsch du Conseil national pour la démocratie (CND) a repris de plus belle. Ce jeudi 27 juin 2019, certains avocats de la défense ont pu plaider la cause de leurs clients.

Le bal des plaidoiries des avocats de la défense a débuté avec Me Dieudonné Ouilli, défense du Commandant Aziz Korogo et du Lieutenant Boureima Zagré. Le parquet militaire, faut-il le rappelé, a requis contre les deux officiers de l’ex-RSP, poursuivis pour complicité d’attentats à la sûreté de l’Etat, meurtres…, 15 mois de prison avec sursis. L’avocat n’a pas manqué de revenir sur les faits qui ont concerné ses clients, ainsi que les actes que ces derniers ont posés le 16 septembre 2015 et jours suivants.

Pour lui, le Commandant Korogo lorsqu’il est passé à la barre a insisté sur le fait qu’au temps fort de ce putsch, il a voulu jeter l’éponge. Et c’est la hiérarchie militaire qui l’en a dissuadé. Cette même hiérarchie lors des témoignages a confirmé le grand rôle que le Chef de corps par intérim de l’ex-RSP a joué dans le dénouement heureux du putsch. Le commandant s’est impliqué au risque de sa vie. Etant entendu que c’est le commandant qui a donné des ordres à son subalterne Zagré, qu’il soit donc loisible au tribunal de reconnaitre aux deux officiers de les relaxer. Et si le tribunal venait à les condamner, de tenir compte des circonstances atténuantes.

Me Ouilli a demandé au tribunal de rendre un jugement juste et équitable, et de ne pas tomber dans le piège des opinions. Opinons qu’il a classé en trois catégories. La première opinion dont le juge ne doit pas tenir compte pour assoir son intime conviction, selon l’avocat, est celle publique. Pour la défense du commandant et du lieutenant, les juges ne doivent pas tenir compte d’une certaine opinion publique qui n’est pas majoritaire mais très bruyante et critique. Alors que cette opinion publique n’a pas le background nécessaire pour comprendre ce qui se passe réellement devant cette juridiction.

La seconde opinion dont doit se méfier le tribunal est celle politique qui est friande de ce type de procès. Pour l’avocat, tout individu a tendance à vouloir influer le cours d’un procès (pour les avocats c’est légal) et le politique n’est pas en reste. Surtout qu’à ce procès, le politique est omniprésent et à visage découvert à travers le parquet militaire. Lequel parquet, au lieu de représenter le public, représente le gouvernement.
La dernière opinion est celle partisane. A en croire la défense du commandant Korogo et du lieutenant Zagré, personne ne nie ce qui est arrivé et ce que les victimes ont subi durant ces évènements malheureux. Seulement, le tribunal ne doit pas suivre cette opinion partisane incarnée par les avocats des parties civiles qui, loin de chercher la justice, ne souhaitent que la victoire de leurs clients.

A la suite de Me Ouilli, deux autres avocats ont plaidé la cause de leurs clients. Il s’agit de Me Timothée Zongo qui défend les sergents chefs Adama Diallo et Mahamadou Bouda et les adjudants Ouékouri Koéssé et Koumbia Mountoua. Ainsi que Me Adrien Nion qui assure la défense du Capitane Zoumbri et de l’Adjudant Jean Florent Nion.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
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