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Koudougou : Les vendeurs de fruits et légumes sous les ceinturons de la police municipale

Publié le jeudi 11 août 2005 à 08h05min

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Apparemment, les éléments de la police municipale opérant au marché central de Koudougou n’ont pas été tendres avec les vendeuses de fruits et légumes. Elles ont été battues à coup de ceinturons et ont dû riposter par des jets de pierre. C’était dans la matinée du mercredi 10 août.

Quand nous sommes arrivé sur les lieux aux environs de 11h40, la tension avait baissé d’un cran, mais les femmes étaient toujours remontées contre les agents de la police municipale stationnés au marché, ainsi que contre le syndicat des commerçants et un certain monsieur Guissou de l’EPCD.

Selon les vendeuses, c’est ce dernier qui a exhorté les policiers à défaire leurs ceinturons et à les fouetter. Il aurait même auparavant dit qu’il allait leur montrer qu’il était "mauvais". Mais pourquoi une telle bagarre ?

Selon les vendeuses, avant le démenagement du marché pour la reconstruction, elles occupaient un hangar installé spécialement pour elles et leur commerce (la vente des fruits et légumes). Ce hangar, presque tous les usagers du marché en son temps le connaissaient.

Il se situait devant l’ancien Faso Yaar (devenu un magasin de CORAM), côté nord du marché. Lors du déguerpissement, on leur aurait signifié que chacun retrouverait son ancien emplacement. Mais voici que la reconstruction du marché n’a plus tenu compte de ces femmes, et en lieu et place de leur hangar, ce sont des parkings qui y ont été implantés.

Les démarches des vendeuses pour résoudre l’équation sont restées vaines. C’est ce qui les a conduites à s’installer sur une partie de cette aire au grand dam du Syndicat des commerçants et des parkeurs.

Les femmes ont été orientées vers une autre place située à l’est du marché, mais elles auraient refusé, arguant que l’endroit ne répondait pas aux critères de sécurité, car étant au milieu de deux voies.

C’est à la suite de ces tractations que la police municipale, très tôt le matin du mercredi 10 août, a investi le lieu, en ramssant marchandises, étals, chaises et bancs des femmes pour les consigner au siège de la police municipale.

Les femmes voyant partir leurs effets dans la Peugeot bâchée, ont tenté de décharger dans la course, quelques-uns des effets, ce qui a entraîné l’intervention des agents qui sous les injonctions du nommé Guissou, ont défait leurs ceinturons et les ont battues.

Tous ceux que nous avons trouvés sur les lieux ont déploré la situation tout en condamnant la réaction des policiers, car on n’a pas idée de frapper ces mères de famille qui ne recherchent que leur pitance.

Les femmes n’ayant plus de marchandises, n’avaient que leur voix pour hurler leur colère, et menaçaient de se faire dédommager si leurs marchandises ramassées et gardées au siège de la police municipale se détérioraient.

Quand nous les quittions aux environs de 12h 10, elles n’avaient pas pu rencontrer le commandant de la police municipale, car parties en nombre, on leur aurait dit que celui-ci était absent, avant de les enjoindre d’envoyer trois représentantes.

Connaissant le commandant Mathias Nikièma, on ne doute pas qu’il trouvera une solution concertée avec les différentes parties, car disons-le, la bastonnade est loin d’être la solution, surtout quand on a en face de soi de pauvres femmes, qui n’ont que leur bouche pour se défendre.

Cyrille Zoma

Observateur Paalga

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